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La poésie est mélodie. Le rythme des syllabes si piqué, quand il est bien maitrisé, sonne à l’oreille en pure ritournelle. Aimer la musique c’est aimer les sons. Qu’est-ce qu’une syllabe si ce n’est pure distorsion de l’espace, venant percuter le tympan vibrant ? Qu’est-ce qui n’est pas mélodie parmi toutes ces sonorités ? Le bruit est mélodieux, qu’il soit brut ou travaillé. Quelle prétention de vouloir s’accorder un droit de primauté, juste parce que fa dièse éclaire la voie. Alors, au même titre qu’une symphonie, la poésie est un concentré de frivolité sonores qui butte le cœur. Elle invente sa propre gamme, ses notes sont ses éloquences et en son air défilent ses caractères. C’est donc dans cet art, qui n’en est plus qu’un seul mais deux réunis, que je prends souvent plaisir à me sustenter. Apprivoiser ce rythme si particulier est pourtant bien plus dur qu’il n’y parait. S’approprier cette nouvelle musicalité, avec toutes ces nouvelles possibilités me fait redécouvrir la musique. Du moins un de ses aspects les moins estimé.
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