La véritable vie de Lucifer

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« Je suis né il y a tellement longtemps, qu’aucun nombre ne pourrait l’écrire. Je suis l’archétype de l’immortel. J’en vois deux ou trois qui rient au fond de la classe. Ils sont en train de se dire : « T’as vu la chance du mec ? » Quant aux autres c’est plutôt dans le registre : « Il se la joue grave ! »

Votre professeure principale, Viorica, m’a demandé de vous faire un exposé de ma vie. Ça vous sera sûrement utile, croyez-moi sur parole. Vous, petit terrien, êtes depuis peu de temps des Archanges immortels et invincibles. Enfin, c’est ce que vous imaginez, car rien n’est aussi simple. C’est une nouveauté pour vous. Alors, essayez de m’écouter sagement. Ensuite, je répondrai à vos questions, car il y en aura. Faites-moi confiance !

Je reprends donc. Mon âge ne représente rien dans vos jeunes esprits. J’ai vu le jour, ou plus précisément la lumière de l’âme de ma mère, il y a des temps immémoriaux. Pour vous donner une idée de grandeur, disons que votre galaxie, mal nommé, « la Voie lactée » n’était même pas encore en formation. »

Il y eut un rire. La professeure Viorica se leva et hurla :

-          Je vous avais prévenus ! Votre commandant en chef, perds de son précieux temps à vous raconter l’histoire de sa vie. J’exige en échange un silence et un respect absolu. Matthew, tu m’apporteras dans trois jours, le dictionnaire de la langue angélique, recopié intégralement !

Le silence revint immédiatement. Huit cents millions de mots avec leur définition à copier en soixante-douze heures avaient de quoi refroidir les plus téméraires. Combien même, étaient-ils capables d’écrire trente-cinq pages à la minute. Matthew ne dormirait pas beaucoup. Lenoryan reprit sans aucune remarque.

« Un Dieu ou un Archange ne peut naître que par un amour total entre ses parents. Il n’y a pas de demi-mesure. Par contre, si le but de toutes les créatures vivantes est simplement de devenir parfaites au cours de vies innombrables. Celle des immortelles que nous sommes est plus complexe. Nous avons tous une destinée. La mienne, à partir du jour de ma naissance, en tant que Dieu et Archange était de détruire l’origine du mal. Une tâche loin d’être simple pour une jeune divinité d’à peine quatre millions trois cent quatre-vingt-dix mille ans en Nirvana. C’est-à-dire 24 ans chez vous.

Après un stage de quelques millions d’années en Félicité, le royaume des Anges, j’ai commencé mes recherches. Ce fut long, et pénible, j’ai visité chaque planète dans chacun des quarante univers. Et j’ai fini par découvrir, sur la dernière planète existante, Sahria, le mal originel. Je l’ai observé, espionné pendant des siècles. Il n’existe pas de mot pour le décrire. Je l’avoue, j’ai fui, je n’avais d’autre choix. Sinon trouver des renforts. Je suis rentré dans Félicité pour faire mon rapport, mais j’avais perdu trop de temps. Hadès, puisque c’est le nom de ce monstre, avait déjà touché et converti de nombreux êtres, et parmi eux, quelques centaines de nos anges. Je suis allé les rencontrer, et nous avons discuté. Des anges s’étaient déjà rebellés, mais il avait toujours suffi d’une conversation pour qu’ils ouvrissent les yeux. Mais ceux-là n’étaient plus récupérables. J’ai donc combattu et je les aie éliminés. Je n’en suis pas fier, personne avant moi n’avait jamais tué d’âme. Mais j’ai ainsi obtenu, lors d’une grande cérémonie, le titre honorifique de « Porteur de Lumière ». Il s’agissait de la lumière du Vajra ou Dorje, aussi appelé foudre de diamant. Elle seule peut tuer un être maléfique par sa clarté. J’avais hérité ce don de ma maman, Ané, que vous connaissez tous. J’étais donc, Lucifer, et je portais ce titre avec sagesse.

Cependant, les conversions parmi les nôtres ne cessaient pas. Je fus donc envoyé auprès du Général Khana, et de sa seconde en titre, Lané, pour anéantir les rebelles. Nous étions deux cent cinquante, pour affronter quarante anges déchus. À cette époque lointaine, les anges non divins étaient mortels. Néanmoins, une telle quantité d’anges pour quarante déchus, ce n’était pas une bataille que nous pensions difficile. Malheureusement, nous ne tombâmes pas sur de véritables Anges ou Archange, mais sur des entités sorties directement de l’âme d’Hadès. Ils étaient à notre image, mais extrêmement forts et dangereux. L’engagement devint féroce, je voyais mourir mes compagnons d’ailes les uns après les autres. Merci au destin, ni Khana ni son épouse Lané (dont j’étais tombé amoureux) ne furent touchées. L’embuscade n’en était pas une. Le but était de me capturer. Même si j’avais réussi à tuer deux de ces créatures immondes, je fus capturé et enlevé sans que personne ne puisse s’en rendre compte. Et je fus emmené sur la planète du mal.

Une fois sur Sahria, je sentis Hadès au plus profond de mon être. Il m’attendait. Il connaissait visiblement tout de moi. Il m’avait vu l’espionner, lui, sa planète, son peuple, les Sahriens. Il voulait un duel et ses anges noirs me déposèrent avant de réintégrer l’esprit de leur créateur. L’Origine du Mal, contre un Archange divin, mieux que tous les Rocky existants, ou Star Wars. Si j’étais un Jedi, Hadès était bien pire que Darth Vader. Il ne serait pas déçu, je n’étais pas prêt à abandonner les raisons mêmes de mon existence. De plus, je n’avais aucune échappatoire. Il restait cependant deux ou trois problèmes, d’abord il était géant. Une montagne de plus de huit mille mètres de haut, sur une superficie de milliers de kilomètres carrés. Un Everest maudit ! Je ne connaissais qu’une force capable de battre ce type de monstre. Ma lumière, celle de ma mère, le Dorje flamboyant. Une force tellement puissante, que le mal ne pouvait l’éteindre ou l’éviter. Je n’attendis pas qu’il frappe le premier et me jetais contre lui. Je me fondis en lui. Il n’était pas solide, mais un mur de boue, un Golem monstrueux. J’étais en lui et je sentis ses abdominaux immondes et visqueux tenter de m’écraser. J’allumai la lumière, je le sentis tressaillir. La montagne commença à trembler. Je sentais sa souffrance et je craignais qu’il ne s’effondre et ne m’engloutisse. Je n’en mourrais pas, mais rester prisonnier des milliards d’années ne réjouirait personne. Je me lançais vers la sortie. Je me fracassais contre un mur, indestructible.

Il m’avait laissé entrer, mais ne me laisserait pas sortir. J’étais prisonnier dans les entrailles de ce monstre. Je savais qu’il allait me digérer très lentement, comme un serpent digère une souris. Mais ici, ce n’est pas mon corps qui risquait de souffrir, mais mon âme.

Ma lumière resta allumée pendant huit mois. Hadès souffrait à chaque instant, je le sentais de plus en plus fort. Ce que je n’avais pas compris, c’est que nous étions en train de fusionner. Au neuvième mois, durée comparable à la gestation d’un petit humain. Je tombais dans l’inconscience et un nouveau monstre vint au monde. Je restais dans ce coma pendant près de deux cent cinquante ans. À mon réveil, j’étais libre, à la surface de Sahria entouré de centaines de ses habitants. Je me sentais bien, fort et impossible à vaincre. Alors je déployais mes ailes, prêt à rentrer en lui pour la seconde fois. S’il n’avait pu me tuer, il n’y arriverait jamais. J’étais le porteur de lumière, fils du seul Dieu, celui qui avait créé les quarante univers, et toutes les âmes les peuplant. J’allai prendre mon envol lorsqu’il rit en moi, au plus profond de mon entité.

-          Regarde-toi, petit Dieu de pacotille. Tu es mien, tu m’appartiens. Tu es à partir de cet instant, ma chose, mon esclave.

Je l’avais entendu comme si je m’étais parlé à moi-même, alors je déployai mes ailes. Elles étaient noir absolu, comme lui. Je m’observais un instant et j’étais moi aussi comme les enfants sortis de son âme. Un monstre. Je tentai tout de même de me jeter en lui, mais mon corps ne bougea pas d’une plume.

-          Tu m’appartiens ! Ne comprends-tu pas des mots aussi simples ? Tu gardes ton esprit, car je ne suis pas encore capable de tuer ton âme. Mais avec ton aide, je vais trouver. Tout le reste de toi m’appartient, et jamais tu ne pourras me désobéir…

Je restais sur le sol, incapable de bouger, de parler, de penser. Soudain, je me sentis décoller, sans l’avoir voulu.

-          Allons faire une promenade ! — Dit-il, joyeux au possible.

Mon corps ne m’appartenait plus. Nous fîmes un vol de plusieurs heures. Nous arrivâmes près de Félicité et il essaya de nous introduire dans le royaume des Anges. Merci à ma maman, qui n’est pas une débutante. Mon âme n’étant plus la même (enfin, mon âme n’avait pas changé, mais Hadès était en moi. Donc la signature de mon être n’était plus la même) je fus rejeté de Félicité, et plus de mille Archanges d’élite en sortirent. Je reconnus Michael et Gabriel, mes frères d’armes et véritables, combien même ils ne le savaient pas encore, venir vers nous accompagnés par leurs guerriers. Je vis qu’Hadès était particulièrement irrité. Il espérait entrer simplement dans mon royaume, tuer mes sœurs, les deux reines de Félicité et prendre le contrôle de nos Archanges. Il n’en avait pas les aptitudes. Il dut se battre en utilisant mon corps comme si j’en étais absent. Il tua corps et âme deux de mes sœurs et trois de mes frères. Puis, il nous transporta dans une autre galaxie. Je riais à en perdre l’esprit. Lui me claqua en compressant mon âme d’une manière que je pensais impossible. C’est à ce moment que je compris son emprise. Il était dans mon esprit et encerclait mon moi, au point de l’étouffer. Alors, je décidais de mourir. Enfin, je suis immortel, et le suicide est impossible. Donc je disparus, il pourrait éventuellement me sentir, mais officiellement je n’existais plus. Dès lors, mon corps devint son jouet, sa marionnette.

Tout d’abord, il alla avec deux cents de ses anges, mes anciens frères, réclamer au nom de Lucifer qu’on lui offre un univers que « je » pourrai gérer selon mes envies. Très logiquement, cela lui fut refusé. Jamais un ange ou un Dieu ne traite avec l’ennemi. Il n’en avait rien à faire. Le but était de me faire reconnaître comme l’ennemi et le chef de « mes » troupes. Les anges déchus. Tant que l’on ne penserait plus à l’origine du mal, je serai l’ennemi à abattre. Ensuite, il recruta des milliers d’anges. Tous les déçus par l’ordre divin. En fait, tout ceux qui n’avaient plus la grâce et que j’aurais tués de mes mains autrefois. Je n’avais aucun moyen d’agir, je laissais faire… Chaque fois que je tentais de prendre le contrôle, je souffrais.

Le jour où je crus avoir gagné ma libération, ce fut quand il alla trouver celle que j’aimais en cachette, Lané, en se faisant passer pour un ange capturé et blessé. Elle ne voyait que moi, et chose que j’ignorai jusqu’à ce jour, elle m’aimait elle aussi. Alors, elle me soigna pendant des mois, puis nous fîmes l’amour, comme des anges véritables. Le plan d’Hadès était simple, souhaiter avec l’un des Archanges les plus puissants et récupérer un fils, ayant sa noirceur, et les capacités d’un véritable Archange. Au tout dernier instant, juste avant le souhait, je parvins à reprendre le contrôle et souhaiter à sa place. Il récupéra mon âme un instant trop tard. Un enfant naîtrait, mais il ne serait pas le sien, mais le mien. Pour les dieux, c’est extrêmement important, car lorsque nous faisons un enfant, nous ne créons pas un corps, mais une nouvelle âme, elle est la somme de l’âme de ses parents. Donc Hadès ne serait pas présent ou à peine dans l’âme de notre enfant. Ensuite, il reprit sa forme d’ange noir monstrueux et injuria mon aimée en lui souhaitant les pires horreurs.

Je ne sais pas ce qu’il arriva ensuite, mais un beau matin huit jours plus tard, une nouvelle âme vint prendre son corps d’ange dans mes bras, ou plus précisément ceux d’Hadès. Il le nomma Ariel. Ensuite, je ne pus le voir très souvent, il était sous la garde des nurses d’Hadès puis de ses formateurs. J’avais appris à fermer mon âme totalement, et c’est heureux. Car peu après, Hadès m’annonça très joyeux, que je venais de capturer un Dieu qui allait lui faire un enfant. J’étais sous le choc, jamais un Dieu ne se ferait capturer par un ange déchu, c’était de la science-fiction.

Pourtant, lorsque j’arrivai sur une planète oubliée, je trouvais ma mère attachée comme du gibier, près des corps de plusieurs membres de sa tribu. Je ne compris pas immédiatement. Déjà, qu’elle possède un corps mortel était incompréhensible, mais un corps d’une espèce intellectuellement arriéré, comme l’était les néandertaliens sur votre planète, était au-delà de tout raisonnement. Cependant, bien que je comprisse assez rapidement, je ne laissais rien voir à Hadès. Ané était là pour nous, mon fils Ariel et moi, même si elle me croyait mort et ne savait pas que j’étais encore présent en Lucifer. Elle voulait, volontairement, donner un fils à Lucifer, mais ce serait son espion. Incorruptible et aussi parfait que notre mère. Il l’ensorcela, autant qu’il était capable de le faire, c’est à dire, pas du tout. Je pris un corps identique à ceux utilisés sur cette planète, et Hadès posséda ma mère comme une bête. Il ne la toucha pas un instant, elle lui avait jeté un sort et il rêva ses propres fantasmes, totalement impuissant. Douze mois plus tard, elle donna naissance à un fils, et je sentis son âme resplendir. Hadès ne vit rien, heureusement. J’étais le seul à pouvoir sentir l’âme de ma mère. Mais j’étais tellement renfermé sur moi qu’elle ne comprit jamais, que j’étais encore présent. Enfin, elle avait réussi, et j’avais un petit frère qui tenterait à jamais de m’affaiblir. Elle l’avait créé seule, elle en était à la fois le père et la mère.

Les siècles passèrent. Mon corps angélique était capable des pires monstruosités. « Je » tuais, torturais et massacrais à tour de bras. Régulièrement, je tentais de forcer mon âme à s’éteindre, pour ne plus être le témoin impuissant de ses horreurs. C’était impossible. Un dieu ne peut se suicider. Pourtant je le voulais. J’en avais assez, violer jour après jour ses propres filles pour avoir plus de guerriers devenait insupportable. Les enfants nés de ses rapports immondes devenaient de nouveau déchus, prêt à combattre et mourir. Les filles devenaient, soit de nouvelles combattantes, soit de nouvelles pondeuses comme les nommait celui qui occupait mon corps. 

Pourtant, si je ne pouvais disparaître par ma volonté, mon âme et mon corps avaient perdu leur immortalité. J’avais été blessé plusieurs fois, et j’aurais pu mourir. Alors, après avoir créé Nootau et l’avoir senti mourir, je décidai de passer au plan B. Ce plan je l’ai tellement bien préparé que je l’ai présenté moi-même à Hadès. Il en fut heureux. Il pensa que je devenais enfin son fils, souhaitant moi aussi la mort des Dieux. Nous devions capturer dans un premier temps, de nombreux Archanges femelles, et leur faire des enfants. Annedias, Aurélyna et Ané ne laisseraient pas cette situation empirer et nous attaqueraient. Je proposais donc à Hadès de capturer les Dieux que nous trouverions. De manière à les étudier, tenter de procréer de nouveau avec eux. Il était ravi, n’ayant pas compris mes intentions réelles. Je savais qu’il était impossible de tuer les trois dieux de l’origine. Les trois piliers. Encore moins, de les pousser à souhaiter et engendrer. Hadès le croyait, il était encore persuadé avoir eu le fils de Dieu, et d’avoir anéanti l’âme de sa mère. Ce que je savais, c’est qu’à l’inverse, elles étaient capables de me tuer définitivement. Ce fut un échec comme toujours. Je réussis avec mes troupes, à capturer Annedias qui très vite s’enfuit. Je l’attendais à la sortie des enfers avec plus de huit mille anges noirs. J’espérais l’affronter, face à face, et la laisser me tuer. Hadès relâchait sa pression sur mon âme, il me pensait de plus en plus fidèle. Pourtant, rien ne se passa comme prévu. Ané était revenue parmi les siens comme le dit une chanson. Elle était désormais hors de Nirvana. Toujours immortel, mais avec un corps humain. Elle avait retrouvé Annedias, et fonça sur moi. Nous nous battîmes avec rage pour elle, et très mollement en ce qui me concerne. J’arrivais à empêcher Hadès de contrôler mon corps pour la deuxième fois. Il avait planté un de ses sabres en Ané, et celui-ci disparut sans lui faire la moindre égratignure. En retour, elle me frappa, et je sentis ma dernière minute arrivée. J’étais salement amoché. Je ne pus me retenir, et lui sourit. Je ne sais toujours pas ce qu’elle a vu, mais elle m’abandonna et se retira pour combattre les derniers déchus avec Annedias. Je voulus la rattraper, elle devait me détruire. Pourtant, je n’en eus pas le loisir. Hadès avait compris mon jeu, et il s’enfuit, puis reprit un contrôle total de mon corps, verrouillant mon âme comme au début. J’étais de nouveau impuissant, et bien vivant. En trois mois, je serai guéri.

Ensuite, Hadès interrogea pendant des mois Ariel. Il avait le pouvoir de sa mère, Lané, que seule une minorité de dieux possédait. Celui de voyager dans la ligne du temps. Le plan d’Hadès était simple. Remonter dans le passé de la Terre en obligeant Ariel à l’emmener. Il savait que la mère d’Ariel, Lané, et sa sœur et épouse TiAnélyn (la fille de Tia et Ané) tentaient de retrouver Ariel à une époque où il était encore libre. Car il était aujourd’hui prisonnier dans une des prisons de l’enfer. Il avait prouvé à maintes reprises être encore pur. Par conséquent, il fit courir le bruit qu’il tenterait de tuer les maîtres spirituels à venir, le Buddha et Jésus. Les autres n’en étant pas. En réalité, il avait compris qu’Ané et plusieurs autres Dieux puissants iraient rejoindre très vite Lané et Tianélyn. Il voulait tuer Lané en exemple. Puis capturer maman et ses compagnons.

Nous restâmes des milliers d’Ané (non, pardon, d’années) dans le passé. Inondant mes sœurs de messages et d’indices pour nous trouver. Comme prévu, Ané arriva avec vingt-quatre de ses compagnes et compagnons. Hadès envoya ses troupes et l’un de ses fils pour leur montrer que Lucifer était bien présent. Puis nous attaquâmes. Ce fut un fiasco, mais je me retrouvais entouré par Ané, Lané, Mirela. Hadès transperça le corps de Lané, alors qu’il lui annonçait par la conversation de l’âme, que son fils Ariel était le digne fils de son père. Je sentis qu’elle se laissait mourir. Alors, pour la dernière fois de mon histoire, je repris le contrôle de mon corps, et laissais Ané et Mirela le transpercer. Cette fois devait être la bonne. Je sentis la mort me prendre, tout comme Hadès. Il se transporta en enfer, et mit des siècles à se remettre. Malheureusement, sa guérison était la mienne. J’avais échoué une fois de plus.

Les siècles défilèrent. Jusqu’au jour où il vint me parler :

-          Tu vas être heureux, j’ai enfin compris comment prendre possession de Nirvana.

Je frémis. Celui qui contrôlait Nirvana devenait Origine, il contrôlait tout. C’était impossible.

-          Un de mes espions étudie Nirvana en permanence. Tu voulais mourir, et je l’ai empêché. J’étais stupide. C’est la solution à tes problèmes et aux miens. Tu es un dieu, un être saint, jamais tu n’as fait le mal volontairement. Je suis le seul responsable. Si ta propre mère te tue, elle enfreindra ses propres règles. On ne tue une âme que lorsqu’elle est impossible à racheter. Il est interdit de tuer son propre enfant. Ta mère et des centaines des siens vont attaquer les enfers. Nous allons leur préparer un cadeau de bienvenue !

Il avait raison. Si Ané me tuait, elle deviendrait une déchue. Hadès trouverait les portes de Nirvana grande ouverte. Il n’aurait plus qu’à changer les règles. Il serait immortel.a mère et tout ce qu’elle avait bâti redeviendraient de simples mortels. Il fit un véritable monument, à la gloire de la barbarie. Chaque salle que ma mère traverserait lui donnerait un peu plus envie de me détruire. D’abord quatre femmes peu abîmées. Ensuite, des corps torturés pendant des jours, des centaines de nourrissons écartelés. J’en passe. Puis, onze jeunes femmes sur le point de mourir. Elles étaient toutes proches de la Bouddhéité. Un ultimatum était fixé. La première serait l’exemple, elle mourrait dès l’entrée de ma mère. Ensuite, une mourrait chaque minute. Elle avait donc dix minutes pour me tuer. Le plan se déroula à merveille, je voyais l’âme de ma mère noircir de minute en minute. Pourtant, elle ne me tua pas. Elle m’appela, et s’il m’était difficile de réagir, je laissais éclater ma lumière. Finalement, elle pénétra en moi et chassa Hadès, libérant mon âme. Elle me coupa les ailes, ce qui est, je vous l’assure la pire souffrance pour un Archange. Et je me réveillais sur terre, près de ma mère. Elle me reconnut officiellement comme son fils. J’étais libre, mais revivant tous les souvenirs en moi, je voulais toujours mourir. Ma véritable sœur que je n’avais jamais connue, mon alter ego, m’avait appris qu’il existait un mot magique pour se détruire. Je méditais dans mon Lhakang tentant de le trouver sans succès.

Mia et Sary vinrent me trouver. À la fin de la nuit, elles étaient mes secondes et troisièmes âmes en plus de Lané. La suite j’imagine que vous la connaissez. Nous sommes devenus les six êtres parfaits. Tuer Hadès ne sera pas facile, mais nous y parviendrons. »

Lenoryan s’arrêta et regarda chacun des élèves avec des yeux emplis à la fois de tristesse et de compassion. Il n’y avait plus eu un mot ou un murmure depuis la punition donnée par Viorica. Mais le silence ne venait pas de là. Ses jeunes hommes et jeunes filles s’étaient retrouvés promus Archanges divins grâce aux cours donnés par Deirdre et Isabelle, nos deux institutrices. Pourtant, s’ils avaient appris les langues angéliques et divines miraculeusement, ils n’étaient pas des Archanges, et n’avaient de dieux que le nom. Ils auraient besoin de plusieurs centaines ou milliers d’années à l’échelle de Nirvana pour le devenir. Ils ne s’étaient simplement jamais rendu compte de ce que voulait dire être immortels, ça avait un prix, et le contrat était établi à l’instant où l’on devenait Dieux ou Archange sans retour en arrière possible. Matthew leva la main, et demanda poliment.

-          Seigneur, quand pourrons-nous nous battre à vos côtés ?

Toute la classe se mit à rire. Lenoryan alla se placer devant lui.

-          Tu penses que ce serait plus enviable que ta punition ?

Matthew se contenta de rire. Il fit apparaître sur sa table, une pile manuscrite de sa main. L’intégralité du Dictionnaire angélique.

-          Monsieur, je n’ai jamais voulu vous moquer de vous. Nous n’étions rien. Aujourd’hui nous sommes des Dieux. Nous aimerions simplement que notre grande sœur, Viorica, arrête de nous voir comme de petits humains. Nous sommes aussi puissants qu’elle. Nous voulons nous battre avec vous.

Viorica, se leva et vint prendre le dictionnaire copié, et le regarda de haut en feuilletant le manuscrit.

-          Tu as fait une faute sur la phrase : « Tiklé sum na dé gorgli la. » Tu mériterais que je t’oblige à résoudre toutes les équations non encore existantes.

La phrase, voulait simplement dire : « Madame je porte l’alliance des êtres parfaits. Je ne suis plus l’élève et vous le prof ! Je suis selon cette alliance, votre époux. » Elle l’observa de haut en bas, et lui fit apparaître sur les genoux, une rose noire du vingt-huitième univers. Si on la regardait avec une âme sincère et amoureuse, la fleur disparaissait et était remplacée par la sensation d’un baiser donné avec un amour tout puissant. Le gamin ferma les yeux et les rouvrit, il avait l’apparence d’un humain après un orgasme. La rose n’était plus présente. Viorica lui sourit, et toisa Lenoryan en haussant les épaules. Celui-ci riait. Tout le monde aimait Viorica, mais si ses élèves devenaient ses amantes ou amants, elle n’aurait plus aucun pouvoir en tant que professeure.

-          Gente Dame, Gent Messieurs, vous devez encore faire vos preuves. Je ne sais pas si vous serez aussi performant en tant qu’Archange que vous semblez l’être en magie divine. Mais nous ne le découvrirons que lors d’un affrontement.

Toute la classe se transforma, chaque élève prenant son corps ailé. Puis, ils se rendirent tous dans la salle d’entraînement.

Je restais assise, toujours aussi invisible dans la classe. Évidemment, j’avais interrogé mon fils. Je savais qu’il resterait traumatisé pendant encore longtemps. Pourtant, jamais il ne m’avait parlé comme il venait de le faire devant ces gamins. On dit que les Dieux ne pleurent jamais, alors j’essuyais mes larmes, et disparus en Nirvana. Une conversation avec Nina s’imposait.  

 

 

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En réponse au défi

Le défi démoniaque

Lancé par Mickaël Glenn
Ecrivez une histoire avec un personnage démoniaque (genre Prince des Enfers) que vous devrez rendre sympathique.
A vos plumes !

Commentaires & Discussions

La véritable vie de LuciferChapitre2 messages | 8 ans

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