Hélas, Ménélas.
de Toine
Ménélas se figea. Iris, la messagère des dieux, venait de lui apprendre la nouvelle. Ainsi, son épouse Hélène complotait avec le jeune Paris. Il en tombait des nues. Comment avait-il pu se laisser berner?
Une colère sourde grandit en lui, dévorant ses émotions. Laissant Iris, qui l'observait impassiblement, il partit en trombe dans le palais, cherchant Hélène de partout, les yeux plein de fureur. Aveuglé par ses émotions, il ne se rendit compte du changement qui s'était opéré. L'arrivée d'Iris avait brisé quelque chose dans l'atmosphère pesante du palais. C'est au moment où il invectivait un serviteur, occupés à ranger du linge dans une armoire qu'il réalisa. Le serviteur était immobile, une étoffe à la main, le geste suspendu. Même si Ménélas inspirait la peur parmi ses gens, il n'avait pas encore le pouvoir de les pétrifier. Croyant à une très mauvaise blague, il s'approcha de l'homme et pu constater son état. Il lui toucha l'épaule. L'autre semblait complètement rigide, et sa pression nu aucun effet. La colère de Ménélas disparu pour laisser place à la peur. Qui avait fait ça ? Est-ce que le coupable traînait encore dans les couloirs ? Il constata alors que le silence régnait dans le palais. Les cuisines, pourtant toutes proches étaient généralement bruyantes, lieu de passage et de vie des gens du palais. Mais là, aucun bruit n'en sortait. Ménélas avisa la porte des cuisines et jeta un oeil à l'intérieur. La porte était entre-ouverte, et il ne pouvait l'ouvrir complètement, comme si elle était bloquée par une force invisible. A l'entrée de la pièce, il apercevait plusieurs personnes dans la cuisine, toutes immobiles. Le plus étrange était le cuisinier en chef, Nestrée, occupé à remuer le contenu d'une marmite. Les volutes de vapeur elles-mêmes étaient complètement figées.
Ménélas cria d'effroi. Tout semblait être arrêté, et il avait bien de la chance de pouvoir encore respirer. Toute matière, solide ou liquide s'était figée dans le temps, mais lui pouvait encore se déplacer dans l'espace. Le concept d'atome lui avait été enseigné dans les grandes lignes par un certain Leucippe, et il n'était pas sûr de comprendre les implications du phénomène qui se passait. Quoiqu'il en soit, il avait désormais le temps de retrouver Hélène, et cette tâche insignifiante, lui permettrai de ne pas penser outre mesure.
Il parcouru donc les couloirs du palais, rebroussant chemin lorsqu'il se trouvait nez à nez avec une porte close. Il ne pouvait pas l'ouvrir, mais heureusement, la plupart des passages étaient ouverts, consistant généralement en de majestueuses arches de pierre. Il se retrouva ainsi dans l'arrière-cours du palais, fouillant les parcs et jardins. Alors qu'il arrivait près d'une petite mare, où les buissons cachaient souvent les amours des serviteurs, il aperçut de dos la belle Hélène. Ses boucles soyeuses suspendues en plein vol, son regard tourné vers son bel amant, Paris. Le couple était assis sur un banc, s'échangeant un regard complice. La colère de Ménélas revint. Irrationnel, il essaya de prendre le bras d'Hélène, mais celui-ci ne bougeait pas, froid comme la pierre. Il ne pouvait pas changer la situation. Savoir que les deux amants se regarderaient éternellement de cette manière embrasa sa jalousie. Et c'est là qu'il comprit. Les dieux le testaient. Oui, il ne pouvait rien faire maitenant, mais il devra se battre pour récupérer son amour. Il éclata de rire, un rire mauvais. Et s'en fut retrouver Iris. Il les laisserait partir pour Troie, mais alors, il viendrait, avec son frère, le roi des rois, et toute son armée et il se vengerait.
Table des matières
En réponse au défi
Excusez-moi, vous n'auriez pas l'heure ?
Votre personnage principal se réveille dans un monde où la notion de temps n'existe plus, le temps n'est plus mesuré.
A travers une courte nouvelle, entre 1 et 3 chapitres maximum, retracez une journée type de ce personnage dans ce nouveau monde où il a perdu tous points de repère.
Attention, ce doit être le seul à remarquer ce changement !
Pour les autres personnages, la situation en a toujours été ainsi.
A vos plumes :)
Plume d'ébène,
27/02/21
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Hélas, Ménélas. | Chapitre | 0 message |
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