Le sable a bu tes larmes. Maintenant tu erres, effaré, dans l’erg affamé.
Tu regardes, tremblotant, les étoiles là-haut. Si haut, et encore plus haut.
Et dans tes mains, te réchauffent ces trois perles.

« Étoiles dont la grandeur m’accable, je ne sais pas encore comment vous déclamer toute ma dévotion, vous qui ne pouvez entendre celui qui rampe dans la fange ; mais je promets d’apprendre !

Enfant du Soleil, je ne veux pas retenir ta course, toi qui fais le tour de l’horizon pour voir le monde, et qui a chuté du Ciel pour d’injustes raisons. Mais permets-moi d’apprendre un soupçon de ton Arcane ; les mots qui touchent les astres comme les asters.

Je vous promets… Je te promets…
Je promets… »

Une patte délicate se pose sur ta jambe.

Tu te croyais seul dans le soir du désert, où ta voix seule réverbérait, et où la rosée seule se faisait auditrice de ta promesse.

Mais un pelage de feu serti de deux billes noires s’est assis à côté de toi.

« À qui parles-tu donc ?

— Aux étoiles en haut. Et leur petite sœur quelque part ici.

— C’est une drôle d’activité à laquelle tu t’adonnes, perdu là, dans l’aride.

— C’est peut-être un peu vrai. Je ne sais pas où je vais. J’ai vu l’Orbe d’Or, j’ai vu les Étoiles et leur Messager. Je veux juste pouvoir m’asseoir avec eux, et les écouter jusqu’au dernier coucher, les voir briller de tout leur feu, jusqu’au contentement, jusqu’à l’épuisement ; et alors j’irai ramasser tous les rameaux de la terre, quelques poussières de rêve pour en faire grand âtre ; et je les réchaufferai en leur contant des chantefables…

Peut-être s’amusent-ils de ma course folle ? Mais je les crois tristes, ou au moins seuls, c’est là maigre présent que je puis faire. »

La renarde sourit de malice, et des années qui sertissent Sagesse.

« Une dilection. Une brise qui souffle dans ta voile, un flot qui pousse sur ta rame. Sais-tu ce qu’il y a au bout de ta quête ?

— Non. »

Et il n’a pas besoin de savoir, même si en son for intérieur un même appel résonne.

« Dis-moi, quel est ton nom ? »