Cette voix, bien qu’incompréhensible, reste bien plus accueillante que le haut-parleur du sas. Est-ce une annonce pré-enregistrée ou un message d’une sentinelle habitant encore cette planète ?

— Bonjour, annoncé-je d’une voix que je voulu amicale.

— Bonjour, me répond alors la voix dans ma langue maternelle.

J’encaisse le coup. Les aliens parlent notre langue ? C’est impossible. Dans le doute, mieux vaut commencer par des bases saines.

— Je viens en paix.

Pas très original, mais ce préambule résume bien la situation.

— Je viens en paix, répète la voix.

Je suis tombé sur un perroquet. Enfin, le mimétisme n’est-il pas une forme de communication après tout ?

— Moi David ! dis-je en me frappant la poitrine.

— Moi David.

C’est pas gagné, je vais devoir y aller doucement.

— David !

Surtout pas de mot superflu. Je répète mon nom plusieurs fois en me désignant.

—David, reprend la voix.

Soudain, la lumière du couloir s’éteint, ne laissant qu’un halo autour de moi.

— David, répète une dernière fois la voix.

Bien, on dirait qu’elle a compris. Je me retrouve alors dans le noir. Plus précisément, mon carré illuminé s’est transformé en carré d’ombre, le reste du couloir baigne dans une lumière tamisée.

— Alan, déclare alors la voix.

Ingénieux ! J’ai donc affaire à un être intelligent ! J’imagine qu’il doit me voir, montrons-lui que j’ai compris. Je pointe mon doigt devant et le ramène vers moi alternativement en articulant « Alan », « David ».

La lumière s’éteint encore une fois. Cette fois, je suis moi aussi plongé dans le noir, mais le bout du couloir reste éclairé. Le message me semble clair. Alan répète plusieurs fois la même chose. Un unique mot qui doit vouloir dire « Avancer ».