Les mains accrochées sur les accoudoirs de son fauteuil.

La brume du matin à la fenêtre.

Du bruit dans la maison.

Des pas et des enfants.

Un sourire.

Un rire.

Ses yeux se voilent.

Le bruit disparaît.

Boum boum boum.

Son sang, son cœur.

L’espace d’un instant.

C’est toute sa vie qui défile.

« Une femme doit être douce et tendre, gentille et bienveillante envers son mari, surtout après la fin de sa journée. »

Parole d’une maîtresse d’école.

« La place d’une femme n’est pas derrière un bureau à changer le monde, mais derrière une cuisinière à la maison à attendre son mari. »

Paroles d’un professeur.

« Cette filière n’est pas destinée aux femmes : elle est bien trop difficile pour elles. »

Paroles d’un étudiant.

« Si tu ne sais pas coudre, faire le ménage, la cuisine et te taire, tu n’es pas bonne à marier. Si tu n’es pas bonne à marier, tu as ratée ta vie et la société te rejette. »

Paroles d’une amie.

« On n’attend pas de toi que tu sois intelligente, contente-toi d’obéir et tais-toi. »

Paroles d’un père.

« Ne te limite pas à ce qu’on attend de toi, limite-toi plutôt à ce que l’on n’attend pas de toi. »

Paroles d’une mère.

« Laisses-leur le temps. Il en faut pour que le monde et les mentalités changent. M’ouvrir les yeux t’as pris des années. Il t’en faudra bien plus pour te faire seulement entendre de notre gouvernement. »

Paroles d’un époux.

« Maman, pourquoi est-ce que ma sœur et moi on n’apprend pas les mêmes choses ? »

Paroles d’un enfant.

« Mamie, plus tard je veux être comme toi ! »

Paroles d’une descendante.

« L’espoir est le plus grand des fardeaux, aussi fragile qu’un bourgeon. »

Paroles d’une ancêtre.