Romain ? Quel con !
Je fermais mon agenda rageusement. Des insultes étaient encore griffonnées dessus.
Visiblement, Romain ne pouvait plus se passer de moi. Dans ce lycée, c'était le seul à être aussi cruel avec moi. En général, j'étais une fille discrète et plutôt appréciée.
C'est pour cette raison que je ne me suis doutée de rien en sortant avec ce... mec (je voulais dire "ce con", mais ce n'est pas très poli).
Pour tout vous dire, il a commencé à me casser les c***** dès le premier jour, mais comme il était beau comme un dieu et rusé comme un renard, notre relation a réussi à tenir quelques jours.
Je vous dis réussi, parce que même moi, je ne sais vraiment pas comment on a fait.
En bref, j'ai refusé de coucher avec lui, je l'ai largué parce qu'il insistait trop et devenait lourd et maintenant, il m'insulte partout où je vais et essaie de monter sa bande de pote contre moi.
Une bande de pote qui n'en a rien à foutre, heureusement...
Perdue dans mes réflexions, je ne m'étais pas apercue que mes doigts blanchissaient à force de serrer très fort mon pauvre agenda qui n'avait rien demandé.
-Mademoiselle, vous allez bien ?
Je rougis sous le regard attentif de Mr Raguat. S'il avait dix ans de moins, je me le serai bien...
Bref, passons.
-Oui, excusez moi, lui répondis en souriant et en me levant pour quitter la salle.
Je sortais de la pièce en lancant un au-revoir faussement guilleret au magnifique spécimen masculin qui me servait surtout de professeur de philosophie mais, au moment où j'allais emprunter le couloir qui me mènerait à la liberté, je trébuchais.
En tombant, je levais les yeux et croisa celui, mi-moqueur mi-vengeur, de celui de mon ex bien-aimé qui me lança un "bien fait pour toi" amusé avant de partir en courant.
Cet obsédé venait de me faire un croche-patte !
Mais ce n'est pas tout. Il avait recouvert ce petit bout de sol d'une étrange matière visqueuse qui adhéra aussitôt à mes beaux vêtements tous neufs.
Je me relevais d'un bon et m'écriai, totalement enragée
-TU VAS PAYER, ESPECE D'ENFOIRE !!!
Inutile de préciser que le très charmant Raguat m'a regardé d'un air bizarre en sortant de son cours. Tant pis, il n'y a jamais eu d'avenir entre nous de toute façon...
Je tressaillais et me souvint aussitôt de la colère qui m'envahissait.
Il va payer, ce sale phoque puant.
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