Des ordres
Une tornade sévit dans la ville. Personne n'a jamais vu de tel désastre dans ce pays, et personne n'est prêt à y faire face : les vents déchirent l'asphalte et mordent à pleines dents dans les gratte-ciels arrogants qui s'écroulent tristement. Des gravats voltigent dans tous les sens tandis que tout le monde tente de trouver un abri. Mais le cyclone n'épargne personne : les pauvres hommes s'envolent vers un monde meilleur, les enfants sont aspirés, les vieillards balayés. C'est toute une civilisation qui s'effondre pitoyablement, triste tableau de la relativité de chaque choses face à la nature profonde. Les mers, emportées par le zéphyr, se mettent à engloutir les navires, brisent leur lames sur les côtes et emportent tout espoir dans leurs abysses infernales. Mêmes les plus grandes îles finissent par sombrer lorsque c'est l'océan qui les demande. Le ciel, fâché de ce spectacle, jette ses foudres au centre de la tornade, et le monde tremble face à la fureur des éléments. Il ne faut pas plus d'une heure aux rafales pour raser tout ce qui avait pris des siècles à bâtir. Les hommes font moins les fiers maintenant que leur monde est en ruine et que la moitié de la Terre n'est plus qu'une profonde cicatrice qui leur servira d'exemple.
De l'autre côté du globe, le papillon ricane. Son battement d'aîles a eu l'effet escompté.
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