Les Imprévus étaient très souvent mignons et enfantins. Aucun n'avait la laideur d'un pou ou la mocheté des crapauds. Mais Galice était différente. Elle avait en elle cette étincelle qui la rendait éblouissante aux yeux de tous les Imprévus du village. Galice connaissait sa beauté : depuis toute petite, ses paarents lui répétaient qu'elle était aussi lumineuse qu'un rayon de soleil et aussi fraiche que la rosée du matin. Elle ne s'était pourtant jamais mariée, et avait toujours refusé les avances de ses cavaliers.

Mais un jour Galice en eut assez. Elle désirait avoir la paix de tous ces amoureux qui lui léchaient les bottes. Alors elle décida d'accepter une demande de l'un de ses prétendants. Mais elle ne voulait pas choisir n'importe lequel. Il lui fallut une nuit pour sélectionner l'heureux élu qui allait posséder son coeur. Elle choisit un jeune Imprévu du nom d'Elliot. Il était ma foi assez beau, gentil et généreux. Il ferait l'affaire avait-elle décidé. Elle passa une après-midi à l'écouter lui chanter milles poèmes, lui offri milles roses et lui souffler milles compliments. Elle ne pouvait pas dire que tout ceci ne lui plaisait guerre. Elle décida de donner une chance à l'adorable Eliott.

Ils passèrent tout leur temps ensemble, l'amour d'Eliott ne faiblissant pas au fil des journées passées ensemble. Plus le temps avançait et plus il avait envie de partager sa vie avec elle. Galice quant à elle s'était habituée à tous ces cadeaux et ces déclarations d'amour. Elle s'était attaché à Eliott, et appréciait les moments qu'ils avaient tous les deux. Ainsi quand Eliott lui demanda de l'épouser elle accepta.

Le mois suivant, ils firent une grande cérémonie pour célébrer le mariage des deux Imprévus. Il y avait des fleurs partout et des gâteaux à couper le souffle. Les deux amants se dirent oui sous l'arche fleurie de la place, entourés de tous leurs amis et leurs familles. On dit que ce fut le plus beau mariage de tous les temps.

Mais lorsque vint la nuit de noces, Galice était inquiète. Elle redoutait ce moment tant attendu où ils pourraient unir leurs lèvres et leurs corps à jamais. Elle avait revêtu sa nuisette et s'était glissé dans le lit en attendant son époux. Celui-ci l'avait rapidement rejointe et il avait plongé son regard dans le sien pendant de longues minutes. Lorsqu'il approcha sa tête, elle fit de même et leurs lèvres se touchèrent pour la première fois. Galice ressentit à cet instant précis une douleur intense, une brûlure insoutenable qui ne voulait cesser. Embrasser une personne lorsque son amour n'est pas sincère était bien plus douloureux qu'elle ne l'avait pensé. Eliott lui ne ressentait rien, et continuait son baiser, encore et encore. Galice ne pouvait rien faire, prise à son propre piège, coinçée dans une idylle dont la douleur du nertenb ne ternirait jamais.