CHAPITRE 32 : « Centre hospitalier De Bierne » « Annie »

5 minutes de lecture

CHAPITRE 32 : « Centre hospitalier De Bierne » « Annie »

- Pourtant je ne pense pas que ce soit une question appropriée !!

Annie reporte son attention sur son petit-fils, soulagée malgré tout qu’ils n’aient pas pris au vol la perche qu’elle leurs avait tendue.

- Tu peux développer mon chéri ?
- Nos pères son frère, nous avons les mêmes grands-parents paternels !! N’est-ce pas suffisant comme réponse ? Il n’y a pas beaucoup d’endroits dans ce monde où cette liberté de mœurs serait aussi facilement acceptée qu’ici, conviens-en !! Pour ma part je pense que nous sommes pris dans quelque chose que je ne saurais nommer mais qui semble se répandre au complexe et qui pousse les gens à vaincre leurs tabous pour réaliser leurs fantasmes les plus secrets.

La tête d’Annie écoutant Mathieu débiter sa tirade sans presque reprendre son souffle, fait sourire Mélanie.

- Ça ne joue pas que sur la libido apparemment ! Hi ! Hi !
- J’entends ça !! Peut-être certaines personnes comme ton cousin en sont atteintes à un niveau différent, va savoir.
- Tu crois que c’est pour ça qu’il arrive mieux à se contrôler ?

Annie passe d’un visage à l’autre, constatant deux expressions complètement différentes et tandis que son petit-fils reste songeur sur leurs dernières paroles, Mélanie quant à elle le dévore des yeux avec de moins en moins de retenue.

- Je pense qu’il va nous falloir étudier de près la situation, un conseil en attendant si je peux me permettre : essayez d’aller chacun de votre côté durant quelques jours si vous le pouvez, je ne voudrais pas qu’une fois la situation redevenue normale, vous voir vous disputer et mettre de côté cette forte amitié qui vous lie.

Un geste de sa main leur fait comprendre que la discussion est terminée, Mélanie la mine boudeuse se tourne déjà vers la sortie tandis que Mathieu vient embrasser sa grand-mère en lui glissant à l’oreille.

- Merci !!

Le sourire de compréhension qu’il reçoit en retour lui fait chaud au cœur, quand il s’en retourne à son tour visiblement soulagé.

La porte à peine refermée sur eux que déjà Annie a le combiné du téléphone à l’oreille.

-…
- C’est moi… tu as un moment, j’aimerais te parler !!
-…
- Non, non, ne t’inquiète pas !!
-…
- Non, cela ne concerne pas le boulot.
-…
- En fait je viens d’avoir la visite des inséparables.
-…
- OK, je t’attends à mon bureau.

Annie raccroche en soupirant, se levant ensuite pour reprendre une tasse de café chaud car celui qu’elle s’était servi a eu tout le temps de refroidir.

Toute cette histoire commence à l’inquiéter plus que de mesure, ce qui au départ n’était qu’une visite de Florian voulant vérifier par lui-même la façon dont avaient été utilisées sa semence et celle de Thomas sans leur accord, est devenu au fil de son développement une affaire beaucoup plus complexe et compliquée, qui met en jeu des puissances et des interactions inattendues.

L’arrivée de Frédéric lui ramène un sourire timide aux lèvres, ce dernier allant se servir à la cafetière avant de venir s’asseoir en face d’elle.

- Alors ? Cette visite ?

Annie prend le temps de lui expliquer tout en surveillant de près les mimiques de son époux, mimiques qui changent du tout au tout au fur et à mesure qu’elle s’avance dans le but de son appel.

- J’avoue que je suis soulagé que Mathis ait rejoint notre fils, je suis sûr que leur moral ira beaucoup mieux maintenant. Par contre cette histoire entre « Mél » et « Mat » ne me dit rien qui vaille, il ne faudrait pas les laisser dériver dans cette direction.
- Je le sais bien, c’est aussi la raison qui m’a fait aller dans le sens contraire histoire de voir leurs réactions.
- Et donc ?
- Mathieu semble le moins atteint des deux, pour tout te dire il est resté lui-même quoique je l’aie trouvé étonnamment loquace.

Frédéric se retient de rire.

- Pas difficile, il lui suffit de rajouter un mot par minute dans son débit habituel pour qu’on ait l’impression qu’il pique une crise ! Hi ! Hi !
- Je te l’accorde !!

Frédéric voit le visage de son épouse redevenir soucieux.

- C’est « Mél » qui t’inquiète autant ?
- Tu aurais dû la voir, la façon qu’elle a eue de regarder son cousin ne laisse aucun doute sur ses pensées les plus intimes.
- À ce point-là ??

Le mutisme d’Annie vaut réponse pour Frédéric qui la connaît bien, du coup le souci qu’engendre l’idée le fait s’assombrir à son tour.

- Peut-être devrions-nous éloigner Alexandre du complexe, du moins pour un temps !!
- Toi aussi tu le rends responsable ??
- S’il est comme Florian et qu’il ne contrôle pas encore ses « dons », je ne sais pas où cela nous amènera si nous ne prenons pas les mesures qui s’imposent.
- Attends !! Tu t’écoutes parler là ?? Tu aurais accepté d’éloigner Florian de notre famille à l’époque où il vivait chez nous ?
- Le contexte n’était pas le même, allons !!
- Ah oui ?? Vraiment ?? Pourtant il s’en est passé des choses à cette époque, il y a une certaine cassette qui a rendu l’âme à force de la visionner pour preuve s’il en fallait une et ce sans compter le reste. Alors pourquoi vouloir prendre une décision aussi drastique sur un jeune homme qui n’est coupable en rien de ce qui lui arrive ?
- Ne te fâche donc pas, ce n’était qu’une suggestion sans plus !!

Frédéric observe du coin de l’œil son épouse le visage rouge de colère rentrée, il se dit alors qu’elle est déjà prise dans les filets du jeune vétérinaire alors que lui non, du seul fait très certainement qu’il n’a pas l’occasion de se trouver en sa présence.

- De toute façon nous en saurons plus très rapidement, Mickaël attend d’un moment à l’autre les résultats d’analyses venant de l’Imperium.

Annie se lève de son fauteuil pour se diriger vers la porte en invitant son mari à la suivre.

- Où vas-tu ??
- Rendre visite à Mickaël et Alan, je n’en peux plus d’attendre !!

***/***

« Appartement où logent les deux élus. »

Le lit King-size plie sous le poids des quatre garçons endormis, Alan est le premier à ouvrir les yeux, étonné que le soleil soit déjà aussi fort à travers le store.

Sa main tient encore quelque chose de mou et de chaud, qu’il met un certain temps à reconnaître alors que déjà le simple geste de palpation lui donne de plus en plus d’ampleur.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire laurentdu51100 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0