chapitre 9, Le jeu des questions indiscrètes

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— Merci d’être là ce soir, et si personne n’a eu d’explications précises, je sais que vous savez... Je suis très heureuse d’accueillir Maxence ici, qui va nous faire profiter de ses talents de Maître, et je serai sa parfaite assistante docile et obéissante pour vous soumettre, ainsi que mon mari Francis, déjà au courant bien entendu, et que je sais impatient de nous rejoindre. Bien sûr, je ne vous ferai rien signer, vous êtes assez grands et grandes pour me dire si cela ne vous convenait pas. Qui ne dit mot, consent ! Qu’en pensez-vous ?

— Lorsque je t’ai parlé de ma participation comme invitée exceptionnelle au munch ParisLoup, pour m’informer plus sérieusement sur mes envies de soumission il y a trois semaines, tu avais l’air particulièrement intéressée. J’aurais dû me douter que tu n’en resterais pas là. Mais cela fait des années que nous nous connaissons et que tu connais bien ma vie, disons intime, et je m’étonne même que cela n’ait pas eu lieu plutôt !

— Oui Julie, tu m’as souvent parlé de tes relations avec tes mecs, inversement proportionnels avec ta poigne en management chez De Bourbon Compagnie, n’est-ce pas Pierre ? Et cela m’a fait penser que Francis et toi, Pierre, étiez justement plus ou moins dans le même cas que Julie, même si nous n’avons pas été aussi loin dans la discussion ensemble. J’ai donc décidé de vous convier à cette soirée, pour parler domination, et pourquoi pas, révéler vos secrets sexuels personnels devant toutes et tous, puis de confier les rênes à notre ami Maxence qui nous a préparé une petite soirée dont nous devrions nous souvenir... Tout d’abord, si nous commencions par toi Julie, je sais que tu aimes les fessées assez fortes et te faire pincer et tordre les tétons, non ? Pourrais-tu nous en parler ?

Chacun, chacune se regardent avec un sourire plein de sous-entendus, et la température ambiante monte alors instantanément...

— Tu me gênes Aurélie...

— Tu aimes être soumise, non ?

— Hummm, bon, d’accord, je vois que je suis prise au piège, dit-elle en riant et avec un air entendu. Je me lance. Alors disons que j’aime les hommes qui me dirigent au lit. J’ai ce besoin de me lâcher, de vider totalement mon cerveau de sa suractivité permanente au travail et qui le font chauffer. Et j’aime par-dessus tout allier plaisir et douleur... mais je dois reconnaître qu’il est assez rare de rencontrer des hommes qui savent dominer, ou humilier une femme, tout en la respectant, en la mettant vraiment au cœur de toutes ses attentions. Je n’ai pas de relations de ce type pour me faire frapper, non, mais pour associer les sensations de plaisirs avec des sensations plus extrêmes, de douleur, d’humiliation ou de domination. L’important est que le Maître œuvre pour le plaisir de sa soumise avant tout, et d’en retirer de ce fait, du plaisir pour lui-même. Mais je dois dire avoir le plus souvent rencontré dans la vie des égoïstes, des machos, voire pire, des pervers narcissiques...

Je profite du moment pour entrer dans la conversation et m’adresser à Julie.

— Oui, c’est bien connu, seuls ceux qui aiment bien châtient bien !

— Tout à fait Maxence, je crois que l’on va s’entendre...

— Je l’espère... mais parle-nous de la fessée. Qu’y trouves tu d’excitant, et comment la préfères-tu ?

— Tout d’abord, j’aime qu’elle soit encadrée par un discours me mettant dans la situation de mériter cette punition, cette fessée, entrer dans une relation ludique et excitante. Je suis consentante, et cela ne fonctionne que si mon partenaire sait comprendre et apprivoiser mes pulsions, ou j'aime aller, et s'arrêter quand il le faut... Ensuite, je n’ai pas trop de limite. La préférence va à la main nue et à la cravache, mais je suis ouverte à d’autres claquements...

Tout en écoutant la réponse de Julie, je la regarde intensément. Parler sans retenue de ses préférences sexuelles devant des amis, des collègues et des inconnus semble l’exciter au plus haut point. En baissant mon regard, j’aperçois sous sa courte jupe en tweed rouge de petits mouvements de contraction. Elle frotte ses jambes, les écartes, puis les croise... et lors de ce dernier croisement, son talon interminable vient toucher ma chaussure. Je ne bouge pas, continuant à l’écouter tout en variant mes regards pour ne pas être démasqué trop tôt par les autres convives. Son visage est extrêmement expressif, avec ses yeux clairs magnifiques, et les moindres sensations qu’elle trahit me parviennent instantanément. Julie semble ultra-sensible et avoir déjà une bonne connaissance de son corps et de ses envies. Une douceur et une détermination sans faille émane de cette personnalité particulièrement vive et touchante. Je décide de continuer la conversation avec elle :

— Et quels autres "claquements" aimerais-tu essayer ?

— Ah ah ! Intéressé, Maxence ? Quand j’étais ado, mon père avait acheté les cassettes VHS des Aventuriers de l’arche perdue, et je dois dire qu’Harrison Ford et son fouet m’avait vraiment excitée à l’époque, et qu’Indiana Jones est devenu un amant nocturne imaginaire récurrent durant ces belles années...

— Humm... je vois que tu es très exigeante ! Dans la vraie vie, le fouet est très compliqué à utiliser malheureusement. D’abord il faut de la place pour détendre d’un coup sec les deux mètres ou plus de l’engin de torture, et ensuite, il faut s’entraîner très régulièrement pour maîtriser parfaitement la bête, sous peine de blesser profondément sa soumise ou son soumis. Comme le kinbaku, cela fait partie des pratiques qui ne s’improvisent pas ! Je n’en ai pas apporté aujourd’hui...

— Oui, ce n’est pas un souci, le champ des possibles reste large... L’essentiel est de maîtriser la technique utilisée !

— Absolument, car seule la confiance entre les partenaires peut amener le lâcher prise nécessaire à une séance de jeux réussie...

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