5. Brisée sous mes propres mains

Je me suis tenue debout
trop longtemps,
sur des ruines que je maquillais en palais.

J’ai dit que ça allait
alors que tout tombait
en moi.

Je t’ai défendu
quand tu m’effaçais.
Je t’ai justifié
en me blâmant.

C’est moi
qui ai fermé les yeux
quand tout criait de les ouvrir.
C’est moi
qui ai attendu
même quand il n’y avait plus rien à espérer.

J’ai tordu mes certitudes
jusqu’à les faire plier,
jusqu’à ce qu’elles me percent
de l’intérieur.

Ce ne sont pas tes mains
qui m’ont brisée.
Ce sont les miennes
quand elles ont cessé

de me retenir.