Hier, je n'étais pas particulièrement inspirée.

En revanche, depuis ce matin, quelque chose me travaille. L'amour, les sentiments.

J'ai toujours cru que les choses arrivaient pour une raison précise, qu'il n'y avait que peu de hasards et que, malgré tout, nous restions maîtres de notre destinée, étant les seuls à pouvoir choisir la « bonne » voie quand la vie nous présentait un choix. Malgré une certaine prédestination affligeante.

L'une des rares choses qui, à mon sens, y dérogeait était nos sentiments. Notamment ce qu'on appelle « l'amour ». J'avais toujours voulu croire que l'on avait qu'une âme-sœur. À la limite, deux. Mais qu'arrive-t-il si un cœur ne parvient plus à aimer ? Et si c'était définitif ? Et si la dernière déception connue avait scellé à jamais ce genre de sentiments ?

Il m'avait fallu des années pour me rendre compte que seules deux personnes, que j'ai « perdu », avaient réussi à faire battre et vivre mon cœur. Plus encore, il m'avait fallu longtemps pour reconnaître que j'étais encore attachée à l'une d'entre elles.

Pourtant, à chaque fois que j'ai essayé de tourner la page et clore ces chapitres de ma vie, quelqu'un arrivait à ruiner tous mes efforts.

Devrais-je prendre cela comme un signe du destin ? Que ces personnes n'étaient pas les bonnes ? Ou que j'avais juste perdu, au fur et à mesure, la jauge d'amour que je possédais ? À moins que ce ne soit pas autre chose, comme un indice pour me faire comprendre que la « bonne » personne arrivera au moment opportun ?

Alors je suis perdue. Je le suis d'autant plus quand je vois les efforts de personnes adorables, qui pourraient contribuer – même temporairement – à mon bonheur...mais que je suis incapable, aujourd'hui, de ressentir une once de ce que je perçois.

Certains diraient que c'est la peur qui me bloque et oppresse tout cela. Pourtant, ce n'est pas ce que je ressens. Je ne perçois que le vide, l’inexistence de sentiments.

Est-ce possible qu'un jour un être humain devienne incapable de cela ?

L'ironie est que l'écrire

dans une fiction est moins

complexe à le vivre...