LXXVIII – L’Alchimiste

Une minute de lecture

Des coups résonnent dans le noir. Des braises d’où naissent des brandons.
L’on s’épuise à battre la matière. Il brandit encore le martel.

Sa main est un creuset où coule ce qui reste d’espoir, des poussières des astres disparus, et des vers véraces. Il frappe alors, écrase et mélange, il forge enfin, tord et déforme, pour qu’en ressorte un diadème qui brille du dernier feu.

Il l’offre à la Luciole, et s’assoient sur le rebord invisible d’où coulent toutes les eaux sombres.
Ses pieds nus, noircis des âges, se balancent au-dessus du rien ; et lors il se met à chanter ce dont il se souvient ; il lui partage les éclats du Jour et de la Nuit, l’inspiration du Ciel, le repos de la Mer, le faste de la Forêt, la modestie des Dunes ; il lui confie tous les noms qu’il a appris, ces mots magiques qu’ont gravés en lui tous ces compagnons, ses guides.
Aussi brise-t-il l’interdit, lui énonce chacun des vœux ; ceux qu’il a soufflé le soir où trois filantes ont tracées le destin.

Ses pieds nus se balancent au-dessus du gouffre, et il sert sa main apaisante.
Il pleure un peu.

Une Ombre s’est assise à côté de lui.

Ἀταραξία







Τοῖς ᾰ̓́στρᾰσῐ · τῇ φῐᾰρώτᾰτῃ ·

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