Garder la foi

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Rien de spécial n’eut lieu à Jérusalem. Anchabok y avait programmé deux nuits et une séance de méditation à Gethsémani, le mont des oliviers.

Magda fut soufflée par la beauté du lieu encore plus beau et énigmatique hors-saison. Ils étaient à peine une dizaine comme à New-York mais seule Magda avait suivi Anchabok depuis cette ville.

Anchabok la reconnut sur le mont des oliviers alors que chacun revenait tranquillement de son voyage Ayahuasca.

Anchabok : Vous êtes Magda de New-York n’est -ce pas ?

Magda n’eut pas le temps de répondre, il enchaîna : « où est votre amie Marje ? »

—  Vous voulez parler de Sofia je suppose car c’est elle qui m’a accompagnée dans le jardin botanique.

— Non je sais qui est Sofia, je vous parle de Marje, c’est une Reine Orku. Le royaume de l’Energie l’attend, elle ne doit plus tarder. Tout est devenu si terne en son absence, l’Energie bleue n’y circule plus et ses sujets se meurent. Je rentre chez moi en Bolivie, dans la forêt de PAMPA YACUMA. C’est là que la clé et la porte se retrouveront.

Puis regardant fixement Magda, il ajouta : « un fils a besoin de sa mère. Rentrez chez vous et profitez de l’amour de votre foyer. Rien n’est plus important que ces liens qui nous unissent.

Au revoir, Magda ».

Magda rentra à Albuquerque. Sa petite famille était là. Elle vit dans les yeux de son fils et de son mari tout l’amour que tous deux lui portaient. Elle était de retour chez elle.

Marje n’aimait pas trop les voyages en avion surtout quand leur durée excédait 3h mais elle n’avait pas le choix, elle devait se rendre en Bolivie, elle savait qu’Anchabok l’attendrait là-bas quelque part dans la Pampa.

Arrivée à La Paz, elle dut reprendre en avion pour se rendre à Rurrenabaque, un petit village situé au Nord de la Cordillère Royale. A son arrivée, elle pensait loger chez l’habitant et puis il s’est avéré que ce village décrit comme le dernier bastion de civilisation entre les dernières montagnes andines et la forêt vierge amazonienne possédait quelques locations pour touristes en mal d’aventures. Il ne lui fut pas difficile d’y dénicher un guide. Un jour, après son arrivée, Marje se mit en route vers la Pampa avec son guide, une partie de ce trajet se ferait en voiture et une grande partie à pied.

Pendant qu’elle marchait et marchait encore, Marje se demanda si elle était au bon endroit.

Ses pieds commençaient à lui faire mal et elle commençait aussi à avoir soif. Elle n’avait aucune gourde, persuadée qu’elle était que dans cette forêt humide, elle ne pouvait avoir ni chaud ni soif. Cet espace regorgeait d’espèces végétales aussi grandes que belles dans leur diversité et leur couleur. A un moment, son guide Altawema coupa une tige, la tendit à Marje et de l’eau fraîche put alors s’écouler joyeusement dans son corps. Quel délice se dit-elle. Et la marche reprit de plus belle. Marje n’avait aucun point de repères, elle le suivait aveuglément. Puis Altawema s’arrêta net, essaya de lui dire quelque chose. Avec des rudiments d’espagnol, Marje comprit qu’elle devait rester ici et attendre. Deux bruissements de feuilles plus tard, Altawema s’en alla. L’assurance du début commençait à s’étioler pour laisser place à une petite musique, celle dont on ignore toujours les paroles mais jamais l’air. C’était la musique de la peur. Elle était seule dans cette forêt dense où elle n’avait aucun repère et sûrement remplie d’espèces qu’elle soupçonnaient plutôt hostiles.

Attendre…Elle devait attendre, aucun autre choix..Assise sur une souche ,elle se mit à prier, à prier pour elle, elle ne voulait pas mourir ici sans savoir ce qu’elle faisait là, assise sur cette souche en pleine forêt amazonienne et sans avoir rencontré sa porte. Rebrousser chemin était impossible.

Des souvenirs lui reviennent alors..Ils s’enchevêtrent, se bousculent mais elle ne cherche pas à y mettre de l’ordre et se laisse porter.

Quelqu’un s’assit auprès d’elle, c’est l’homme du serpent roux.

— Que faites-vous là lui dit -elle, ce n’est pas vous que j’attends.

—  Je le sais .

— Que voulez-vous dans ce cas ?

— Vous libérer.

— Me libérer de quoi ?

— Du fardeau que vous trainez depuis bien trop longtemps. Il est temps maintenant de libérer vos souvenirs. Donnez-moi votre main et racontez-moi.

—  Je me trouve dans une clinique en 2016, ma mère Hélena est sur un lit d’hôpital.

— Pourquoi s’y trouve t-elle ?

— Elle est entrain de mourir.

— De quoi ?

— Du chagrin que mes choix égoïstes ont fait naître en elle.

— Vos choix égoïstes ?

Marje relève une mèche rousse que le vent avait ramené sur son visage et qui désorganisait son style habituel, cheveux soigneusement tirés en arrière, regroupés dans un chignon tout aussi strict, pas de mèches folles ; elle détestait ça avoir les cheveux en bataille sauf quand elle voulait leur rendre leur liberté comme elle disait. Dans ces occasions rares, ses cheveux tombaient en cascade joyeuse jusqu’à ses épaules tournoyant dans tous les sens. Ils étaient longs, bouclés et terriblement roux, cela lui donnait une allure dingue ! Une rouquine magnifique. S’étant assurée que tout était en ordre, elle reprit.

— Avant d’atterrir dans cet hôpital, mon père et ma mère formaient un couple heureux, j’étais leur fille unique et l’objet de toutes leurs attentions jusqu’à ce que ce mon père tombe malade. Tout a basculé depuis, enfin ma vie a basculé et égoïstement, je les ai entrainés avec moi, histoire de partager mon pathos avec la planète entière ; j’étais pitoyable, je voyais bien que ma décision les rendait malheureux mais je me suis obstinée et obstinée encore jusqu’à l’implosion du cocon familial. Mais pourquoi on fait ça ? s’obstiner dans notre malheur ?

— De quelle décision parlez-vous ?

— En 2014, on diagnostique la maladie de Charcot pour mon père, une maladie qui détruit les neurones à petit feu. Mon premier réflexe a été la prière, tous les jours durant un an et 3 jours. Ma mère m’annonçe une semaine avant Noel que mon père était en rémission, une sorte de pause dans son évolution, personne n’avait idée de la durée de cette pause. Mes parents étaient tellement heureux de ce temps supplémentaire qui leur était accordé, qu’ils reprirent leur voyage d’agréments pendant un temps. Le temps pour mon père d’écrire ce livre « le temps additionnel de ma vie » qui les emmena vers des destinations aux quatre coins du monde pour y tenir des conférences. Je ne les voyais presque plus, ils profitaient de la vie à plein régime.

— Tout allait bien pour eux, comment avez-vous fait pour faire dérailler ce train lancé à vive allure sur les rails du bonheur ?

— Ce n’est pas ce que je voulais au départ.

— C’est toujours ce qu’on se raconte pour éviter de voir nos démons en face.

—  J’ai eu peur que la maladie de mon père revienne en force et vienne tout faire foirer. J’ai alors trouvé un spécialiste de cette maladie qui expérimentait un nouveau protocole et dont les résultats étaient prometteurs.

—  Mais ?

— Mais.. il n’y pas de mais…ajouta Marje sur un ton agacé. Pour qui se prenait-il à la fin, c’est bien facile de juger les autres « quand on ne joue pas la scène », elle sourit.

Une petite musique dans sa tête « Zen » de Zazie, elle adorait cette chanson. Un peu de légèreté ne pouvait nuire à cette dramaturgie familiale et peut-être que cette musique l’éloignerait de ses terribles souvenirs… peine perdue ! L’homme au serpent roux revint à la charge.

— Il y a forcément un mais..

— Mais pour bénéficier de ce protocole, mon père devait partir loin, très loin à l’autre bout de la planète en Australie. A peine l’idée sortie de ma bouche qu’il refusa net cette proposition ; il en avait soupé de tous ces protocoles aux résultats incertains et l’idée de quitter son cocon familial lui était insupportable. Je décidai alors d’inclure ma mère dans ma démarche. La pauvre, elle s’est retrouvée coincée entre le marteau et l’enclume ; elle savait pertinemment que soutenir son mari était se mettre entre moi et mon père et j’avais une relation fusionnelle avec mon père. Elle emmura sa parole durant un an puis son corps fatigué tomba dans une dépression profonde qui la conduisit directement dans cet hôpital.

—  A -t-elle eu le temps de vous parler avant de s’en aller ?

—  Le seul souvenir que j’en ai est cette discussion un peu vive que j’ai eue avec elle un peu avant son départ.

« Pourquoi cette insistance forcenée Marje rétorqua sa mère assise sur son lit d’hôpital.

- Parce que je ne veux pas que mon père meurt, pas tout de suite , pas comme ça.

- Que veux-tu dire ?

- Ce temps supplémentaire, c’est très vague. Est-ce un mois, une année, une décennie, cela n’a aucun sens.

- Mais nous en sommes tous là Marje. Dès que nous naissons, notre compteur de temps supplémentaire est déclenché. Alors pourquoi cet entêtement, cela ne te ressemble pas ma fille.

- il aurait dû me le dire qu’il était malade.

- Pour quoi faire ? Te regarder t’auto -détruire brique par brique ?

- il m’a toujours tout raconté, il me faisait confiance.

- oui, c’est juste mais c’était avant..

- Avant quoi ?

- Avant qu’un certain prêtre ne lui parle de toi.

- Un prêtre maintenant ! Et depuis quand Papa si défiant envers les hommes d’église se serait mis à gober des sornettes de cureton ?

- Depuis ça..Sa mère lui tend une chaîne en or au bout de laquelle se balance un médaillon. Deux initiales y étaient gravées, N.H.

- C’est quoi ça ? enfin, je veux dire quel lien a ce médaillon avec moi ? Je ne connais aucun N.H.

- Et pourtant, tu l’as déjà rencontré, une fois et tu l’as sauvé.

- Mais de quoi tu parles maman ? Je ne comprends rien.

- Te souviens-tu de ce jour où tu as failli te noyer ?

- Oh que oui ! Je me revois entrain de prier, de prier dans l’eau, de prier hors de l’eau pour me sauver car je ne savais pas nager.

- As-tu déjà oublié que c’est ton père qui t’a appris à nager dès tes 5 ans.

- Mais alors ?

- Alors tu ne priais pas pour toi Marje mais pour ce petit garçon qui avait voulu te suivre malgré tes mises en garde. Il s’appelait Noah. Ce prêtre a raconté à ton père cet épisode que même toi tu avais oublié et il a précisé que toi, Marje , tu étais précieuse pour l’humanité et qu’il fallait te remettre ce médaillon quand tu serais prête. Ce médaillon c’est ta foi et ton énergie ; tu as mis tellement d’énergie dans tes prières, c’était si intense que personne n’a pu les arrêter.

- Je ne crois plus en rien maman. Si je me fie aux résultats obtenus pour papa, mes prières ne sont qu’à moitié entendues. J’ai tellement prié maman pour un résultat si médiocre.

Sa bouche entama une grimace entre ironie et colère et sa voix se fit plus chancelante, plus frêle. Des larmes retenues à temps venaient gonfler ses orbites humides et rosir ses joues chauffées par la douleur et la détresse.

- le résultat n’est pas médiocre Marje, tout au plus imparfait car il ne correspond pas à tes attentes. Mais tes prières sont efficaces, comment aurais tu pu sauver cet enfant sinon.

- Je me fiche de ce N.H. Moi, ce que je veux c’est guérir papa, faire en sorte que tu reviennes à la maison et que tout reprenne comme avant.

- Tes prières ne sont pas faites pour sauver ce que tu aimes mais elles sauvent, crois-moi, ne perds jamais la foi ma fille.

Marje se tût quelques instants, le temps de laisser couler les larmes qu’elles n’avaient pu verser devant sa mère ce jour-là. Elle tenait le médaillon entre ses mains. Deux inspirations profondes et elle reprit.

- Ma mère est restée deux ans dans cet hôpital. Après quelques semaines, la chirurgienne qui dirigeait cette clinique proposa une hospitalisation de jour. Chaque fois que je déposai ma mère, je la regardai s’éloigner d’un pas lent mais l’allure fière, de cette allure qu’ont ces femmes qui se sont toujours battues jusqu’au bout pour sauver ce qu’elle pouvait sauver et je me répétai que tout ceci était de ma faute. Avant la première marche qui menait vers l’entrée, elle se retournait systématiquement pour m’adresser un sourire rempli d’amour, de ces sourires qui veulent dire « ne t’inquiète pas ma fille, tout ira bien » et d’un signe de la main me faisait comprendre que je pouvais retourner à ma vie.. Parfois, un seul sourire et un simple au revoir de la main vous déchirent le cœur. Je repartais le cœur lourd, si lourd qu’aucun alcool ni aucune parole au monde n’aurait pu alléger, mon cœur ne battait plus dans ma poitrine. J’aimais ma mère. J’étais une vraie merde. Comment en étais-je arrivée là ? Ma mère m’aimait et ne m’a jamais fait aucun mal. Il faut être une merde pour se cacher derrière ce sentiment noble pour détruire, saccager, ruiner, anéantir..Pardon maman, je te demande pardon..de t’avoir aimé de la pire des façons qui soient. Si seulement, j’avais laissé mon cœur battre à l’unisson de ton amour.

Ces deux ans furent un enfer pour moi ,je me sentais coupable et je ne voyais plus comment sauver ma mère. Mon père qui angoissait de vivre seul passait la voir tous les jours..

La chirugienne et directrice de la clinique nous apporta une grande aide morale. Mon père finit par s’attacher à Eilyne, c’était son prénom et quelque chose, un lien sans contours et vide de sens naquit. Mon père ne voulait pas se retrouver seul, Eilyne très occupée par sa carrière n’avait pas eu vraiment le loisir de se construire une vie sociale intéressante. Celle de mon père était déjà bien en place, elle n’aurait plus qu’à s’y conformer. Exit les efforts pour se construire des amitiés durables. Exit les efforts pour se construire une vie sexuelle épanouissante. Tout était à portée de main, au passage elle devenait mère sans mettre en péril sa carrière, ce plan présentait décidément bien des avantages. Mon père voulait un mariage, Eilyne n’y voyait aucun inconvénient et moi je m’en fichais royalement. Leur mariage se fit sans moi, j’étais partie en France, dans un couvent à Lourdes.

Soudain, un bruissement de feuilles rappela à Marje qu’elle était toujours assise sur cette souche seule, bien seule… Elle jeta un regard circulaire, ses nerfs commençaient à lâcher et au moment où elle allait se sentir abandonnée, Anchabok apparut. Il lui tendit la main.

« Viens Marje » lui dit-il, le temps est venu ».

Ecartant des feuilles géantes chargées d’eau, leurs pas les menèrent vers une cascade. Marje le suivit silencieusement. Juste après avoir traversé le rideau d’eau, Marje et Anchabok se retrouvent devant un œil géant fermé. A leur approche, cet œil géant s’ouvre et laisse apparaître une pupille d’un bleu si intense et si étincelant qu’on pourrait s’y perdre.

Anchabok enlace Marje et ne formant plus qu’un, ils traversent cet œil.

Anchabok : c’est donc bien toi. La clé du royaume d’Orku. Je n’ai jamais pu traverser cet œil, seule la reine du royaume d’Orku peut l’ouvrir. Je t’attendais et ton royaume t’attend, le temps presse. Je dois partir. Passe cette porte, et tu seras chez toi.

Marje se dirige vers cette porte, essaie de l’ouvrir mais une force contraire semble la maintenir fermée. C’est alors que se présente une entité démoniaque, la dame à la bouche noire. Elle se dresse devant elle, et lui demande ce qu’elle fait dans son royaume conquis depuis des millénaires par les armées de l’Ange déchu.

Sofia : Ce royaume n’a jamais été le vôtre ; Vous avez volé l’Energie Noire qui devait équilibrer le monde des humains et maintenant vous vous balader de royaume en royaume comme des voleurs de bas étages pour essayer de déstabiliser les grands maîtres partis sur Terre aider les humains ; vous n’êtes pas dignes de régner sur un royaume quel qu’il soit ».

C’est alors que le démon se met à grandir démesurément. Il l’enserre entre ses doigts et s’apprête à la tuer.

Et dans une espèce de voix métallique, le démon lui dit : «  Vous n’êtes rien. Je pourrais vous écraser d’une simple pression de mes doigts crochus ».

Et c’était vrai. Personne n’avait préparé Marje à combattre. Le doute commençait à s’installer en elle. Que pouvait-elle faire ? elle n’avait aucune arme, elle se rappela alors que c’était Anton le grand-maître des armées, elle décida de l’appeler mais ses cris restaient sourds. Elle essaya autre chose.

- Anchabok , aidez-moi !!

- Je ne peux pas Reine Orku. Ceci est votre combat, nul ne peut intervenir.

- Mais alors pourquoi m’avoir menée jusqu’ici pour me laisser seule !

C’est alors que son père lui apparut.

- Papa ! il faut que tu t’en ailles, c’est dangereux ici.

-Tu n’es pas seule ma fille. Où que l’on soit sur cette Terre ou dans l’univers, c’est toujours la foi qui nous porte et qui nous rend plus fort. Retrouve ta foi, fais-la grandir et tue cette engeance nauséabonde. Comme tu ne fais qu’un avec ta foi, tu ne fais qu’un avec ton pouvoir. Demande et tu obtiendras. Bats-toi ma fille. Bats -toi Reine Orku.

C’est alors que Marje sentit une chaleur intense entourer son poignet droit. Ses 5 bracelets se mirent à vibrer, ils étaient devenus des cercles d’énergie à très haute fréquence qui se détachaient les uns après les autres de son poignet. Ils se mirent à virevolter dans les airs puis ils se démultiplièrent en un nombre incalculable d’anneaux de couleur bleue qui vinrent s’empiler sur Marje comme des anneaux sur un pic. Elle ne faisait plus qu’un avec son pouvoir. Elle devint alors aussi grande que le démon à la bouche noire. Marje fit danser ses mains avec délicatesse en formant des arabesques savantes, tous ses anneaux se concentrèrent en un seul qu’elle projeta vers la Bouche Noire qui disparut dans un nuage de nanoparticules. La porte s’ouvrit. Anchabok sourit et la recouvrit d’une cape et lui tendit un objet.

—  Bienvenue reine Orku. Le temps nous a paru long mais vous êtes arrivée juste avant que l’espoir ne quitte cette Planète pour toujours. Les combats seront rudes, impitoyables mais nous n’avons jamais connu une reine Orku aussi puissante.

— Mais comment ferais-je pour vous retrouver ?

— Vous êtes la clé et vous avez trouvé votre porte. Là où se trouve la clé se trouve aussi la porte. J’entendrais chacun de vos appels désormais. Hâtez-vous ! la route est encore bien longue.

Marje se dirigea vers la porte et s’apprêtait à traverser de nouveau l’œil bleu quand Anchabok l’appela.

—  Marje ! une dernière chose, je suis votre porte ; chacun d’entre vous doit trouver la sienne, en particulier Anton, c’est à lui que revient la mission de fédérer toutes les forces combattantes du royaume de Dieu, un long voyage l’attend.

— Pouvez-vous me dire dans ce cas ce qu’il doit faire pour trouver sa porte.

— Aux confins de votre univers gouverné par votre Dieu , se trouve le royaume des Noluk. Ce sont les guerrières les plus redoutées du royaume, elles vous seront d’une aide précieuse pour les combats qui s’annoncent.

— Oui d’accord mais où se trouve la porte de ce royaume sur Terre. Est-ce une personne, un lieu ou je ne sais quoi d’autre ?

— Je vous ai dit tout ce que j’étais autorisé à vous dire ; le reste du chemin est à parcourir par Anton seul.

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