Chapitre 7
Le Mercredi 8 septembre 2021
Je suis restée sur le matelas inconfortable pendant plusieurs jours, j'imagine. Je ne sais ni la date, ni pourquoi je suis encore ici. Ce que je sais, c'est que j'ai faim. Mon ventre me fait mal. Depuis combien de temps je n'ai pas mangé ? Et bu ? J'ai soif.
— Debout.
La porte s'est ouverte. Je lève la tête. C'est la même dame. Celle au costume bleu. Elle est entouré de ses défenseurs. Je n'ai pas l'intention de bouger. Je suis trop faible. Le moindre mouvement me demande un effort horrible.
— Lève toi.
Pourquoi ? Je n'ai plus d'endroit où aller. J'ai l'impression d'être prisonnier. Je n'ai pas le temps de répondre, que je suis levé de force. Je n'y crois pas. Je vais sortir. Ils m'emmènent où ? Je vois des murs blancs. Tout est blanc. Il y a un silence qui est effrayant. Je vois la dame ouvrir une porte sur la gauche. Sur la droite, il y a des fenêtres. Mais le verre ne permet pas de voir au travers. Comme pour empêcher quiquonque de l'extérieur de voir ce qui se passe ici.
— Entre.
Je ne suis pas sûr de bien voir. C'est peut-être une hallucination. Oui, c'est ça. Elle ne peut pas être là. C'est juste...un rêve. Je vais me réveiller et, elle aura disparu. Mon ventre a arrêté de gargouiller. Mes jambes tremblent. Mon coeur s'accélère. J'ai les larmes aux yeux. Elle est là. Devant moi, assise sur une chaise, le regard dans le vide. Ma voix tremble quand je prononce son prénom :
— Juliana.
Les larmes coulent toutes seules. Des questions se bousculent dans ma tête. Qu'est-ce ce qu'elle fait ici ? Depuis quand elle est là ? Est-ce qu'elle a déjà vu d'autres gens que moi ? Qu'est-ce qu'ils lui ont fait ?
— Juliana, c'est moi. Milian.
Ma meilleure amie lève enfin les yeux vers moi. Elle plisse les paupières, comme pour l'aider à savoir qui je suis. Je n'en reviens pas. Qu'est-ce qu'ils lui ont fait ? Je ne suis pas sûr de comprendre.
— Milian ? Je ne connais pas de Milian.
C'est une plaisanterie ? Non. C'est bien pire que ça. C'est un cauchemar. J'ai l'impression de vivre un cauchemar éveillé. Ma meilleure amie ne me reconnait pas ? Je suis bien trop faible. Je voudrais la prendre dans mes bras, lui dire à quel point j'étais inquiet pour elle. Mais rien ne se passe. Je suis comme... bloqué. Pourquoi la joie qui brillait dans son regard a disparu ? Elle a l'air...vide ? C'est plus fort que moi.
— Tu sais, je suis ton meilleur ami. On se connait depuis notre enfance. On était dans le même lycée. Je te cherchais.
Ce n'est pas possible. Ça ne peut pas être Juliana que j'ai devant moi. Non. Si c'est vraiment elle...Pourquoi elle est devenue comme ça ? Si vide ? Et... qu'elle dise qu'elle ne connait pas de Milian ? Si c'était la vraie Juliana, celle que je connais, elle m'aurait sauté dans les bras et m'aurait répété bon nombre de fois à quel point elle est contente de me voir.
— Je ne sais pas qui tu es. Et, tu ne me connais pas.
Ses yeux marrons me fixent. Mais un air glacial emplit la pièce dans laquelle je me trouve. Je crois que je suis assis. Il y a une table grise en métal qui me sépare d'à peine quelques centimètres qui m'empêche de l'approcher. Et, le tic-tac de l'horloge sur le mur en face de moi commence à m'agacer.
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