Le corbeau et le gousset
Le corbeau se postait, tout fier, sur une montre à gousset.
Que l'attente est longue et que le temps se tarit lorsque l'ennui est à l'heure, lui !
Du haut du petit objet, ainsi délaissé, qu'attendait-il au juste ?
Une compagne, fidèle, qui rejoindrait son nid ?
Que détient-il en son bec : une clef ?
Et le temps s'écoulait sur la petite montre à gousset, paisiblement, sans se préoccuper ni de l'oiseau ni de la clef.
Le temps oeuvre quoi qu'il arrive, d'ailleurs, il passe, passe...
Le corbeau d'une patience diabolique attendait toujours : clef figée en son bec, que fait donc cette promise ?
N'avait-on pas prévenu cet oiseau de malheur, que le mâle n'attend pas la femelle...
Laissons le temps s'écouler sous la patte du corbeau, il ne lui arrivera rien.
A moins que d'un mouvement brusque, d'un trépignement il n'ouvre le gousset !
Pas de risque, le gousset affaibli de sa pose proscrite a déjà cédé, contre toute attente.
La clef quant à elle prend la pose, attendant sa serrure.
Le corbeau s'envolera trahissant le temps, la montre à gousset restera figée, attendant fatalement,
que le temps passe, repasse, trépasse...
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