Le Chapin de Noël
Tandis que la jeune enfant babillait sous le somptueux sapin, le chat l’épiait, tapis derrière les piquantes épines. Se faufilant discrètement derrière elle, il l’esquiva, faisant le tour de l’imposant résineux. Ne perdant pas la fillette du regard, il grimpa sur la table, son petit ventre rond s’y heurtant et provoquant un léger remous.
Une fois bien installé sur la table, son regard se promena sur le petit salon aux lumières rougeoyantes. Les guirlandes colorées flattaient ses petits yeux émeraudes tandis que son regard s’attardait sur l’arbre épineux au centre de la pièce. Scrutant chaque guirlandes, chaque décorations et les petits Père Noël qui doucement ce balançaient au rythme des chants joyeux, il ferma ses pupilles brillantes.
Bercé par les émanations tièdes qui s’échappaient de l’antre de la maîtresse de maison, la cuisine, il se mit à ronronner. Vivement le repas. Cependant, son attrait pour le sapin le titilla de nouveau, les engrenages de son instinct roulants lentement sous son doux pelage roux. Finalement, comme si une force abstraite guidait son corps, il se releva, remuant son postérieur en agitant la queue. Il poussa alors un miaulement rauque, il se jeta dans le sapin, se frayant difficilement un chemin entre les épines vertes et les ornements. Balançant dangereusement, l’épineux majestueux bascula finalement, s’écrasant sur la petite fille qui jouait sagement dessous.
Ce furent les cris de sa fille ainsi que le tintamarre produit par la chute d’un objet lourd sur le sol qui firent sursauter la pauvre mère occupée aux fourneaux. Se précipitant dans le salon, quelle ne fut pas sa surprise en découvrant le sapin écroulé au sol, sa fille et son chat roux emberlificotés dans les filins brillants qu’étaient les guirlandes. Un rire s’échappa de sa gorge tandis qu’elle voyait sa fille de quatre ans se moquer du chat à la mine déconfite.
Quel beau chapin de Noël !
Annotations
Versions