Réveillons
Par les volets fendus tombent sur le lit sombre
Où l'on est étendus mille traits de soleil
A mon chevet scintillent mes boucles d’oreille
Emmêlées sur la table de nuit qu’elles encombrent
Dans les vapeurs d’encens et la demie pénombre
Chacun rêve en silence du pronom pluriel
Ce « nous » pour deux corps nus sous les rayons de miel
Qui caressent ta nuque et en dessinent l’ombre
Le temps fuit nous dormons nous touchant sans nous voir
Nos lèvres et yeux clos d’une douce torpeur
Renferment de la nuit ses cris et ses odeurs
Et l’écume d’amour rafraichie dans le noir
Mais tes poings qui s’ouvrent comme on ouvre un tiroir
Font jaillir tout à coup passion et chaleur
Embrasse ! crie mon nom et empoigne mon cœur
Robe à terre et pudeur laissée dans la baignoire
Ainsi glissent les heures et tombe le soleil
Sans souci de nos chairs tendrement enlacées
Ni des palpitations des cœurs exténués
Et comblés l’un par l’autre au pays des merveilles
Par les volets fendus tombent sur nos sommeils
Nécessaire et profonds mille perles argentées
Lune nous enveloppe et contient nos baisers
Jusqu’au petit matin jusqu’au nouveau réveil
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