Chapitre 15 - Paris nous voilà !

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Je remets mes sous-vêtements puis je m'étire en prenant soin de ne pas réveiller Raphaël. Je tente de me lever mais je tombe avec fracas sur le sol avec une douleur dans le bas ventre.

- Que se passe-t-il ? demande mon partenaire réveillé en sursaut.

- J'ai mal, je gémis toujours à terre.

Raphaël se lève pour me prendre dans ses bras puis m'asseoir sur le bord du lit.

- Une seule fois aurait suffi, commente-t-il. Je t'ai fait encaisser la douleur hier et j'en suis désolé.

Je ne l'ai pas remarqué tous de suite mais ma culotte est rouge et du sang coagulé colle à l'intérieur de mes cuisses.

- Oh mon Dieu Raphaël !

- Ne t'inquiète pas, je vais appeler mon docteur à Paris, dit-il en remarquant le sang.

Il revient quelques minutes plus tard en posant son téléphone sur la table de chevet.

- Le docteur a dit que ce n'est pas courant, mais que c'est sans gravité, explique Raphaël. C'est dû à la résistance de l'hymen et à des rapports sexuels trop longs suivant la perte de la virginité.

J'ai presque oublié que je ne suis plus vierge. Pourtant je ne me sens pas différente.

- Je te donne un Dafalgan pour la douleur, tranche-t-il. J'ai contacté un service privé de Dubaï et il apporte une pilule du lendemain. Il faudra que tu poursuives un traitement si nous continuons sur cette voie-là. Je t'ai prévu un rendez-vous chez le gynécologue quand nous serons de retour à Paris.

Il me transporte dans la baignoire géante puis fait couler de l'eau. Raphaël me laisse seule pendant que je me frotte pour faire partir le sang. Je sors quelques minutes plus tard pour revêtir une serviette et je constate que j'ai moins mal entre les jambes.

Je marche lentement vers ma valise pour m'habiller léger. Je descends ensuite jusqu'au salon pour m'allonger sur le canapé inondé de soleil. J'attends que Raphaël finisse de prendre sa douche.

Chaque seconde de cette nuit me revienne en tête. Je ne pourrais jamais oublier ma première fois. Je ne pensais pas le faire avec Raphaël parce que je voulais le faire avec un homme que j'aime mais la vérité c'est que j'aime Raphaël. Je m'en suis vraiment rendu compte cette nuit. Mon cœur battait si fort dans ma poitrine et je me sentais heureuse et en sécurité avec lui. Mais je ne pourrais jamais lui dire les mots qui changeront tout car je ne suis pas prête. Je viens juste de m'avouer à moi-même cette vérité.

Raphaël me rejoint, bien habiller comme d'habitude puis vient s'asseoir près de moi. Je me redresse et nous contemplons le ciel dégagé et l'océan à perte de vue.

***

Quelques jours se sont écoulés depuis cet incident et nous sommes dans l'avion qui nous ramène à Paris. Depuis, nous n'avons pas refait l'amour mais notre relation est restée correcte. Demain, c'est la rentrée des vacances de Noël et la reprise du travail pour Raphaël. Je sais que son poste est important alors je ne m'attends pas à énormément d'attention même si je souhaite le contraire.

Nous arrivons à l'aéroport et revoir cette ville enveloppée dans son manteau d'hiver fait ressurgir des émotions tristes. La capitale est vieille est garde beaucoup de secrets à l'intérieur.

James, le chauffeur de Raphaël me raccompagne chez moi au côté de son employeur.

- Au revoir Alicia. Ces vacances n'auraient pas été pareilles sans toi.

Il parle d'une voix mécanique sans émotions comme par politesse. Je suis très mal à l'aise car j'ai l'impression que l'homme que j'ai connu est resté à Dubaï.

- J'attends votre appel monsieur Castillo, dis-je un air de défit dans la voix.

Il ne semble pas relever et la voiture démarre à grande vitesse.

***

- Je n'arrive pas à y croire ! s'indigne Sarah. Tes vacances au chalet étaient super alors que moi je suis restée cloîtré chez mes parents.

Les regards mauvais se tournent vers mon amie quand nous entrons dans la bibliothèque universitaire. Nous nous installons à une table côte à côte puis je sors mon nouvel ordinateur.

Sarah scanne le matériel avec des yeux plissés avant de se tourner vers moi.

- Le dernier IPhone et MacBook, constate-t-elle en chuchotant. Je trouve ça très bizarre tous ces cadeaux. Si j'étais toi je me méfierais de cet étudiant un peu trop riche à mon goût. Je n'ai pas envie qu'il t'embarque dans des trucs louches. Heureusement que tu n'as pas couché avec lui.

Je savais qu'elle allait trouver ça bizarre mais comment lui cacher ?

- Ne t'en fais pas, s'il y a quoi que ce soit, j'arrête de le voir, je mens.

Mon mensonge est tellement crédible que moi-même j'ai envie d'y croire. Mon téléphone affiche le nom de la banque et je m'éclipse dehors pour décrocher.

- Mademoiselle Forest, commence le banquier. Une somme d'argent de 300 000 euros a été versée sur votre compte par un certain Raphaël Castillo.

Je manque de m'étouffer devant cet aveu mais je me reprends vite.

- Oui c'est exact, je confirme sans réfléchir. Il est mon nouveau garant.

- Ne vous embarquez pas dans des choses que vous pourrez regretter Mademoiselle Forest, termine le banquier avec un ton hautain avant de raccrocher.

Il doit avoir compris quelque chose. Evidemment, une orpheline ruinée qui du jour au lendemain se retrouve plein aux as, ne peut qu'attirer l'attention. Mais pour le moment mes problèmes de loyer ne sont pas réglés.

Le soir même je cherche un nouveau logement de deux chambres et assez spacieux. Je tombe sur un appartement qui me rappelle la suite de Dubaï à 230 000 euros dans le troisième arrondissement. Je décide de faire une offre dessus et de commander mon nouveau mobilier puisque rien ne m'appartient dans ce studio déjà meublé. Il est petit mais le prix est finalement acceptable pour un appartement qui se trouve à Paris.

J'ai passé la moitié de la nuit sur Internet mais au moins tous mes meubles sont commandés. Ils seront livrés et montés par des ouvriers que je vais payer. D'après mes calculs, il ne me reste que 950 euros si je suis retenue pour la vente de cet appartement. J'ai dépensé beaucoup d'argent mais si je paie cash, j'aurais un logement à moi et sans loyer à payer chaque mois.

J'envoie un message à Raphaël pour lui rappeler que je suis prête à l'accompagner dans des galas afin de gagner un peu d'argent.

Je ne peux m'empêcher de m'imaginer ce que dois faire Raphaël la journée. Son travail doit être épuisant. Quand je l'imagine avec d'autres femmes à ses côtés, je ne peux me retenir d'être jalouse. Avec combien d'entre elles a-t-il eu des relations intimes ?

Je me retourne dans mon lit pour chasser ses idées de ma tête et les remplacer par les images de mon nouvel appartement. J'ai hâte que l'agence me contacte dans les plus brefs délais pour me dire si je peux l'acheter ou non. Je ne pense pas qu'il y est de problème puisque j'ai précisé que je paierais cash.

***

J'arrive à l'université épuisée et je pique du nez sur mes notes de cours. J'ai dit à Sarah que je ne m'étais senti mal cette nuit. J'ai de plus en plus de mal à mentir mais j'ai couché avec Raphaël. Comme promis, il m'a versé une somme importante. Je lui aurais donné mon corps même sans contrepartie monétaire. Je ne veux pas qu'il pense que je l'ai fait avec lui pour ça. Depuis cette nuit, il n'ose plus me toucher. J'espère juste qu'il ne s'est pas désintéressé de moi. Cependant, je ne regrette pas ce que j'ai fait quand bien même il y a de l'argent à toucher derrière.

Je reçois un texto de lui à la pause déjeunée.

- J'ai une soirée mondaine dans un hôtel particulier. Je passerais te prendre samedi à 21 heures chez toi. Gynécologue jeudi à 18h30 à l'adresse suivante, je lis dans ma tête.

J'ai récupéré toute ma garde-robe offerte par Raphaël mais les vêtements traînent dans des poches car il n'y a pas assez de place dans le placard de mon studio. Je piocherais une robe de soirée parmi celles que j'ai déjà.

Je lis le mail que j'ai reçu tôt ce matin pour l'appartement. L'agence est d'accord pour me donner les clefs dès que je le souhaite puisque le logement est libre. J'accepte de passer aux bureaux pour emménager avec les déménageurs que je vais payer.

Je vais donner son mois de loyer à ma désagréable propriétaire pour me carapater dans un charmant appartement de 60 mètre carré. Je suis tellement heureuse de me sentir indépendante !

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