CHAPITRE 133 : « Quelque part ailleurs » « Florian »
CHAPITRE 133 : « Quelque part ailleurs » « Florian »
Le regard excité d’Alexandre surprend néanmoins Florian qui pour sa part et ce même s’il n’est pas contre l’idée, trouve que l’instant et surtout le lieu n’y est pas franchement propice.
Un coup d’œil autour de lui le renseigne sur l’endroit où ils se trouvent, reconnaissant les bâtiments ainsi que la rue bondée par des passants maussades et sans expression des deux sexes.
Alexandre finit par s’en rendre compte à son tour, faisant passer son besoin de sexe au second plan pour le moment tellement l’impression qu’il en a subitement lui paraît des plus lugubres.
- Où sommes-nous ?
- Sans doute sur l’une des rares planètes encore viables de cet univers.
- Hum !! Quelque chose cloche, tu ne trouves pas ?
Florian s’en était déjà fait la remarque lors de ses précédents passages, il préfère garder pour lui ce qu’il en a déduit pour avoir le ressenti de son ami.
- Je trouve aussi sans pour autant arriver à y mettre des mots.
- Ils ne devraient pas être aussi misérables, si c’est vraiment un univers en fin de vie, la logique voudrait qu’ils aient depuis longtemps résolu leurs problèmes de surpopulation. De plus pourquoi paraissent-ils si malheureux ?
- Sans doute que la cause vient de leurs dirigeants, j’ai l’impression qu’ils ont figé l’évolution naturelle dans un but qui reste encore à découvrir mais qui j’imagine ne profite qu’à eux.
Alexandre en a les yeux larmoyants de voir toute cette tristesse et cette noirceur d’âme autour de lui, le manque flagrant de couleurs vives n’aidant en rien à faire paraître joyeuse la scène se déroulant sous ses yeux.
Il relève la tête vers l’astre de jour qui semble ne plus délivrer sa chaleur qu’avec parcimonie, de grandes traînées noires pouvant se distinguer sur sa surface à l’œil nu.
- Quelque chose ne va vraiment pas, j’en ai des frissons partout sur le corps, comment peut-on se laisser mourir ainsi sans réagir ? Parce que c’est bien de cela qu’il s’agit, pas vrai ?
Florian se contente de hocher la tête, prenant le temps d’observer attentivement là où jusqu’à présent il n’avait juste jeté qu’un regard fugace, sa curiosité n’étant monopolisée à l’époque qu’à découvrir l’endroit où se prennent les décisions.
Le même regard neutre et apparemment absent qu’il peut voir sur tous les visages lui amène un profond soupir de mécontentement en donnant tout haut son impression à chaud.
- Lobotomisés !!
- Hein !!
Florian retrouve un semblant de sourire devant le regard incrédule que lui porte Alexandre.
- C’est l’impression qui vient de me venir à chaud !! Lobotomisés… Ce peuple ne semble pas avoir de pensées propres mais juste suivre un schéma prévu d’avance, un peu comme un troupeau qui avancerait par habitude.
- Si nous en interrogions un pour savoir si tu as vu juste ?
Alexandre cherche du regard dans la foule avant de pointer du doigt l’un des passants en particulier.
- Tiens !! Celui-là par exemple ?
- Pourquoi donc celui-là plus qu’un autre ?
- Tu ne vois pas comment il est mignon ? Nous pourrions joindre l’utile à l’agréable pendant qu’on y est ! Hi ! Hi !
- Je propose celui-là, il va passer juste près de nous, ce sera plus facile comme ça.
Alexandre jette un œil sur la personne que lui indique Florian, faisant une grimace qui n’a besoin d’aucune traduction pour savoir ce qu’il en pense.
- Beurk !! Fais un effort « Flo » !! Après tout il te suffit d’utiliser tes pouvoirs, alors autant avoir quelque chose ou plutôt quelqu’un d’agréable à interroger. S’t’plait !! Hein… Hein… !!
Florian ne peut résister à la tête que fait Alexandre en l’implorant les mains jointes en signe de prière, il recherche le jeune gars dans la foule et une fois trouvé, l’emmène avec eux dans un endroit plus tranquille à l’intérieur d’un des bâtiments.
L’endroit manque de chaleur comme d’ailleurs le reste de cette planète, il doit s’agir d’une pièce d’habitation mais elle semblerait servir à plusieurs choses en même temps, un peu comme s’il n’y avait que cette pièce pour accueillir une famille.
Un minimum de meubles pour ne pas encombrer, d’un matériau incontestablement synthétique et sans fioritures mais qui eux aussi semblent avoir plusieurs utilités, tel ce couchage servant de table une fois cette sorte de couvercle rabattu.
Alors qu’il est plongé dans sa vision de la pièce, Florian ne fait pas vraiment attention ni à Alexandre, ni au jeune garçon qu’il a pour ainsi dire kidnappé.
Ce n’est qu’en entendant une sorte de glapissement mi effrayé, mi excité, qu’il revient à l’existence de ses compagnons et découvre alors avec ahurissement deux corps allongés l’un sur l’autre tandis que leurs vêtements sont arrachés avec une certaine fureur.
L’inconnu après ce moment de surprise lié à son apparition soudaine dans la pièce et la découverte de deux garçons étrangement vêtus, n’a pu résister à l’excitation incontrôlable d’Alexandre en se laissant dénuder sans plus résister.
Florian y assiste sans y prendre part, trop obnubilé par le manque de réaction de l’inconnu qui semble ne faire aucune différence entre le moment où il vaquait à ses besoins et celui où il se retrouve sous les mains d’Alexandre qui ne met aucune fioriture et va droit au but sans se poser de questions.
Seul le petit cri de surprise échappé entre deux a été le signe qu’il se rendait compte du changement, devant cette anomalie Florian décide de manquer à sa parole de ne jamais être intrusif et entre en douceur dans l’esprit du jeune homme, cherchant à mieux connaître sa vie à travers ses souvenirs.
Durant un bref instant il manque d’en ressortir tellement ce qu’il y découvre est à l’opposé de ses propres convictions, il lui faut remonter assez loin dans les souvenirs du garçon pour trouver enfin quelque chose de plus humain.
Une brève analyse lui montre que ce jeune homme a vécu plus ou moins librement durant les dix premières années de sa vie, pour subir ensuite ce blocage qui l’a rendu tel qu’ils l’ont découvert.
Un blocage tellement puissant que le garçon en a perdu entièrement son libre arbitre et se contente d’exister en obéissant au schéma hypnotique qui lui a été inculqué et qui a la mainmise complète sur la moindre de ses actions.
Florian cesse son introspection pour fixer attentivement le jeune homme d’apparence dix-neuf, vingt ans et qui subit maintenant la saillie nerveuse telle une marionnette, les yeux ouverts mais sans aucune expression.
- Arrête (Alex) tu vois bien qu’il ne réagit pas, son cerveau n’a plus son libre arbitre et n’obéit qu’aux tâches pour lesquelles il a été assigné.
- Qu’est-ce que tu attends pour le débloquer ? Maintenant que tu me le dis, je le trouvais drôlement passif !!
Florian hésite à suivre sa demande, pas certain qu’ensuite tout ira beaucoup mieux pour lui dans ce monde où l’humain est considéré comme un robot.
Quelque chose pourtant le décide à le faire et ce quelque chose n’est rien d’autre qu’une brève lueur apparaissant dans ses yeux et qui un bref instant prend vie, le tout à ajouter à la beauté du garçon qui ne manque pas d’éveiller ses envies.
- Attends-toi à une réaction de sa part quand il reprendra conscience.
- T’inquiète je gère ! Hi ! Hi ! Comme il est placé, il ne pourra que ressentir du plaisir.
- Tu m’as l’air bien sûr de toi ?
Alexandre bouge légèrement pour permettre au petit rouquin de voir ce qu’il ne pouvait voir jusque-là, libérant le sexe bandé et visiblement couvert de précum du jeune homme de sa main qui le caressait tout en continuant à le posséder de la façon furieuse du mâle en manque.
- N’est-ce pas déjà de bon augure tout ça ! Hi ! Hi ! Avoue que j’ai trouvé une perle avec ce petit gars, il est super-bien gaulé en plus.
Annotations
Versions