À l'ombre du dolmen

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  La lueur crépusculaire qui baignait Valombre semblait toujours précéder une nuit d'horreurs insondables. Les anciens se blottissaient autour du feu, murmurant d'antiques avertissements, pendant que les plus jeunes se moquaient de leurs superstitions.

 Léonard, avec son allure ténébreuse, était l'un de ces sceptiques.

 — Des contes pour enfants, ricanait-il chaque fois que quelqu'un évoquait les légendes. Jusqu'à cette nuit-là.

 Après une journée de labeur, Léonard et son ami Jules décidèrent d'aller boire un verre au pub local. Jules, superstitieux, parla des martes.

 — Imagine, Léo, dit Jules avec une gravité dans la voix, si ces créatures étaient réelles. Imagine si l'une d'elles te choisissait comme proie.

 Léonard éclata de rire.

 — Allons voir ce fameux dolmen alors. Prouvons une bonne fois pour toutes que ces histoires sont ridicules.

 Au pied du dolmen, les deux hommes firent un pacte.

 — Restons ici jusqu'à minuit, proposa Jules. Si rien ne se passe, je te paierai une tournée chaque semaine pendant un mois.

 Léonard accepta avec un sourire narquois.

 — Prépare-toi à payer, mon ami.

 Mais alors que les heures s'égrainaient, une ambiance étrange s'installa. Le silence était si lourd qu'on aurait pu l'entendre se briser. Jules devint de plus en plus nerveux, scrutant constamment les alentours.

 — Relaxe-toi, rien ne va se passer, murmura Léonard.

 Mais ses mots sonnaient creux dans l'obscurité enveloppante.

 À la surprise de Léonard, la silhouette décharnée d'une marte émergea de l'ombre. Ses yeux incandescents fixaient Léonard avec une faim insatiable.

 — Jules..., chuchota Léonard, sa voix trahissant sa peur. Mais Jules était paralysé, ses yeux écarquillés d'horreur.

 — Viens, beau garçon, susurra la marte, sa voix froide comme la mort.

 Léonard prit une inspiration.

 — Que voulez-vous ?

 — Ton âme, répondit-elle.

 — Jules, cours ! cria Léonard.

 Ils se lancèrent dans une course effrénée, la marte à leurs trousses, son rire cruel résonnant dans la nuit.

 Alors qu'ils couraient, Jules trébucha.

 — Va-t'en ! hurla-t-il à Léonard. Sauve-toi !

 Léonard, déchiré entre l'amitié et la peur, prit une décision. Il attira l'attention de la marte, permettant à Jules de s'échapper.

 Après une course poursuite interminable, Léonard réussit à semer la marte. Épuisé, il se cacha dans une vieille chapelle.

 L'aube révéla un Valombre transformé. Les sceptiques étaient devenus des croyants, et Léonard, portant les marques de cette nuit terrifiante, était le symbole vivant des dangers de sous-estimer les légendes.

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