La fille du samedi soir-one pager

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Il y avait cette fille du samedi soir. Jeune, apeurée, sensible et pourtant robuste. Son verre de vin rouge à la main, elle écrivait. Elle voulait écrire sur tout et sur rien. Sur elle, sur ses angoisses et désirs, ses peurs grandissantes mais aussi son désir. Son désir d’être touchée, caressée d’une main rassurante. Son désir de ressentir le plaisir avec quelqu’un.

Ce soir-là, comme beaucoup d’autres soirs où elle était seule, elle se toucha. Son désir d’être caressée, mordue, baisée l’envahissait à mesure qu’elle se touchait et se procurait son propre plaisir. Celui qu’elle n’avait que connu au cours des mois précédents. La chaleur humaine lui manquait, la proximité d’un corps chaud qui s’engourdissait face à ses caresses la faisait presque trembler. Ce moment de pudeur partagé entre deux personnes, que seules elles pouvaient décrire et qui étaient inconnus aux yeux des autres.

Ce soir-là, comme beaucoup d’autres soirs, elle ressentait fortement sa sensibilité. Qui se manifestait à travers ce désir d’être touchée, d’être aimée et ces désirs se mélangeaient à ses angoisses du moment. Les deux se confondaient parfois et elle ne savait plus ce qu’elle ressentait. Car elle se donnait au plaisir pour faire passer l’angoisse, et lorsqu’elle était angoissée, elle pensait à ceux qu’elle aimait bien pour se rassurer. À cette chaleur humaine qu’elle recherchait et qui lui manquait, mais qu’elle pouvait tout de même ressentir. Et puis, tout se mélangeait, angoisse, amour, désir, plaisir.

Cette fille du samedi soir, la clope à la main et le verre de vin, apprenait encore à s’aimer. À accepter cette sensibilité, à accepter totalement ce qu’elle était, avec ses désirs les plus profonds comme ses angoisses les plus tordues, à accepter ses nombreuses émotions qui pouvaient la traverser quotidiennement, et qui marquaient son âme un peu plus chaque jour un peu plus, la fatiguant de plus belle. Elle apprenait encore à ne plus se juger, et à s’aimer profondément car elle en avait désespérément besoin.

Cette fille-là, elle était un peu solitaire. Autrefois, elle comptait et ne dépendait que des autres pour tout faire, et désormais, elle avait appris à presque tout faire tout seule. Chanter, danser, sortir et même voyager seule. Elle appréciait un peu plus sa propre compagnie qui ne la dérangeait plus. Pourtant, pendant ces longues soirées d’hiver, elle se sentait étrangement seule. Enfermée dans ses pensées, angoisses et désirs et sa chambre exigue, elle était un peu effrayée, prisonnière de ses émois. Mais parfois, il lui fallait simplement ouvrir la fenêtre de sa chambre et sentir la nature et l’odeur de la vie pour se rappeler qu’elle n’était pas seule et qu’elle ne le serait jamais vraiment.

Car il semblait parfois que cette nature l’accueillait elle, comme elle l’était. Qu’elle la protégeait même. Même un samedi soir entre la ville et la campagne.

C’était la fille du samedi soir, sensible, touchante, apeurée mais se sentant un peu plus protégée.

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