Ces derniers jours étaient bizarres. J'avais l'impression de ressentir tout et son contraire. La joie et la peur, l'impatience et une drôle de quiétude, une volonté de m'embraser contrastant avec ma raison qui veut tout bien faire.

Si mon cœur veut laisser quelqu'un entrer dans ma vie, mon esprit me rappelle que la patience est plus raisonnable. Pour moi, en premier lieu – même si cela paraît égoïste –, mais aussi pour lui. Car, même si de potentiels sentiments amoureux sont présents (le conditionnel restant, à mon goût, quelque chose de préférable, mon équilibre reste, après ces dernières années, ma (nouvelle) priorité.

Je pars du principe que si l'on est déjà bien avec soi-même, malgré les aléas du destin, cela n'ira que mieux si l'on veut être bien avec les autres. Surtout dans le cas d'une histoire qui pourrait bouleverser un (bon ?) moment mon équilibre.

Si je ne sais pas encore précisément ce que j'attends de tout ça, ni où cela va me mener (sur quelque chose de bien ? Ma propre perte ?), je laisse à mon esprit et mon cœur le temps de discuter. Peut-être que j'y réfléchis trop, ce ne serait pas nouveau. Mais comment faire autrement lorsque les expériences passées ne cessent de revenir, ayant transformé et formaté mon attitude pour préférer ces longues réflexions ?

En dehors de mes doutes, mon esprit travaille sur autre chose. Moi qui avait mis un point d'honneur à chercher avant tout quelque chose de stable dans pratiquement tout ma vie et son organisation, voilà que le doute me prend alors que je suis en train de m'embarquer dans une « aventure » où je n'ai aucune maîtrise.

L'ombre de mon caractère qui est incapable de dire « non », surtout quand rien n'est aussi stable et posé que je l'aurais voulu, est revenue. Cela vaut-il vraiment la peine de me lancer, à corps perdu (ou presque) dans un projet tout de même flou sans être certaine de ce que cela donnera ? Le risque en vaut-il la peine ?

Si l'on dit souvent que l'on a rien si l'on ne tente rien, qu'en est-il si, finalement, notre pressentiment nous indique que cela ne mérite pas, face au flou total de la situation, que l'on tente une nouvelle aventure ? Surtout si cela doit prendre tout notre temps et notre énergie ? Quelle importance donner – ou non – à une opportunité à double tranchant ? Devrions-nous la laisser filer ou, au contraire, sauter dans l'inconnu alors que la balance est déséquilibrée ?