Chapitre 40 - Parenthèse
R’yline laissa à regrets l’Eflamme quitter l’antre rassurant de la carriole pour reprendre la route. Le rythme des chaos la fit rapidement suivre le fil de ses pensées. Il l’avait de nouveau repoussée. Pourtant, pour la première fois, loin d’être offusquée ou blessée dans son amour-propre, elle en était flattée.
Cette sensation lui fut soudain familière. Elle se vit remonter le temps, alors qu’elle approchait les sept solaris. Elle avait ardemment désiré monter à cheval en voyant son père faire la course avec deux de ses amis. Ces derniers avaient ri, une fillette montée à cru ? Tout simplement ridicule ! Son père l’avait alors prise sous les bras pour la hisser sur la monture. Elle avait agrippé la crinière avec toute la force dont elle disposait. Elle s’était jurée de tenir jusqu’à la ligne d’arrivée. Malgré le feu dans ses cuisses, malgré la crispation dans ses doigts, malgré le doute dans les yeux des deux autres hommes. Et elle avait réussi.
Son père l’avait aimée et respectée alors. Kamal le faisait aujourd’hui. Elle se montrerait digne de cet amour et de cette confiance qu’il plaçait en elle.
Le temps s’étirait. La fatigue finit par avoir raison d’elle et la jeune femme ne se réveilla qu’au moment où une odeur alléchante vint chatouiller ses narines. Kamal monta, une tasse fumante en mains. Il la posa et aida la danseuse à s’assoir avant de lui tendre une cuillère et le récipient rempli d’un bouillon où flottait quelques morceaux de viande. Ils mangèrent en silence, profitant de la présence de l’autre et de la chaleur de ce frugal repas.
Lorsqu’ils eurent fini, Kamal vint changer ses bandages avant de la prendre contre lui. Ils restèrent un moment allongés l’un contre l’autre. Puis R’yline posa ses lèvres sur la nuque du prince. De sa langue, elle traça un chemin jusqu’à la bouche de son amant. Leurs lèvres fusionnèrent aussitôt. Kamal prit soin d’éviter tout mouvement à la jeune femme. Malgré son corps affaibli, la Naïadienne sentit le désir naître au fond de son ventre. Consciente, qu’elle ne pouvait contenter cet appétit grandissant, elle ne se résigna pas pour autant. Si elle ne pouvait jouir, du moins pouvait-elle l’emmener au septième ciel. Elle faufila une main pour caresser le torse de son amant tout en intensifiant leurs baisers. Elle remonta sa jambe pour venir frotter le sexe du prince avec son genou. La langue de Kamal se fit alors avide. La main d’R’yline dessina des arabesques pour descendre jusqu’au pubis de son amant. Elle se faufila dans son pantalon. Lentement, la danseuse effectua des allers-retours sur la verge vibrante. Elle sentit la langue de Kamal s’impatienter, quémander davantage. R’yline prit plaisir aux gestes mesurés qu’elle imposa à son partenaire. Des râles sourds s’échappèrent de la gorge de l’Eflamme. La jeune femme descendit doucement pour positionner sa tête au niveau de l’entrejambe.
— Et toi ? parvint à articuler Kamal, le souffle court.
— Une autre fois, quand je serai rétablie. Je te ferai une offre que tu n’auras pas le droit de me refuser, proposa-t-elle l’œil malicieux.
— Comment refuser ? Bien que ma tête me suggère que je risque de le regretter, sourit-il.
— Je te promets que tu ne le regretteras pas. Laisse-moi t’offrir ce moment, veux-tu ?
R’yline ôta délicatement le pénis de son fourreau. Elle lécha avidement les bourses de son amant provoquant des spasmes de la verge. Elle sentit peu à peu toute résistance s’envoler, la tête du jeune homme basculer en arrière en expirant de plaisir. Elle remonta alors le long du pénis, malaxant d’une mains les testicules encore humides. Sa langue parcourut toute la longueur du membre, de plus en plus rapidement jusqu’à ce que Kamal pose se mains sur la longue chevelure. Elle le laissa choisir la cadence alors que sa bouche avalait goulument son membre. Elle ne sentait pas la douleur dans son dos, ni les crampes dans ses bras et ses jambes. Seul le souffle de Kamal et ses mains sur sa tête occupaient son esprit. Elle le sentit hésiter à accélérer davantage le rythme. Il avait peur de lui faire mal à n’en pas douter. R’yline ôta alors les bras musclés pour libérer ses mouvements. Elle offrit de frénétiques va-et-vient à son amant. Il ne put opposer la moindre résistance. Soumis, il se lassa aller à jouir pleinement.
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