CHAPITRE 09 : « Centre hospitalier De Bierne » « Patricia »
CHAPITRE 09 : « Centre hospitalier De Bierne » « Patricia »
Cette dernière phrase venant d’Amid clôt la réunion, Patricia retenant son mari par la manche alors que ce dernier suivait le mouvement pour quitter la salle.
- Oui… quoi ?
- Tu as bien cinq minutes quand même ?
- C’est à propos des sous-entendus dans les paroles d’Amid ? C’est ça ? Pourtant je ne vois pas ce qui te pose problème, tu as bien dû t’en rendre compte ?
Patricia plisse les yeux en cherchant à comprendre ses paroles.
- À me rendre compte de quoi au juste ?
- Que « Ludo » fait craquer tout le monde pardi !! Nous l’avons connu tout petit et du coup nous n’y prêtons pas la même attention que ceux dont ce n’est pas le cas.
- Tu te contredis là !!
- Tu parles d’Amid ? Non, pas vraiment du seul fait qu’il n’a pas réellement connu Ludovic à l’époque. Avoue tout de même qu’il est à croquer. Beaucoup envient Mélanie derrière son dos.
- Hum !! Oui sans doute… mais je serais plus encline à y voir un effet de contagion qui corrobore notre dernière conversation.
- Alexandre ?
- S’il est bien ce que nous soupçonnons, alors rien d’étonnant à ce que les libidos se libèrent et d’ailleurs je m’étais déjà plus ou moins fait la remarque qu’il régnait un regain d’excitation générale depuis son retour.
Yuan saisit immédiatement l’allusion à peine voilée de son comportement face à son regain « d’attention », aussi bien envers son épouse qu’envers ses deux autres amants et cela depuis justement le retour du fameux Alexandre.
Bien entendu Patricia en est parfaitement au fait, Yuan ne lui cachant absolument rien de ses envies ou pensées les plus intimes.
Son plus grand regret elle doit bien se l’avouer a été quand Antonin a cessé ses visites au complexe, étant le seul « homme » avec son époux avec qui elle a partagé son lit et c’est justement cette ressemblance entre Ludovic et Antonin, qui lui a amené ce geste de retenir Yuan pour en parler.
- Tu le ressens aussi ?
- Je ne suis pas faite autrement que les autres.
- Ce n’est pas ce que je voulais dire, je pensais à « Ludo » et à Amid, qui bizarrement a amené cette conversation entre nous deux.
Yuan voit bien ses yeux devenir soudainement lumineux, un sourire lui vient alors en comprenant à l’instant la raison de leur « petit » tête à tête.
- Non… ne me dis pas que… toi aussi ?
- Tu sais qu’en plus des beaux bruns ténébreux, j’ai un petit faible pour les petits blonds ! Hi ! Hi ! Je ne t’apprends rien.
- Non en effet, mais cela conforte quand même mon idée sur Alexandre !! Seul Florian à l’époque arrivait à ce genre de résultat autour de lui.
Le couple reste les yeux dans les yeux un moment, avant que le message non verbal qu’il s’envoie ne les fasse sourire.
- Tu veux que je lui en touche deux mots ?
- À qui donc ? Pas à « Ludo » quand même ?
- Et pourquoi pas ? Au point où on en est que risque-t-on à lui en parler, ce n’est pas le genre de gars à en vouloir à quelqu’un d’avoir des vues sur lui, regarde ce qui vient de se passer à l’instant avec Amid !! De plus j’ai déjà repéré son manège plus d’une fois à nos réunions, quand il reste plus longtemps que la normale à te fixer.
- Arrête de dire n’importe quoi tu veux !!
- Tu es une des meilleures amies de « Mél », jette-lui z’en deux mots à l’occasion et tu verras qu’elle aussi s’en est aperçue, d’ailleurs c’est étonnant que ça n’ait jamais été ton cas ?
- Bah non !! Tu me scotches là, parole !!
Patricia donne un baiser rapide sur la joue de son mari.
- Tu sais que je t’aime ?
- Ah oui ??
- Je ne connais pas beaucoup de maris qui iraient voir un autre garçon pour lui demander s’il veut bien coucher avec sa femme.
- Et moi pas beaucoup d’épouses qui laissent leur mari aller rejoindre ses amants quand il en a envie. Je sais bien qu’Antonin te manque depuis qu’il ne vient plus, je dois t’avouer qu’il me manque également. J’aimais beaucoup nos nuits à trois où nous étions juste hétéros rien que là pour te donner du plaisir.
Patricia commence à se diriger vers la sortie de la salle, quand elle se retourne à nouveau avec un grand sourire.
- Nous devrions nous arranger pour qu’Alexandre assiste à une de nos réunions ! Hi ! Hi ! Peut-être qu’alors avec la proximité les choses seront plus faciles !!
- Tant que tu n’as pas l’intention de le faire avec lui, pourquoi pas !
- Tu dis ça parce que lui aussi est blond ?
- Non, juste que s’il est comme Florian, pas certain que nous pourrons reprendre notre respiration cette fois !
Patricia éclate de rire face à un souvenir qui restera à jamais dans sa mémoire.
- Ça serait grave pour leur planète d’origine, ou alors ça expliquerait le fait qu’ils soient si peu nombreux.
Elle quitte enfin la salle, Yuan peut la suivre de loin rien qu’à son rire qui semble ne pas vouloir cesser et après qu’à son tour il émette un léger ricanement, le voilà retournant retrouver Raphaël pour lui faire part de ce que lui en pense de cette conversation peu ou prou habituelle malgré tout.
***/***
« Bureau de direction de la DBIFC. »
Mélanie vient s’asseoir sur les genoux de son homme avec une moue qui de suite l’interpelle, repensant elle aussi à comment ils se sont connus et avec quelle conviction ils ont toujours su qu’ils étaient faits l’un pour l’autre et cela malgré la différence d’âge de l’époque, qui aujourd’hui ne se voit plus.
À bientôt la trentaine, Ludovic respire la santé et sa gentillesse de tous les jours n’a d’égale que cette beauté à la fois androgyne tout en restant incontestablement masculine, qui fait se retourner sur son passage aussi bien les garçons que les filles.
Elle lui attrape le menton pour lui déposer un baiser sur les lèvres, se retrouvant enlacée d’une main alors que l’autre la retient en lui tenant la tête pour qu’elle ne puisse pas détacher ses lèvres des siennes.
Un long moment passe à se câliner, jusqu’à ce qu’elle sente bien qu’il faut s’arrêter faute de quoi ce qui appuie avec insistance sur sa fesse ne va plus pouvoir se contrôler en réclamant son dû.
- Ferme la porte à clé chérie.
- Pas question, je te vois venir et nous sommes au bureau !! Tu sais bien que nous avons mis des règles à ce sujet depuis que nous avons été surpris par une des femmes de ménage.
Ludovic se lève avec l’excroissance dans son pantalon toujours aussi glorieuse et bien en vue.
- Je fais comment moi maintenant ?
- Appelle Amid, je suis certaine qu’il trouverait quelque chose pour te soulager ! HI ! Hi !
- Arrête avec ça tu veux !! Tu sais très bien que je ne suis pas Gay, même si la plupart de mes amis le sont. Allez chérie, viens !!
- Qu’est-ce que vous avez tous en ce moment à ne penser qu’à ça ? Cette histoire avec Alexandre doit avoir une certaine réalité, ce n’est pas possible autrement !! À te voir et à t’entendre, on pourrait croire que tu n’en as pas eu assez encore ce matin.
Ludovic sent bien au ton de son épouse qu’il ne serait pas forcément bienvenu pour lui d’insister, aussi préfère-t-il quitter le bureau avant que cela ne dégénère en dispute.
Il sait très bien en plus qu’elle n’a pas tort et ce même si l’envie est là de plus en plus « palpable ».
- Où vas-tu ?
- Suivre tes conseils !! Qui sait !!
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