Solitude

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Note de l'auteur :

Pour lire ce dernier chapitre, je vous propose d'écouter cette magnifique chanson tirée de la série "Sons of Anarchy". Je l'ai écouté lorsque je l'ai écrit et je trouve qu'elle colle assez bien avec ce chapitre. Merci de m'avoir lu jusque là et au plaisir de vous revoir sur une autre de mes oeuvre ou l'une des vôtres :)

https://www.youtube.com/watch?v=-0QAlkLQGt8

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"La solitude est le miroir de l'âme"

Édouard Bricon

Le soleil se couchait sur la propriété, se reflétant sur les marécages et offrant un spectacle grandiose à Ovide et Marie. Tous deux étaient assis sur un petit banc, dans un kiosque éloigné de la propriété, un air chaud flottant sur leurs visages. Ils se tenaient la main et regardait, sans dire un mot, ce somptueux paysage qui se dressé devant eux. Le jeune homme se tourna alors vers sa femme, lorsqu'il remarqua qu'elle le fixait déjà avec ses petits yeux bleus.

— Ce n'est pas moi qu'il faut regarder... dit-il en souriant. Le spectacle, c'est devant.

— Non mon amour, répondit-elle ; les visage pétillant. C'est toi qui m'intéresse.

— Allons, allons... Tu peux me voir tous les jours. Alors que ça... Regarde moi ces couleurs. C'est magnifique ici.

Sans donner de réponse, Marie se blottit contre Ovide et s'enroula autours de son bras. Elle l'observa à nouveau, le sourire au lèvre, si bien que son compagnon détourna les yeux, et rougit légèrement.

— Tu es beau.

— Arrête... Pas tant que ça... rétorqua-t-il.

— Si, je t'assure ! Il ne manque plus que de la musique et ce moment serait parfait...

— De la musique ?

— Oui... Pour pouvoir se laisser entraîner au rythme des notes.

— Lève-toi, ordonna Ovide en se hissant sur ses jambes.

— Pourquoi ? J'étais bien là, contesta la jeune femme.

— Ecoutes moi ! cria-t-il en la prenant par les bras pour la soulever.

Marie laissa échapper un cri puis, une fois debout, elle tourna le dos à son homme et alla s'appuyer contre la rembarde du kiosque. Le jeune garçon s'avança et s'appuya doucement contre elle. Se laissant faire, sa conjointe se fit néanmoins surprendre lorsqu'il lui prit la main.

— Madame, dit-il en baisant sa main. M'accorderez-vous une danse ?

— Non.

— Madame, je vous demande de danser avec moi, insista-t-il.

— Non.

— Marie, si tu me refuses cette danse, alors j'irai voir Lara...

— Quoi ? Mais c'est une catin ! s'écria la jeune femme.

— Oui, mais elle acceptera, elle...

— Mais j'étais justement en train de te dire qu'on manquer de musique...

— Et alors ? Un peu de folie voyons ! Tu n'auras qu'à l'imaginer.

— Toi alors...

— Je vous le redemande une dernière fois, madame McBride. Voulez-vous bien m'accordez une danse ?

— Bien sûr, affirma-t-elle en souriant. Mais ne me marchez pas sur les pieds, comme la dernière fois, s'il vous plaît... ajouta-telle en rigolant.

Après avoir posé sa main dans le dos de conjoint qui lui fit une petite grimace, elle posa sa tête contre son épaule. Ovide, quant à lui, mit sa main sur la hanche de Marie puis, doucement, commença quelques pas. D'abord timide, puis en se laissant aller de plus en plus.

— J'aimerai tant que ce moment dure éternellement.

— Et moi donc... Mais ne t'en fais pas, une fois rentrer, nous irons danser tous les deux.

— Tous les trois, murmura-t-elle.

— Pardon ?

— Non... Rien, dit-elle en souriant.

Le froid lacéré le visage du jeune homme. La ruelle où il se trouvait avait beau être à l'abri du vent, le mordant de l'hiver était terrible. La faim le tiraillé depuis plusieurs jours mais il n'avait pas bougé. Assis contre un mur, il se contentait de regarder les quelques passants vadrouiller autours de lui. Ses vêtements auparavent tâché du sang de cette nuit-là, avait finit par sécher et était devenu noir, à tel point qu'il était méconnaissable. Le jeune garçon aussi avait subi les marques du temps : Sa blessure s'était gangréné et le faisait atrocement souffrir. Ses autres marques, malgré leurs manque de soin, avait plus ou moins cicatrisés, laissant des cicatrices indélébiles sur ce corps meurtri. Le visage si joyeux du jeune homme était désormis sombre et vide. Aucune pensée ne traversait son esprit, déjà mort il y a plus de six mois. Ovide se leva et marcha, ou plutôt boita, dans la rue, afin de rejoindre une plus grande, dans l'espoir de finalement trouver de quoi manger. Il avait encore avec lui le morceau de jupe que sa femme avait utilisé pour le soigner. Il se plaisait à le sentir, même si son odeur avait disparu depuis longtemps. Il s'arrêta devant un tableau où était placardé plusieurs avis de recherche :



" Recherche mort ou vif

Ovide Lewitt. vingt-six ans.

Grande taille, mince, yeux marrons et cheveux noirs.

Recherché pour avoir tué un père et sa fille dans leur propre maison ainsi que plusieurs esclaves. Probablement armé et très dangereux. Récompense de ving dollars. Prime de dix dollars si ramené en vie."

Le jeune homme cracha au sol et arracha la pancarte mais la garda en main. Il continua sa marche lorsqu'il sentit de petit flocons se poser sur lui. Il neige... pensa-t-il. Préférant finalement retourner dans sa ruelle, il se retrouva assis au même endroit et inspecta de nouveau ce morceau de papier quelques instants avant de le déchirer et de le jeter devant lui. Ovide ferma les yeux un instant, laissa tomber cette douce neige pure sur son visage gelé.

— Je suis désolé, Marie... dit-il à haute voix.

Un homme s'arrêta et l'interpella :

— Vous m'avez parlé ?

— Non... Excusez-moi.

L'homme reprit sa route lorsqu'il vit l'affiche sur le sol et la ramassa. Malgré l'état de celle-ci, il pu la lire et se retourna vers le jeune garçon :

— Vous avez vu cet avis de recherche ? C'est horrible...

— Oui, affirma-t-il en levant les yeux au ciel devenu gris.

— J'espère que cet homme sera arrêté pour ce qu'il a fait.

— Alors vous devriez m'arrêter.

L'inconnu dévisageât Ovide longuement avant de lâcher l'affiche et de s'enfuir en toute hâte. Tout en le regardant s'éloigner, le jeune homme souriait lorsque la douleur à son bras le ramena vite à la réalité :

— Il est temps...

L'étranger arriva cinq minutes plus tard avec deux policiers, arme au poing. Ils s'arrêtèrent devant Ovide avant de constater que le monstre, qui avait tué tant de personnes innocente, avait fini par rendre lui aussi son dernier souffle.

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