Adrénaline
Avec elle j'avais découvert le corps d'une femme, la soumission, l'amour. Chaque jour, je vibrais d'impatience à l'idée des supplices déclicieux qui m'attendaient, derrière l'élégante porte de ses appartements. Telle une jeune vierge, je n'osais penser à nos ébats en détails, de peur que les gens devine mon émoi quand je me promenais dans la rue. J'étais sienne et je gloussais à chaque fois que je disais cela à voix haute.
Aujourd'hui, le début de soirée était chaud et moite. Une légère brise agitait les feuilles des platanes de l'avenue et quelques vélos pédalaient en direction du parc de la Tête d'Or. Mes sandales à talon ne faisaient aucun bruit sur les feuilles d'automne qui s'accumulaient.
Je rougis en découvrant ma tenue dans le reflet de la vitre et tentai un sourire timide. Sous mon manteau, ma tenue restait secrète mais mon décolleté plongeant dévoilait une bonne partie de ma poitrine volumineuse. Je ne pus m'empêcher de saisir mes seins à pleine paume et m'extasier de leur rebondi en m'observant de profil. Un sifflement admiratif résonna de l'autre côté de la rue.
- Eh beh ! C'est pas de la gnognotte les nibards que tu te traînes, toi ! T'es sacrément bonne !
Son acolyte ricana et les deux jeunes adolescents traversèrent la rue malgré la circulation encore dense. Un éclair de panique frappa mon esprit mais je fus incapable de répondre quoique ce soit.
- Chab' un peu la donselle, pelo. On dirait qu'elle a rien sous son blouson la coquine ! Alors chérie, on a un rendez-vous Tinder ce soir ? Tu laisserais pas un peu croquer avant ? T'as largement de quoi faire avec ta paire de loches !
- Mais gros ! Regarde moi ça ! Elle a un 'uc de ouf ! Eh vas-y, madame, laisse moi tâter !
Encerclée par mes deux agresseurs, je n'avais aucune voie de sortie. Mon poul s'accéléra à m'en rendre sourde. Soudain, alors que l'un des garçons tendait sa main pour me toucher, un taxi noir s'arrêta dans un crissement de pneu. Les deux adolescents prirent leurs jambes à leur cou, conscients d'être dans leur tort. Toute tremblante, je regardai la portière s'ouvrir à la volée. Gabrielle, furieuse, tentait tant bien que mal de sortir du véhicule pour rattraper mes assaillants. Elle abandonna l'idée et me serra contre elle.
- Ne t'inquiète pas, mi amor. Je suis là.
Elle essuya les larmes que la retombée d'adréaline faisait couler sur mes joues. Le mascara traçait de vilaines traînées noires sur ma peau mais je m'en fichais, car j'étais dans ses bras. Elle déposa un baiser aussi tendre et sucré qu'un marshmallow et me prit par la main. De l'autre, elle attrapa les dossiers éparpillés sur le sol et claqua la portière du taxi sans un regard.
Comme deux amoureuses, nous marchâmes en direction de chez elle mais j'avais désormais comme une boule au ventre.
- Grabie... Je ne sais pas si je suis toujours partante pour ce soir.
Ma voix me parut faible, enfantine. Mon amante relâcha la poignée de la porte pour se tourner vers moi. Son visage exprimait un mélange d'amour pur et d'inquiétude.
- Amo', si tu ne veux pas le faire, il n'y a aucun souci, mais sache que je serai là. Il ne t'arrivera rien, je te le promets.
Aussi stupide que cela puisse paraître, ces simples paroles suffirent à apaiser mes appréhensions et j'attendais désormais notre soirée avec impatience.
Gabrielle referma doucement la porte derrière moi. Malgré être déjà de nombreuses fois venue dans ses appartements, je restais toujours intimidée face au luxe des meubles et de la décoration. J'avais encore du mal à croire ce qu'il m'arrivait. Comme pour me confirmer que tout ceci n'était pas un rêve, ma compagne attrapa mon poignet et me tourna face à elle. Je lus tout son désir dans son regard brun et n'eus pas le temps de réagir lorsqu'elle me plaqua contre le mur dans un baiser langoureux qui me donna instantanément des frissons. Sa bouche, avide de ma saveur, me dévorait comme une friandise et nos langues s'invitèrent dans un bal sensuel et mouillé. Je ne trouvais pas les mots pour expliquer ce que je ressentais alors. Je vivais dans le présent et plus rien ne comptais plus que ce baiser et les promesses qu'il sussurait à mes lèvres.
En transe, je fourrais mes doigts dans la chevelure bouclée de mon amante. Sa bouche se fit insistante et je fus électrifiée de la tête au pieds lorsque Gabrielle me mordilla, affamée. Une de ses mains d'empara de mon sein et le pelota à travers le manteau. Les gémissements qui sortaient de ma bouche se firent suppliants. Je voulais plus. Comprenant mon excitation, elle ouvrit mon trench, bouton après bouton, lentement, cruellement. Sous ses doigts experts, ma nudité se révéla.
- Joder, tu étais déjà nue ?
Le rouge me monta aux joues. Elle n'attendit pas ma réponse et s'adonna à des caresses le long de la courbe de mes seins. Gabrielle savait se faire désirer et elle jouait avec moi pour asseoir son autorité. Victime consentante, je la laissais faire car chacun de ses attouchements me procurait des sensations délicieuses. Lorsque son pouce s'appuya contre mon clitoris, mes jambes lâchèrent. Elle maintint la pression et par de petits cercles fit grimper l'extase. Mes ongles étaient désormais plantés dans son dos, et je me tenais debout avec difficulté. L'orgasme enflait dans mon entre-jambe, vagues prêtent à devenir tsunami d'une minute à l'autre. Gabrielle observait mon visage. Je le sentais plus que je ne le voyais. Mes yeux roulaient de plaisir et ma vision n'était claire qu'entre les ondes de plaisir, dont la fréquence s'accélérait au rythme imposé par mon amante. Son regard pesait sur moi, rappelant qui contôlait la situation.
- Regarde moi ce visage de coquine que tu me fais... Ca te plait ? Réponds !
L'ordre déclencha le début de mon extase. Il fut accompagné d'un doigt aventureux qui me pénétra par derrière et je jouis avec violence. Depuis que j'avais découvert le plaisir anal, Gabrielle avait compris qu'il s'agissait de mon point faible. Elle s'amusait à en jouer, se délectant de mes expressions génées et timides lorsqu'après l'orgasme je lui reprochais d'utiliser cette technique. Comme à son habitude, elle ne rata rien de mes gémissements et expressions faciales. Elle me fixa avec son regard de braises. Un sourire carnassier et fier étirait ses lèvres.
- Bravo, niña. Tu es tellement belle quand tu jouis !
Je me sentais vidée et pourtant pleine d'énergie. Je lui en voulais un peu de m'avoir imposer ce plaisir alors que la soirée avait à peine commencé. Elle dut lire dans mes pensées car elle déposa un baiser sur ma joue en riant.
- Ne t'inquiète pas, petite, ce n'était que le début ! J'avais juste envie de toi et tu étais beaucoup trop mignonne... Comment aurais-je pu résister ?
- Tu aurais dû !
Je ne réussis pas à garder ma moue boudeuse très longtemps car mon amante me soulevait déjà pour m'emmener dans sa chambre telle une princesse. Nous riions à gorges déployées, ivres de notre amour.
- Je prends une douche et je me prépare. Ensuite, on y va. Tu es toujours d'accord ?
Après un moment d'hésitation, je hochai la tête avec détermination, une lueur de défi dans les yeux.
- Je t'aime tellement, petite. A tout de suite !
Elle se déshabilla en vitesse et se glissa sous la douche. Je m'allongeai dans ses vêtements et m'enivrais de son odeur tout en l'observant rincer le savon sur ses courbes. Bien que je les connaissais déjà par coeur, je ne me lassai pas de les redécouvrir à chaque fois que la vue de son corps nu s'offrait à moi. Gabrielle s'enroula dans une serviette moltonnée et je grognai, triste et déçue de ne plus pouvoir voir ses formes. Elle gloussa et roula des hanches jusqu'à son armoire.
Parmi les nombreuses tenues disponibles, elle opta pour une robe moulante noir, lacée dans le dos. La serviette tomba à ses pieds et sans enfiler de sous-vêtements, elle s'habilla. Sous mes yeux ébahis, je la vis se transformer en une créature bien plus séduisante que tous mes fantasmes réunis. Le tissus se tendait sur ses fesses rebondies et si elle se penchait trop en avant, son intimité se retrouvait à découvert, offerte. Le noir soulignait la ligne de ses cuisses et accentuait l'arrondi de ses hanche. Les rubans qui laçaient le corsage dévoilaient l'entièreté de son dos. Les fossettes de ses reins rendues provoquantes par la tenue semblaient une inviation à la luxure. Gabrielle se retourna vers moi et je pus constater que ses seins lourds n'avaient rien à envier à ceux des femmes plus jeunes. Ils pointaient fièrement. Libres sous le coton doux de la robe, ils gigottaient à chacun de ses mouvements.
Hypnotisée, je ne pouvais détâcher mon regard de cette féline qui maquilla ses lèvres d'un rouge foncé. Ne pouvant résister plus longtemps, je la rejoignis à quatre pattes et fourrai ma tête entre ses cuisses. Je lui prodiguai un baiser dont je la savais friande. Sa robe remontée, ses fesses paraissaient encore plus charnues et j'empoignais les deux lobes à pleine main. Ma langue bougeait tout seule et mon visage fut bientôt recouvert de cyprine. Gabrielle se cambrait, la poitrine plaquée contre son miroir. Désireuse de lui faire du bien, je m'occupais de son intimité avec passion. Je sus qu'elle appréciait quand elle aggripa mes cheveux et poussa mon crâne plus profond dans son entre-jambe. Le rouge à lèvre laissait des traces sur la glace et sa main gauche pinçait ses tétons avec ferveur. J'avais du mal à respirer mais je la sentais proche, prête à défaillir. J'utilisai ma technique ultime et mordillai sa vulve avant de m'attaquer à son clitoris. Elle cria. Fière de moi je réitérai l'opération et ma belle se cabra dans un ultime gémissement.
Haletante, Gabrielle s'agenouilla près de moi et m'embrassa fougueusement.
- Putain mais qu'est-ce que je t'aime toi ! Regarde ce que tu as fait à mon maquillage... Petit démon ! Je dois tout recommencer maintenant. Et pas d'embuscade cette fois, je t'ai à l'oeil, coquine !
Une demi heure plus tard nous étions toutes les deux prêtes.
- Stressée ?
- Un peu... Mais je suis avec toi, alors ça va.
Je serrai sa main dans la mienne un peu plus fort que nécessaire et nous pénétrâmes dans le parc désert.
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