Question 862
Aujourd’hui, l’auteur Yvan Godbout annonce sur les réseaux sociaux qu’il arrêtera d’écrire ses romans à partir de 2024 et qu’il retournera travailler dans le public. La raison : depuis trois ans, il a été acquitté de son procès au Québec auquel il avait été accusé de vendre de la pornographie juvénile à travers son histoire d’horreur - Hansel et Gretel des Contes Interdits, une série de livres pour adultes, publiés par la maison d’éditions AdA (à ne pas confondre avec l’Atelier des Auteurs.) L’histoire en question dénonçait justement la pédophilie comme quelque chose étant de monstrueux. Ce procès a eu lieu, car une enseignante d’élève d’une dizaine d’années avait eu la brillante idée de faire ce livre à ses élèves, alors qu’il s’agissait d’une série pour adultes (18 ans et plus). Elle a vu le passage auquel le père viole sa fille (Gretel) et a décidé de porter plainte à la police.
Apparemment, il y a une deuxième personne qui a dénoncé ce livre à la justice Québécoise et c’est pour cette raison que M. Godbout et la maison d’éditions AdA ont été poursuivis. Tous deux ont été innocentés, mais M. Godbout avoue aujourd’hui que ces femmes ont enfin réussi à le briser. Car, peu importe ce qu’il publie aujourd’hui au Québec, son nom sera à jamais associé à ce procès et au roman Hansel et Gretel des Contes interdits. Fatigué d’être constamment rappelé cet échec et de tout ce stress qu’il a vécu durant ces années à travailler avec ses avocats, il a récemment vu un article auquel l’on faisait une critique de sa dernière œuvre. Mais hélas, Hansel et Gretel, ainsi que les problèmes juridiques de l'auteur, ont encore été mentionnés.
Doit-on constamment remuer le couteau dans la plaie quand une personne a assez souffert ? Voilà la question que je me demande. Nous sommes des créateurs. Nous ne sommes pas responsables de la réaction de nos lecteurs, surtout plusieurs avertissements ont été mis en place pour que nos lecteurs ne soient pas outrés au point de porter plainte à la justice. Plus le temps passe, plus il devient dangereux d’écrire de la fiction, lorsque certaines personnes sont incapables de faire la différence entre la réalité et la fiction.
Voilà pourquoi je dis tout le temps qu’il faut faire très attention à ce qu’on dit à un auteur. Constamment rappeler les fautes de quelqu’un, ça passe si ce sont des critiques constructives, on s’entend. Seulement, faites gaffes de ne pas calomnier vos auteurs alors que vous ne connaissez pas l’intention derrière leurs écrits. Par la faute de ces dames, qui n’ont jamais présenté leurs excuses à M. Godbout, et tous les médias qui insistent à lui rappeler qu’il a été poursuivi injustement pour vendre de la pornographie juvénile, le Québec perd un auteur apprécié par les fans d’histoires d’horreur.
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