- Bon du coup euh bah… j’en étais à quoi ?

- Le prisonnier qui a plein de poussière sur le dos !

- Gah !

- Ah oui ! Et du coup du coup du coup… à un moment, il s’approche trop du soleil, oui parce que l’hôpital il est haut haut haut, il va super loin dans le ciel et même dans l’espace, et du coup il va jusqu’au soleil, et le prisonnier il monte tout en haut, près du soleil, parce qu’il s’ennuyait et il voulait voir des trucs nouveaux. Du coup il monte tout là haut, et il regarde le soleil, et ça lui brûle les yeux, et après, il brûle tout entier même ! Comme une grosse bougie super grande ! Et puis fin !

- Dégueu.

- C’était… intéressant comme fin, mon grand. Ne bouge pas trop, Elias, que je ne te mette pas de shampoing dans les yeux.

- Et je peux continuer mon histoire maman ?

- Camille c’est bon tu ne veux rien ajouter ? Ok, Elias, vas-y, reprend ton histoire mon poussin.

- Bon alors le boulanger, il est toujours dans sa montgolfière, et du coup il a envoyé plein de gâteaux vers les gens, et les gens ont encore plus applaudi. Du coup, tu sais quoi ? bah sa montgolfière est devenue encore plus rouge, tu sais, parce qu’elle est timide, et aussi elle est montée plus haut pour se cacher un peu plus. Mais tu sais, c’est un peu bête de faire ça hein ?

- Ah ? Pourquoi ?

- Mais maman, parce que le ciel il est bleu, alors un montgolfière rouge ça se voit !

- Ah mais oui, suis-je bête !

- Bon du coup la montgolfière elle est pas très bien cachée, tu vois, et le boulanger il continue à lancer ses gâteaux, et les gens ils continuent à applaudir. Et puis au bout d’un moment, la montgolfière, parce qu’elle est pas complètement bête quand même, et bah la montgolfière elle devient bleu plutôt que rouge ! Et du coup pouf ! elle disparaît ! Mais le boulanger continue à lancer les gâteaux et les bonbons aussi, mais du coup on dirait qu’ils font juste comme ça, pouf ! ils apparaissent dans le ciel, et les gens sont toujours joyeux en bas et ils applaudissent aussi encore, mais maintenant la montgolfière elle est contente parce que personne ne peut la voir. Et du coup voilà, elle est contente, et le boulanger il est content, et les gens sur la plage ils sont contents, et voilà, fin. Elle est bien mon histoire maman hein ?

- Oui mon poussin, elle est super ton histoire.

- Et mon histoire à moi maman ? Elle était bien ?

- Bien sûr mon grand, elle était aussi bien que celle d’Elias.

- A toi à toi !

- Une histoire maman !

- S’il te plaîît !

- S’il te plaîîîîît !

- Hum… qu’est ce que je vais bien pouvoir raconter… Tenez, en attendant que je trouve, rangez les jouets dans le bac, d’accord ?

- Oui maman !

- Gah !

- Maman, Emilie elle a jeté le bâteau !

- Oui j’ai vu poussin. Emilie, non, ce n’est pas bien. Non. Exactement, non. Pas bien. Camille, récupère le petit bonhomme s’il-te-plait, je ne veux pas qu’il parte dans les tuyaux. Merci mon grand. Bon, une histoire… Hum. Sur la plage sous la montgolfière d’Elias, sur cette même plage que regardait ton prisonnier Camille, il y avait une ventriloque.

- Une ventre ploc ?

- Une ventriloque poussin. C’est une personne qui peut parler avec son ventre.

- Avec son ventre ?

- Oui. Tu vois, toi tu parles avec la bouche, comme moi, comme Camille, comme presque tout le monde. Eh bah un ou une ventriloque peut aussi parler sans bouger la bouche, en parlant avec son ventre.

- Whaa.

- C’est un magicien ?

- Peut-être, Elias, qui sait ?

- Trop fort…

- Ma dame ventriloque amusait les enfants en parlant donc avec son ventre. Elle récitait l’alphabet, chantait des chansons, le tout sans ouvrir la bouche.

- Moi aussi je sais réciter l’alphabet !

- Moi aussi ! A, B, C…

- Oui Camille, je sais, ne t’inquiète pas. Cette dame ventriloque était installée non pas sur la plage elle-même mais à côté, car le sable était chaud. Vous vous en souvenez, du sable chaud de l’été dernier ?

- Oh oui ça brûlait tout fort !

- Eh bien elle ne voulait pas se brûler les pieds. A la place, elle s’était assise sur une fontaine, les pieds dans l’eau. Il y avait un boîte à musique à côté d’elle, qui accompagnait sa chanson avec quelques accords très simples. C’était des chants tout joyeux.

- Comme vive le vent !

- Oui mon chéri, mais en moins hivernal. Et le ventre de la ventriloque chantait, et la musique l’accompagnait, et les enfants aussi commençaient à chanter. Et pendant ce temps là, les petits gâteaux du boulanger continuaient à tomber du ciel comme par magie puisque, comme tu l’as dit Elias, la montgolfière était devenue bleue et on ne la voyait plus. Les enfants et la ventriloque s’amusaient beaucoup. Il y avait un dictionnaire sur le bord de la fontaine, et ils l’ouvraient au hasard pour prendre un mot, et la ventriloque devait trouver une chanson le plus rapidement possible. Et dès que son ventre commençait à chanter, la boîte à musique, qui était un peu magique, jouait tout de suite la bonne mélodie.

- Whaa !

- Bien, maintenant, sortez de la baignoire et séchez vous avant de prendre froid, d’accord ?

- Gah !

- Non Emilie, maman a dit qu’il fallait sortir de l’eau !

- Laisse mon grand, je m’occupe de ta soeur.

- Maman ?

- Oui Elias ?

- Tu as pas fini ton histoire maman, elle finit comment ?

- Oh, je ne l’ai pas finie ? Hum. Eh bien, la ventriloque avait très faim avec tout ça, et surtout, l’odeur des bons gâteaux lui donnait très envie d’en manger un. Alors, à la fin d’une chanson, elle a tendu la main, a attrapé un magnifique quatre-quart et l’a englouti en une seule bouchée !

- Comme Camille quand il mange le goûter !

- Comme toi aussi !

- Comme vous deux les petits gloutons oui. Elle l’a mangé très vite. Et son ventre était très content, car il était maintenant plein. Et ainsi, il a arrêté de chanter pour faire une sieste. Et pendant ce temps là, les enfants et la dame ventriloque sont allés jouer au ballon sur la plage. Fin.

- Pff… Elle est pas très drôle ta fin maman.

- Ah ?

- Oui.

- Tu aurais mis quoi ?

- Euh… le ventre est tout plein alors du coup il décide de faire une sieste, mais la ventriloque elle ne veut pas alors euh… elle se met à danser pour le réveiller ! Et du coup, avec tout le mouvement, le ventre il se réveille, et du coup et bah il dort plus.

- Trop nul encore plus nul.

- Maman Elias il est pas gentil !

- Elias, n’embête pas Camille, Camille, arrête de crier et ferme ton peignoir mon grand avant d’attraper froid. Aïe, Emilie, on ne tire pas les cheveux de maman chérie.

- Maman, tu nous raconteras une autre histoire dans le lit ?

- Bien sûr mon poussin.