A ceux qui m'ont mise en cage

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Chers marionettistes,

Oui, c'est comme ça que je vous appelle, après tout c'est ce que vous êtes dans mon subconscient.

Je pourrais très bien rédiger cette missive en relatant combien la haine peut prendre vite le dessus quand je pense à vous.

Il y a aussi cette rancoeur qui explose à la moindre pensée des moments où je m'étais rabaissée à être aussi servile.

La douceur de vos demandes faisaient toujours place à la dureté de vos mots et de vos coups des fois. De vos insultes qui me faisaient sentir coupable aussi. Après tout, je ne suis qu'une enfant concernant les émotions.

Quand quelqu'un souffre, je veux le protéger à tout prix.

Quand quelqu'un a besoin de quelque chose, je ressens l'envie de réaliser son souhait.

Mais là, je digresse.

Je pourrais vous dire combien je ne supporte plus votre lâcheté à fuir la moindre part de vérité que j'énonce.

A la place, je vais dire Merci.

D'abord un grand merci à toi, très cher père.

Tu as abusé de ma gentillesse, tu as testé mon endurance à subir l'innommable auprès de tes clients et maintenant que je remémore le doux moment d'amour paternel où tu as voulu expressement me faire passer pour un dommage collatéral auprès de Maman, je parviens à relativiser le rejet, les menaces et les brimades qu'il m'arrive de subir au quotidien.

Merci aussi à ta complice qui m'a montrée qu'il n'y a pas que les hommes qui sont abjects pour ce genre de choses.

Merci à mon professeur de CM1 ainsi qu'à tous les écoliers et collégiens qui m'ont rejetée et harcelée : je sais maintenant combien la société peut être conformiste et que la différence est sa plus grande phobie dont je me délecte.

Merci à toi mon ancien amour dont les critiques furent indirectement constructives. Au moins, je sais que tes reproches sont des morceaux de moi que je rejetais mais que je devais accepter. Et pardon d'avoir projeté le fantome de ma servitude paternelle dans notre relation.

Enfin, merci à toi qui t'es prise et te prends encore pour ma lectrice la plus fidèle à user de mille visages de nationalités différentes pour me tromper et t'abreuver de mes histoires sans même me considérer comme un être humain.

Au fond, je vois aussi le spectre de mon père en toi car ton attitude à mon égard est exactement la même. Tu me bardes de flatteries pour m'amadouer, tu te sers de nos relations communes, tu tentes de m'isoler aussi avec le traitement du silence en prime avec tes émotions enfantines et étouffantes.

Un grand merci donc mais il y a une chose que vous devez savoir : peu importe la cage dans laquelle vous essaierez de m'enfermer.

Je n'appartiens à personne et je ne serai jamais à vous.

Jamais.

Peu importe si je reçois des menaces ou des insultes.

Je vous transmets mes plus sincères salutations.

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