Instant des coeurs
Le lendemain, Ania se réveilla nue dans son lit. Ce fait inhabituel lui remémora la soirée de la veille, qui avait été parfaite. Mais avait-elle rêvé les mots "si je meurs" ou Edmond les avait-il vraiment prononcés ?
Elle fut particulièrement joyeuse toute la journée, ce qui ne manqua pas d'étonner son père, qui n'avait pas eu vent de ce qui s'était déroulé chez lui en son absence.
<< Qu'as-tu donc aujourd'hui, Ania ? Tu sautilles dans tous les sens...
- Rien, père. Je suis heureuse, c'est tout. >>
Deux jours calmes passèrent. Puis par un après-midi ensoleillé Edmond sonna à la porte si bien connue de sa bien-aimée. Le père de celle-ci vint lui-même lui ouvrir.
<< Bonjour monsieur.
- Bonjour Edmond. Je t'en prie, entre.
- Je viens vous dire au revoir.
- Au revoir ?
- Je pars demain, monsieur.
- J'espère que la chance sera avec toi, Edmond.
- Je l'espère aussi.
- C'est Ania que tu veux voir non ? Elle est dans sa chambre. >>
Edmond monta les escaliers rapidement, ayant hâte de la revoir. Il toqua rapidement à la porte de sa bien-aimée.
<< Entrez ! >> répondit-elle.
Il ouvrit doucement la porte et observa la scène. Ania se tenait debout devant son miroir de plein pied, s'observant d'un oeil critique dans une robe qu'il ne lui avait jamais vue. Elle était tout simplement sublime. Comme toujours, une déesse. Il n'en revenait jamais qu'elle soit à lui, à lui seul.
<< Oh, Edmond ! Approche donc, tu es trop loin de moi.
Il lui obéit. Effleura son cou de ses lèvres.
- Et là, je suis assez proche ? murmura-t-il à son oreille.
- Humm, oui... répondit-elle les yeux fermés pendant qu'il suivait ses envies. Père m'a acheté de nouvelles robes, je les essaie donc, dit-elle une minute plus tard.
- Celle-ci est très jolie.
- Tu veux m'aider à les essayer ?
- Oui... il déposa plein de petits baisers sur ses épaules. >>
Une demie-heure plus tard Ania n'avait plus beaucoup de vêtements sur elle.
<< Edmond ! Regarde !
- Je regarde...
- Ah ça je le vois bien. Je suis presque nue ! Je t'ai demandé de l'aide pour essayer mes robes. Me déshabiller entièrement ne m'aide pas !
- Oh... j'ai dû mal comprendre alors... Excuse-moi chérie.
- Hmm, je t'excuserai si tu te comporte correctement maintenant. >>
Pendant une heure encore se succédèrent les robes, chaque essai étant entrecoupé d'une pause tendresse.
<< Tu as essayé toutes tes robes. J'ai donc droit à une récompense non ?
- Ah, parce que c'était un service non gratuit ? Et en plus seule j'aurais pris moins de temps !
- N'ai-je pas rendu cet eséssayage plus agréable ?
- Hum, je te le reconnais.
- Donc... >>
Elle passa ses bras autour de son cou et l'embrassa tendrement au coin des lèvres. Il enfouit son visage dans son cou et la serra fort contre lui. Chacun sentait contre son corps les courbes de celui de l'autre. Bientôt le mains se faufilèrent entre les corps, les doigts partirent à l'exploration du torse de l'autre. Les longues mains d'Edmond partirent à la découverte des seins d'Ania pendant que les mains élégantes de celle-ci caressaient ses épaules.
Plus tard Ania se retrouva dans son lit comme elle s'était réveillée : nue. Mais elle n'était pas seule, Edmond l'était aussi. Il la prit doucement comme il l'avait fait la veille et accéléra la cadence avec un sourire espiègle lorsqu'on les appela pour dîner, criant en coeur avec sa partenaire. Tout le monde dans la maison devait savoir ce qu'ils faisaient, mais on devait bien lui accorder cela. Le père ne monta pas, c'était plutôt bon signe.
Il lui offrit tout, ne reteint rien. Il baisa son corps entier, exprimant tout son amour dans chacun de ses gestes. Il espérait que ce ne serait pas leur dernière soirée. Mais la vie prend comme elle donne. Peut-être ne se reverraient-ils jamais. Soudain il serra le corps de sa bien-aimée très fort contre lui, le plus fort possible.
<< Ed j'étouffe ! se plaignit-elle.
Mais alors une goutte vint s'écraser sur son front, et elle vit, qui pleurait.
- Edmond ? Ed ! Pourquoi pleures-tu ?
Ses larmes semblèrent redoubler.
- Je t'en pris, répond-moi ! Qu'y a-t-il ?
- Ania, je pars demain.
- Tu pars demain... Tu... Où ?
- Tu le sais très bien. Je pars à la guerre.
- Demain ! Mais tu ne me l'avais pas dit !
- Non. La date s'est décidée rapidement puis je préférais profiter avant de partir.
- Aime moi comme on n'a jamais aimé ! Aime moi jusqu'à l'aube ! Que tu ne m'oublie pas ! Je suis à toi comme tu es à moi. >>
Annotations