La table est mise
6H40 Lourdes. Juin 2018 .
Sofia regardait d’un air amusé le ballet de bus déversant sans discontinuer des hordes de touristes, de dialectes et de prières.
Elle était là depuis 2 jours seulement et ce spectacle était tout simplement ahurissant. Des files et des files de nonnes et de prêtres, d’anonymes disciplinés et aussi silencieux qu’il est possible de l’être quand des milliers de personnes déambulent dans un même lieu.
Elle observait ce spectacle depuis la fenêtre de sa chambre, une toute petite chambre dans un couvent tenu par des nonnes. La saison estivale s’ouvrait à peine et tous les PRIANTS, c’est comme ça qu’elles appelaient leurs clients, n’étaient pas encore arrivés. Pour l’heure, ils n’étaient que 12, une aubaine.
En général, une petite cloche tintinnabulait gentiment dès 5 h 30, histoire d’inviter les priants à rejoindre la petite chapelle et à unir leurs voix aux leurs. Ce matin, Sofia préféra aller marcher sur le site encore vide et s’asseoir devant le sanctuaire de la Sainte Vierge. Dans cet endroit si particulier, tout silence s’apparente à une prière apaisante et énergisante à la fois.
7h du matin. Les derniers priants sont là. Une douzaine au total. Comme avec chacun de ceux qui étaient là, on leur demandera d’écrire leur prénom sur un papier cartonné puis de le glisser dans une espèce de gros vase doré.
Puis ils iront dans leur chambre déposer leur valise, prendre une douche peut- être et le petit déjeuner leur sera servi. Personne ne mangeait jamais avec les mêmes convives. A chaque repas, les priants étaient répartis au hasard sur les 4 tables à l’aide d’un tirage au sort. Ainsi aucun priant ne serait laissé seul et pourrait à sa guise trouver une personne à qui parler, du moins était-ce l’idée de départ.
Ce matin, Sofia qui arrivait tout droit de Nouvelle -Calédonie fut assignée à la table du Partage avec 5 autres convives qu’elle ne connaissait ni d’Adam ni d’Ève, deux étaient déjà là. Elle fait la connaissance de Norman le routier d’Albuquerque et Marge la libraire qui arrivait de New York, bientôt rejoints par Anton et Magda. Des personnes sympathiques mais pas très bavardes ; l’est-on jamais dans ce genre d’endroit. Ne venons-nous pas ici pour faire silence à l’intérieur de nous…
Le lendemain matin, Sofia décida de participer aux prières du matin et d’aider les nonnes à dresser les tables du petit déjeuner ; 24 personnes à répartir sur 4 tables, elles lui proposèrent de participer au tirage au sort, ce que qu’elle fit avec plaisir.
Elle leur donna les noms au fur et à mesure puis elle fila sous la douche ; il commençait déjà à faire chaud.
A son retour, elle s’assit à la table de la Pénitence, rejointe à sa grande surprise par ses nouvelles connaissances de la veille, tous avaient l’air ravi de ce heureux hasard qui les avait réunis à nouveau.
Marge : « Bien le bonjour à vous, j’espère que vous avez bien dormi. »
Sofia: c’est mon 3ème jour et je dors toujours aussi bien.
Anton et Norman avaient mal dormi à cause du grand silence qui règne en ces lieux. Aucun des deux n’étaient vraiment croyants.
Pourquoi êtes-vous là dans ce cas lança Marge un peu surprise. « Nous avons des choses à nous faire pardonner répondirent-ils en chœur. » c’était rigolo.
« Comme nous tous sur cette Terre » leur dit Sofia.
A l’intérieur du couvent, peu d’activités étaient proposées ; c’était un lieu dédié à la méditation et à la lecture.
Marge pratiquait le yoga quasi quotidiennement et elle proposa à Magda et Sofia de la rejoindre dans le jardin fleuri pour une séance. Elles acceptèrent sans se faire prier.
Anton et Norman avaient décidé de suivre le sentier qui menait jusqu’aux sites de prière et de procession.
La journée était belle, les fleurs du jardin laissaient échapper un doux parfum et on pouvait entendre les oiseaux. La journée allait s’étirer aussi parfaite jusqu’au dîner.
Le quatrième jour, au petit déjeuner.
J’ai fait un rêve bizarre lança Marge. Vous étiez tous dans mon rêve avec un prêtre en plus.
- Ah oui ! et qu’y faisions- nous ? rétorqua Magda.
- Rien de spécial, on suivait une procession guidée par un prêtre, nous avions comme une sorte de serment à renouveler.
Norman: Rien d’étonnant dit-il en riant, on est tous à Lourdes et au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, ça foisonne de prêtres et de processions tous les jours.. . En revanche, ce qui est vraiment bizarre c’est que moi aussi, j’ai fait à peu près le même rêve mais on était juste assis dans une église entrain de prier pour sauver l’âme de quelqu’un mais j’ignore qui.
Sofia : Les gars, là ça devient plus que bizarre parce que moi aussi j’ai rêvé de vous tous. On voyageait par téléportation de monde en monde pour apporter de l’eau à des populations abandonnées dans le cosmos. Et ces mondes étaient tous plus magnifiques les uns que les autres. Y’avait pas de prêtre dans mon rêve.
Magda restait silencieuse puis se leva brusquement et d’un pas rapide rejoignit le jardin fleuri.
Elle avait sûrement besoin de rester seule, personne ne la suivit.
C’est alors qu’Anton leur raconta son rêve. "Nous étions tous là aussi, nous partagions un déjeuner sur l’herbe et un prêtre sorti de nulle part s’approche de nous , nous tend des armes moyenâgeuses et nous dit : « allez, debout les amis, il faut s’entraîner, l’heure du combat est proche et c’est une bataille que nous ne pouvons pas perdre. »
Finalement, les 5 priants avons pris le parti d’en rire, c’était bien tout ce qu’ils pouvaient faire. Après tout, ils étaient dans un endroit spécial, quoi de plus normal que des choses un peu bizarres leur arrivent aussi comme ces tirages au sort qui les réunissaient jour après jour sans que personne ne trouve ça anormal. Pendant un temps, Sofia pensa que ces tirages au sort et ces rêves les avaient rapprochés et ce fut le cas. Les jours suivants, chacun commença à parler de sa vie.
Magda, qui était partie précipitamment au petit déjeuner se montra plus bavarde après le déjeuner.
Elle voulait montrer à Sofia quelques points de macramé pour fabriquer des cache-pots que les nonnes pourraient vendre à leur vide grenier hebdomadaire.
Sofia, bien qu’artiste elle-même n’avait jamais réalisé d’objet en macramé, elle trouvait ça plutôt difficile et ingrat mais elle aimait l’idée de partager du temps avec Magda, elle l’avait inquiétée au petit déjeuner.
C’est là qu’elle se raconta.
Elle s’était mariée à 30 ans mais ce mariage ne la rendait pas heureuse.
Sofia: Tu t’es laissée embobinée par cet homme alors que tu ne voulais pas vraiment l’épouser ?
- Non, c’est tout l’inverse, lui ne voulait pas m’épouser, il avait déjà une compagne et moi, j’étais amoureuse mais surtout désespérée.
- Pourquoi désespérée ?
- A l’époque, je fréquentais un motard mécanicien, Stan, un bon à rien à vrai dire mais durant 6 mois, il m’a aidée à payer le loyer ; c’était bien normal, il vivait chez moi, enfin bref. Cette liaison s’est soldée par une grossesse alors que je voyais toujours Yvan l’homme dont j’étais amoureuse. Bien évidemment à l’annonce de cette nouvelle, Stan s’est enfui prétextant que cet enfant était sûrement d’Yvan et quant à Yvan , lui m’a dit qu’il ne pourrait jamais me faire une place officielle dans sa vie alors j’ai décidé de lui forcer la main en lui annonçant qu’il était le père de l’enfant que je portais. Je savais que sa foi lui dicterait de me prendre sous son aile moi et mon fils.
- Et aujourd’hui, quel âge à ton fils ?
- 4 ans.
- ça fait donc 4 ans que tu mens à l’homme que tu aimes ! ça ne doit pas être facile tous les jours. Que comptes-tu faire ?
- c’est pour ça que je suis là. Je suis venue prier, trouver ma paix et trouver la force de lui dire la vérité. Tu sais parfois je vois des choses ? non, j’entends des voix plutôt.
- Que veux-tu dire ?
- j’entends des voix qui prient dans plusieurs langues, certaines me sont familières et d’autres non. Oui , enfin.. On est à Lourdes, c’est un peu normal dit Sofia en souriant.
Magda : tu ne comprends pas, j’entends ces voix depuis que j’ai 25 ans alors j’ai pris l’habitude depuis 3 ans de prier avec elles. J’ignore pourquoi je le fais mais j’ai besoin de le faire c’est ainsi et hier j’ai aussi rêvé de vous mais au lieu de m’aider vous me tourniez le dos parce que j’avais oublié de faire quelque chose ou j’avais mal fait quelque chose, je ne sais plus.
- C’est pour ça que tu as quitté le petit déjeuner brusquement ?
- Non, bien sûr que non. Je suis partie car j’ai cru apercevoir Stan ?
- Stan ! le motard ??? c’est pas possible…remarque, il vient se repentir lui aussi et se tourner vers Dieu..
« ça, je crois que c’est déjà fait » ajouta Magda.
- Comment le sais-tu ?
Magda lui montra d’un signe de tête un homme qui passait plus bas dans la cour du sanctuaire, les yeux rivés sur un livre. Je crois bien que Stan est devenu prêtre dit-elle.
- ça alors !! les voies du Seigneur sont vraiment impénétrables. Que nous réserve encore notre séjour ici…
Magda : bon et toi alors, parle-moi de toi.
- Je suis écrivain publique, j’aide les personnes à mettre de l’ordre dans leurs idées et à les mettre en forme ; ce peut être un courrier, un CV, une présentation, un mémo, un roman même.
Ça m’arrive aussi de les aider sur un plan plus personnel.
Sinon, j’occupe le reste de mon temps, à fabriquer des bouquets de fleurs avec du matériau recyclable. Ça marche plutôt bien ; j’envoie ces bouquets partout dans le monde mais de Nouvelle Calédonie, ça fait vraiment très loin. Je compte m’installer à New-York très bientôt.
Dans un éclat de rire, Magda lâcha « j’ai bien l’impression qu’on va tous finir par se retrouver à Albuquerque si ça continue... » et Sofia rit avec elle de bon cœur. « En tout cas, ce doit être gratifiant de voir naître quelque chose de beau à partir de détritus. » finit-elle par ajouter une fois son souffle retrouvé.
Sofia: tu sais, d’une certaine façon, moi aussi j’entends des voix mais uniquement celles des personnes que j’accompagne. Ces voix me disent le plus souvent ce dont les personnes ont besoin pour aller mieux.
- Pourquoi es-tu là Sofia ?
Elle n’était pas prête à parler d’elle…
Magda : au fait, tu trouves normal que tous les tirages au sort nous réunissent toujours à une même table ?
Alors, ça c’est un mystère pour Hercule Poirot dit Sofia en riant.
- Suis entièrement d’accord miss Marple !
- Tu connais Agatha Christie, c’est dingue !!! encore un signe !!! Bon allez, je m’en vais faire une petite sieste avant ma prière au sanctuaire. On se retrouve au dîner.
- Attends, tiens c’est pour toi. Elle lui tendit la feuille sur laquelle elle avait crayonné durant quasiment tout le temps qu’avait duré leur échange.
- Qu’est-ce que c’est ? Une fleur de lotus ?? Pourquoi as-tu dessiné ceci pour moi ?
- Je n’en sais rien moi, c’est Marje qui m’a dit que c’était pour toi pour que tu n’aies plus peur de ce que tu es. Et puis j’ai dessiné ça aussi en me réveillant ce matin. Elle lui tendit un autre dessin.
- Mais quand t’a-t-elle dit ça ?
Tout en s’éloignant vers sa chambre, Magda cria « hier soir, dans mon rêve et à l’instant pendant qu’on discutait ».
En se dirigeant vers sa chambre, Sofia croisa Marje.
Marje : Je vous ai vu discuter dans le jardin fleuri tout à l’heure, comment va Magda ?
- Elle va mieux. A propos de nos rêves d’hier ??
- oui, je t’écoute.
- Tiens, regarde ! Elle lui tendit le dessin de Magda.
- Ah, je vois ; alors, elle te l’a bien donné, j’ai eu peur qu’elle ne m’entende pas hier, tellement elle était peinée qu’on lui tourne le dos. Elle est drôlement douée, tu ne trouves pas ?
- Mais comment peux-tu être au courant ? Elle vient tout juste de me le raconter.
- Mais enfin, tu étais là aussi ! c’est vrai que tu étais tellement remontée contre elle que tu n’as pas daigné entendre ses explications et moi, dans tes yeux, j’ai lu au moment où tu as pris la décision de lui tourner le dos tellement de souffrances mêlées à un sentiment de honte, je t’ai sentie tellement nue qu’il m’est venu l’idée de t’envelopper dans une fleur de lotus.
Mais tu ne m’entendais pas non plus. Restée seule avec Magda, je lui ai dit que tu aurais besoin d’une enveloppe de protection. C’est elle seule qui a traduit mon idée sous forme de dessin.
- Oui, c’est vrai mais dans mon rêve, toi tu n’étais pas vraiment là, enfin si tu étais partout à la fois et tu formais comme des espèces d’autoroutes d’énergie qui nous permettait de passer d’un monde à un autre.
- Oui, je sais mais là tout de suite, on parle du rêve de Magda et non du tien.
- Et ce dessin qui a l’air de représenter un genre de symbole, c’est quoi d’après toi ?
- je n’en sais vraiment rien ; essayons de le montrer aux garçons ce soir, ils auront peut-être une idée.
Au dîner du 4ème jour
Marje arriva en dernier avec le dessin de Magda.
- Est-ce que quelqu’un a une idée de ce que peut représenter ce symbole ? Sa seule réponse fut un silence. Franc et définitif.
5ème jour :
Petit déjeuner
Marje n’est pas encore là.
Anton : alors, le club des 5, vous avez bien dormi ?
Oui, ça va répondit à peu près tout le monde. Aucun rêve à partager, c’était cool. L’ambiance était de plus en plus détendue entre eux.
Au Dîner
Tous étaient de bonne humeur, un peu plus bavards que d’habitude, c’était plaisant.
Une voix les tira de leurs joyeux échanges s’approchant de leur table d’un pas assuré.
- « Bonsoir à vous humbles priants ! »
Bonjour mon père lui répondirent-ils en chœur.
- Je suis votre 6ème convive, le père Stanislas. Désolé de n’avoir pu me joindre à vous plus tôt, j’avais tant à faire.
Magda leva les yeux, jeta un rapide regard vers Sofia. C’était Stan. Que faisait-il là se dit-elle. Et pourquoi venir seulement maintenant alors que nous l’avions vu hier déjà.
Il fit comme s’il ne l’avait jamais vue et chose étrange, il ne semblait pas jouer la comédie. Il ne correspondait pas du tout à la description faite par Magda ; il était soigneux, respectueux et semblait connaître les écritures. En clair, il se rapprochait plus de l’érudit que du motard ignare.
Sofia sentait le malaise de Magda grandir à mesure que le dîner durait non pas parce qu’il était là mais plus parce qu’elle ne comprenait pas comment il avait pu changer à ce point. C’est vrai qu’il y avait au moins de quoi jeter le trouble dans son esprit, un très grand et profond trouble.
Norman rompit le silence qui s’était de nouveau installé en demandant au père Stanislas ce qu’il pensait des rêves.
A un moment, le père Stanislas dit : « les rêves et le monde réel se mêlent parfois. Certains nous apaisent, d’autres incompréhensibles nous intriguent. Il ne faut pas en avoir peur. Bien souvent, ils sont là pour nous révéler quelque chose que nous ignorons sur nous-même. Dieu merci, le Seigneur ne nous laisse jamais sans solutions. »
Sur ces paroles philosophiques, Magda, Anton et Norman rejoignirent leur chambre. Marje arrivée en retard resta quelques instants avec le prêtre.
- Pourquoi avoir mis tant de temps à nous rejoindre mon père ?
- Vous aviez des choses à découvrir par vous-mêmes.
- A découvrir dites- vous ! mais nous n’avons que des questions sans réponses.
- N’est-ce pas le point de départ de toute quête ? Posez-moi vos questions et je verrais si je peux vous aider.
- Que se passe -t-il ici au sein de ce couvent ? Pourquoi , alors que tous les autres convives changent de table régulièrement, Magda, Marge, Anton, Norman et moi, nous retrouvons toujours assis ensemble ? Pourquoi avons-nous fait quasiment les mêmes rêves où nous étions tous présents ? Pourquoi, certaines parties de nos rêves se retrouvent dans la réalité ? c’est comme si on pouvait naviguer dans deux mondes bien réels mais différents. Et dans ce monde différent, j’ai des pouvoirs qui reviennent sans arrêt dans mes rêves et dans ceux de ces personnes.
- Votre intuition est la bonne façon d’appréhender ce qui vous arrive. Il y a bien deux mondes, celui immédiatement accessible et celui où votre être est transcendé. Seules quelques personnes choisies y ont accès. Apparemment vous et vos nouveaux amis avaient été choisis.
- Cela nous fait une belle jambe puisqu’aucun d’entre nous ne comprend ce qui se passe.
- La patience … une vertu dont vous n’êtes pas parée manifestement.
Voyez -vous, dans ce monde apparent, chaque être humain renferme une part de divinité qui peut grandir ou s’éteindre. Lorsqu’elle grandit suffisamment, cet individu devient un être de lumière que les entités de l’ombre, les obscurants, tentent de contrôler depuis la nuit des temps pour laisser l’homme dans l’obscurité de la peur, de la haine et de la violence.
Mais Dieu n’a pas laissé l’homme démuni. Car s’il est vrai qu’il existe des obscurants et des démons, de l’autre côté existent aussi des sentinelles, des chevaliers de Dieu, des piliers et des humandei. Tous sont aptes à combattre ces forces de l’ombre. Et il y en a de terrifiantes, croyez-moi.
- Et donc nous, simples mortels, nous allons pouvoir les combattre ? c’est du délire ! En admettant qu’il y ait une part de vrai dans tout ça, comment savoir ce que ces entités attendent de nous ?
- Je vous ai dit tout ce que je pouvais vous dire, telle était ma mission en venant ici. Bonne nuit Marje.
- Bonne nuit mon père.
Le lendemain matin au petit déjeuner
7h : tout le monde a passé une nuit calme.
Le père Stanislas arrive.
Belle journée à toutes et à tous dit-il. Je suis passé vous dire au revoir, je m’en vais ; je rentre à Albuquerque. Mon église m’attend. Marje, j’ai un message pour vous. Vous devez chercher le narrateur et surtout gardez la foi !
- Un narrateur ?? je ne comprends pas, c’est quoi un narrateur…
-Comme son nom l’indique c’est celui qui voit et qui raconte. C’est un passeur de temps.
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