Quand tu n'es pas là...
Tu sais parfaitement que je m’ennuie en ton absence. Et tu me demandes parfois ce que je fais quand tu me manques. Aujourd’hui je suis de bonne humeur, alors je vais te raconter.
Sache d’abord que jamais je ne cherche à tuer mon ennui… Le pauvre ! Je l’aime beaucoup trop pour vouloir lui nuire !
Lorsque les secondes paraissent des minutes et les minutes des heures, je ferme les yeux, et respire à fond. Le temps se suspend, et je me surprends à apprécier ce ralentissement.
D’abord, j’allume la chaîne hifi, et je lance Zenzile. La voix de Jamika emplit la maison et j’essaie de ne pas chanter, pour ne pas massacrer ses chansons ! Ensuite, je me fais couler un bain. Un bain bien chaud. J’y ajoute quelques gouttes de “Petitgrain Bigaradier”, tu sais, l’huile essentielle du gros câlin ! Et bien sûr, avant de m’y plonger, je me sers un verre de vin !
C’est comment dire… Simplement divin ! L’eau chaude, la musique, le parfum d’agrume et les notes d’alcool qui m’enivrent doucement.
Je me laisse aller à fermer les yeux, je voyage intérieurement.
J’aime aussi m’enfoncer au fond du canapé, toute emmitouflée dans une couverture. Le chat vient se lover dans mes bras, et nous nous racontons nos secrets. Je lui raconte ma journée ou mes rêves, et lui me parle des souris qu’il n’a pas chassées ! Et l'on s’invente des histoires, blottis l’un contre l’autre. Quel moment merveilleux !
Si le temps s’y prête, je profite du jardin. Pieds nus dans l’herbe, je m’en vais respirer le parfum de mes fleurs. Et je parle aussi parfois aux arbres fruitiers, mais s’il te plait ! Ne dévoile pas ce secret ! Je leur demande de nous donner de belles pêches, pommes, cerises et prunes. Je les complimente sur leurs jolies feuilles, leurs nouvelles branches et je leur demande s’ils souhaitent être taillés cette année ! Ils doivent me trouver un peu folle, car ils ne me répondent jamais ! Puis je pars m’allonger dans le hamac et je regarde les nuages.
A la nuit tombée, surtout si c’est l’été, je sors une couverture et m’allonge par terre. Je regarde alors les étoiles et me rappelle à quel point je suis perdue dans l’univers. J’aime cette sensation !
Puis vient le temps de l’évasion. Je me prépare un bon litre de thé et garde tout près de moi une tablette de chocolat. J’attrape mon carnet, tu sais, le carnet noir, et je commence à laisser glisser ma plume sur les pages. Le silence se fait alentour, les seuls sons perceptibles sont les ronrons du chat et le glissement de l’encre sur le papier.
Mais à peine ai-je commencé que « clic-clac » dans la serrure, te voilà de retour.
— Qu’as-tu fait de ce long weekend seule ?
— Oh ! Pas grand-chose, je me suis ennuyé !
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