Mercredi 17 juin 2020

2 minutes de lecture

J’ai l’impression que le confinement n’a finalement pas duré plus de quelques jours, que cette étape de notre vie est derrière nous. Aujourd’hui tout est devenu automatismes, rien ne semble inédit ou anormal. La normalité ce sont les gestes barrière, les non-embrassades, le contact stérile, les démonstrations d’affection retenues, le savon, le gel hydroalcoolique, le masque... Ils sont tous devenus nos nouveaux compagnons, désirés ou pas, peu importe finalement, car nous devons faire avec.

Le Covid ne nous confine plus, il n’en a plus l’utilité. Il est plus subtil, plus insaisissable, il est maintenant une part de nous, une excuse pour nous mater, un moyen de pression, un argument commercial, une piqûre qui n’a de cesse de piquer, piquer, encore et toujours.

Je ne sais plus s’il est vraiment le mal qui nous ronge. Est-il si puissant que nous devons entendre toute la journée « attention, le Covid 19 est toujours là, continuez à appliquer les gestes barrières, protégez-vous » ?

Ou bien n’est-il finalement qu’un virus plus fort que la grippe qui disparaît doucement puisque nous pouvons tous retourner travailler, puisque nos enfants peuvent tous retourner en cours, puisque les métros restent disponibles, puisque nous pouvons nous agglutiner sur une plage, puisque nous pouvons retourner au restaurant, dans les bars, les cinémas ?

Devons-nous continuer à survivre comme des bombes à retardement humaine, ou simplement vivre ?

Que sommes-nous devenus ? Qui sommes-nous aujourd’hui ?

La solidarité, l’échange, la compassion, l’entre-aide... Tout ce que cette horrible situation de confinement nous a fait redécouvrir, ont-ils déjà disparu ?

Aujourd’hui les reportages sur les applaudissements, sur l’élan de solidarité créé par le Covid, sur la beauté du monde, la nature et les animaux sauvages en paix, toutes ces belles images sont remplacées par des scènes de violence, de haine, de tabassage... Avons-nous déjà tout oublié ?

L’Homme n’apprend pas vite, ou ne veut pas tirer les leçons de ses erreurs.

Je ne nous comprends pas.

Alors je marche, droit devant, je poursuis mon chemin dans ce marécage de sentiments contradictoires, évitant quand j’y parviens, les branches noueuses, les sols mouvants. Je ne veux pas survivre dans cet imbroglio d’incohérences, je veux vivre.

Je ne suis plus une confinée, je suis une femme, une épouse, une mère, une sœur, une fille, une amie, une collègue.

Je suis donc je vis.

Comment j’envisage le futur ?

Plein d’amour, d’échanges, de rires, et d’embrassades.

Ceci est la fin de mon journal, le confinement est terminé. À nous maintenant de comprendre que l’enfermement n’existe que dans nos esprits. Soyons libres, vivons.

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