Je ne serai plus jamais seule

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 Nous sommes en 1995, en Mars, mon petit frère arrive dans ce monde, première pensée, je ne serais plus jamais seule ! J'étais aux anges, il était l'ange envoyé du ciel pour moi, il était mon vrai petit frère, de sang, de cœur, de vie ! Il était une partie de moi, c'était une fierté pour moi ! J'étais grande sœur, j'étais la grande de la famille, j'étais plus la fille unique mais la gardienne de mon petit frère … Six ans d'écart, beaucoup et peu à la fois … J'ai pu partager des moments qu'on ne peut avoir que quand on a de l'écart … Le biberon, le bain, le faire manger, le voir évoluer … J'ai eu la chance de voir ce si beau spectacle, qu'il était beau, j'étais comblée ! Il a changé ma vie sans le savoir, de sa présence il a guéri tellement de choses, je crois ne jamais lui avoir dit, pourquoi, je ne sais pas, par pudeur peut être ou tout simplement parce que ce serait avouer qu'avant lui je me sentais seule, et à l'époque, je n'avais pas la capacité de recul que j'ai pris en grandissant. J'étais comblée et heureuse d'être grande sœur, c'est tout, pourquoi chercher plus loin après tout, à six ans je pouvais pouponner mais avec un vrai bébé, le bonheur de toutes petites filles non ? Le paradoxe, c'est que je ne me souviens pas du tout de maman enceinte, ou même l'instant où elle me l'a dit, rien ... J'ai cherché très souvent dans ma mémoire, j'ai regardé des photos de la période en espérant avoir un flash, un souvenir, un tout petit quelque chose qui me rappellerait cette longue attente avant son arrivée et mon impatience ... Sans savoir ce que j'ai pu dire ou faire, je ressens mes émotions au plus profond, c'était de l'excitation, du bonheur, de l'amour, de la gratitude ... Je sais que mon frère a été la plus grande étape depuis ma naissance. Une étape heureuse à 1000% !

 J'étais tellement contente, qu'une fois un peu plus grand, je ne voulais plus qu'il aille chez nounou, je voulais qu'il reste avec moi, que je m'en occupe, qu'on soit ensemble … Ma maman me décrit que c'était un dimanche, ce jour-là, elle allait partir avec mon frère chez une nounou, car le dimanche au restaurant était un jour où la salle était pleine, le bar était plein … Mais ce jour-là, il avait trois ans, j'ai pleuré, je ne voulais pas qu'il parte, je voulais le garder moi, j'avais neuf ans, mais je savais que je saurais m'en occuper, je ne voulais plus qu'il soit éloigné de la maison. Je voulais être là pour lui, qu'on est une relation frère et sœur unique, rien qu'à nous. Papy, Mamie étaient encore beaucoup présents pour nous, on passait des week-ends juste au-dessus de nos parents, sans les voir, mais on avait nos grands-parents, on était si bien avec eux, ils nous donnaient tellement d'amour, de joie, de présence. Je souhaite à tout enfant, d'avoir des grands-parents comme on a eu la chance d'avoir.

 Comme je vous l'ai déjà dit, je ne pourrais pas vous dire en détails des souvenirs, des moments précis, car je n'en ai que peu, mon frère me rappelle souvent lui des choses, car il a tout en mémoire, au contraire de moi, il a pleins de détails, de bons moments, de petites perles qui nous amusent … grâce à lui, je me souviens, je creuse dans les parties de mon cerveau qui ont forcément gardé tous nos souvenirs mais sûrement sous un tas de gravats tellement épais, que ce n'est pas instinctif. Même sa naissance, je ne me souviens pas de l'image de la première fois où j'ai vu mon petit frère, je sais à quel point j'étais heureuse, mais l'image, l'instant, ce moment que j'aurais dû garder au creux de mon cœur … cela m'attriste tellement … Les semaines passèrent, les mois, et les années, nous partagions énormément ensemble. Je jouais à ses jeux, ils jouaient aux miens, Nous étions dans la même école, il était en maternelle et moi en CM1/CM2. Nous descendions à l'école à pieds, main dans la main, nous remontions manger à la maison tous les deux, nous étions fans de la petite maison dans la prairie, quand je vois que ça passe encore aujourd'hui, je me demande comment nous avons pu regarder autant de fois cette série … Nous étions aussi fans incontournables du film Titanic, nous le connaissions par cœur … Il a été aussi le petit frère pénible qui profite de son statut, pour le rangement de la salle de jeux par exemple. Cette pièce rien qu'à nous, oui je sais on a eu de la chance d'avoir notre coin à nous, mais attention maman était maniaque, même dans ce lieu, il fallait tout ranger tout le temps ... Qui le faisait ? Moi bien-sûr, mon petit frère trouvait toujours une excuse pour ne pas le faire ou être très lent pour que je range tout ... C'est aussi ça d'être la grande, c'est endossé des situations, des bétises, qui ne sont pas forcément les nôtres ! Dans l'ensemble, je n'ai pas à me plaindre, car il était coquin mais pas méchant, on s'aimait beaucoup lui et moi, et n'étions jamais loin l'un de l'autre ! En grandissant, nous avons pris des distances, tout simplement car lui était un garçon et moi une fille mais aussi car 6 ans, quand on commence à mûrir, ça créé forcément des différences. Mais dans la différence nous sommes restés très proches, très respectueux et toujours là l'un pour l'autre. Aujourd'hui encore, mon frère est une partie indissociable de moi, il fait parti intégrante de ma vie, on se soutient, on s'écoute ! S’il m'appelait en pleine nuit pour l'aider, qu'importe son besoin, je serais là pour lui ! J'ai fondé ma propre famille mais je l'ai intégré d'une façon particulière, puisqu'il est parrain de mon fils. Il est un des rares diamants bruts inestimable de ma vie ! Ces bijoux là, n'ont pas de prix, ils valent tous les trésors et c'est le premier a m'avoir rejoint sur cette Terre. Il mérite son paragraphe rien qu'à lui dans ce livre et il aura sa place auprès de moi jusqu'à ma mort, j'en suis convaincue ! Il a 25 ans, nous ne nous sommes jamais disputés à ne plus se parler ! Nous ne nous sommes jamais «fait la tête" ou nous n'avons même jamais eu de rancoeur, de jalousie l'un envers l'autre ! Une relation comme la nôtre est faite pour durer tout une vie ! Je suis reconnaissante car des personnes n'ont pas de lien avec leurs frères ou leurs soeurs, je trouve ce genre de situation tellement dommage. Je peux comprendre malgré tout, car on ne choisit pas sa famille (c'est ce que le proverbe dit, j'ai une autre idée de ce dicton, à suivre ...). Rien n'arrive par hasard, à partir de ce moment, on peut résoudre beaucoup de situations qui ne vont pas dans nos vies avec de la volonté et de l'amour. Pour conclure sur ce passage magique de ma vie ! J'ai aimé de tout mon coeur, mon frère, dès le premier regard, et je l'aime encore aujourd'hui de la même manière, j'ai la même fierté envers lui ! Il était à partir de ce 8 Mars, avec moi pour le meilleur et pour le pire, comme un mariage mais avec le lien du sang en plus, une petite touche d'humour pour enchainer sur les souvenirs suivants ...

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