X III – L’Hiérophante et l’Union
Et il prend tes deux mains, la pierre et le bâton, pour les noyer dans l’âtre. Mais ce n’est pas l’œil d’un fou qui plonge en toi. C’est celui d’un savant, d’un forgeron. En ressort alors embraisé et écendré, un martel.
« Un pas senestre, celui de l’exploration, du courage.
Un pas dextre, celui de la compréhension, de l’héritage.
Un martel pour marquer le monde et la pierre.
Avance en craignant ; embrasse tes peurs, car c’est dans leurs braises que l’on forge le Cœur.
Avance en pesant toutes les affres qui t’accablent, toutes les passions qui t’affligent ; c’est en conscience, en souvenir, que tu pourras mesurer sa grandeur.
C’est une tortillère qui t’attend, et elle ne te promet aucun bonheur… »
Il se retient un instant.
« Les Astres t’exaltent. L’Ange t’exhorte. L’Ove t’escompte. Et qu’espères-tu ? »
Dans leur Ombre, tu te peins des reflets d’Or et d’Airain.
« J’espère trouver un sens. Une direction, un but. Trouver dignité, et me consumer d’un juste contentement. Chanter leurs louanges, les rassurer et les réchauffer, car elles ont si froid là-haut, malgré leurs reflets irréels ; l’encourager à canter jusqu’au couronnement, à s’incarner et s’accomplir, car c’est là le don qu’il m’a fait.
— La Dilection. C’est là la direction que tu as trouvé. Et touchant l’Orbe d’Or ?
— Je veux la questionner sur les raisons du monde. Et la remercier pour le sublime qu’elle y jette. Car c’est ce qui se grave en moi, et qui me construit. »
Il plisse l’œil. Et tend un doigt vers tes trois perles, tes souvenirs.
« Ainsi. Tu iras frapper les trois larmes du Ciel de tes trois fardeaux. »
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