Nota Bene : n'ésitez pas à laisser vos impressions, commentaires, critiques, c'est avec vous mes lecteurs j'évoluerai. Merci et bonne lecture :-)

J'ai 12 ans, quand j'apprends, par je ne sais quel miracle que ma maman attend un troisième enfant. A ce moment-là, elle avait 38 ans, pleins de doutes l'avaient envahi … Elle ne savait même pas si elle voulait garder le bébé, peur d'être trop âgée pour renouveler l'expérience. Pour rappel, elle ne pouvait pas avoir d'enfant, elle a subi tout un tas d'opérations, de traitements pour nous avoir mon frère et moi … Et voilà qu'un jour, alors qu'on lui avait dit deux c'est déjà beau, mais vous n'en aurez plus … un petit être est venu démontrer que tout peut arriver dans la vie …

  Nous avons appris la nouvelle de façon étrange, papa et maman nous ont demandé de les écouter attentivement, et que c'est notre avis qui tranchera pour la décision finale. Maman nous a expliqué qu'elle était enceinte, qu'elle avait des doutes, que papa lui voulait le garder, car après tout ce qu'elle avait vécu pour nous avoir, c'était un magnifique cadeau de la vie. A présent, elle voulait savoir ce que nous en pensions … Mon frère avait 6 ans, il a dit oui mais je veux un petit frère … Et puis moi j'ai dit que papa avait raison que c'était un miracle et qu'il fallait garder ce bébé, mais que moi je voulais une petite sœur … Malgré nos avis divergents sur le sexe du bébé, maman a admis que c'était presque évident finalement et qu'elle mettrait au monde ce petit bout ! Puisqu'ils avaient un garçon et une fille déjà, ils n'ont pas voulu savoir ce que c'était et garder le secret jusqu'à la naissance … Le 7 novembre 2001, ma petite sœur Léanne a vu le jour ! Quelle joie infinie quand j'ai su que c'était une fille ! J'étais surexcitée, je me voyais déjà m'occuper d'elle, la pouponner ! J'étais une grande sœur comblée de bonheur par son arrivée dans notre famille … La boucle était bouclée pour moi, j'avais un frère, une sœur, j'avais une chance immense ! Mon petit frère lui, était chamboulé mais à l'inverse de moi très triste que ce soit une fille, il a très mal vécu sa venue au monde et son intrusion dans la famille, cela a duré quelques temps avant qu'il l'accepte, il voulait un frère, et dans sa tête de petit garçon de 6 ans, il n'était pas possible qu'une autre fille vienne perturber notre vie … Moi, ma sœur ça a tout de suite était une évidence, c'était un cadeau du ciel, à presque 13 ans, je pouvais avoir d'autres responsabilités que je n'avais pas eu pour mon frère, j'étais trop petite … J'étais attentionnée et bienveillante envers elle. J'aimais m'en occuper tout le temps, sa présence me faisait du bien … j'ai pris mon rôle très à cœur, je ne sais pas comment expliquer, mais cette naissance m'a rendu fière, si fière que mes problèmes de confiance en moi, de solitude s'en étaient allés, j'étais heureuse ! J'avais déjà été comblée à l'arrivée de mon frère, mais là c'était comme la pièce manquante du puzzle qui venait d'être trouvée ! Je montrais sa photo tout le temps au collège, qu'importe la pensée des autres, j'étais aveuglée par mon bonheur et je me moquais totalement de ce que pouvaient penser les autres … les 13 ans d'écart ne m'ont pas dérangé, quand maman me confiait sa garde, j'étais aux anges ! Je la prenais en photo tout le temps, comme s'il s'agissait d'un premier enfant que l'on prend sous tous les angles … Malgré tout, je savais garder ma place de grande sœur, je ne voulais pas prendre la place de maman. Mes parents étaient accaparés par le restaurant encore. Quand Léanne partait chez la nounou, je pleurais, c'était un déchirement, je pouvais m'en occuper moi ! J'étais bien qu'en présence de mes deux trésors, Florentin et Léanne, étaient toute ma vie ! Et le sont toujours d'ailleurs, le temps qui passe n'a rien changé à mes sentiments et ma fierté envers eux ! Je sais que l'arrivée d'un nouvel habitant dans la famille peut faire peur, ou peut être très mal vécu, il peut surgir de la jalousie, de l'ignorance … C'est humain, on peut se dire que ce bébé va nous piquer notre place, qu'on va nous mettre de côté, moins nous aimer … Enfin je suppose sur les dires de personnes que j'ai rencontré qui m'ont fait part de leurs sentiments sur ce point. En ce qui me concerne, je l'ai très bien vécu, que ce soit pour mon frère ou ma sœur, je n'ai jamais pensé être remplacée ou quoique ce soit, nous avons eu une maman aimante, et qui a toujours dit et montré qu'elle aimait ses trois enfants au même niveau, qui n'a jamais fait de différence ou même de comparaison qui pouvaient être injustes ou humiliantes. Si un enfant vit mal l’arrivée d’un nouvel arrivant dans la fratrie, il est certain que les parents doivent le préparer en amont à ce changement, le rassurer aussi sans modération. Je me dis aussi que des explications claires sur les changements qu’apportent à nouveau-né dans une famille, peuvent être bénéfiques si l’enfant à un âge permettant cette approche. Comme je l’ai dit précédemment, plus la communication est présente, plus un enfant sera dans la possibilité d’exprimer ce qu’il ressent et aussi de comprendre si l’on explique les choses. Il est vrai que nous avons eu cette chance, elle m'a toujours bien préparé à ces changements, j'ai vécu ces naissances comme des cadeaux, comme une chance, comme un don de la vie … Enfin, depuis petite, j'ai toujours eu ce sens du partage, de l'attention, de la générosité à revendre … Comme si mon rôle était prédéfini avant ma naissance, comme si on m'avait mis au monde pour avoir ce rôle d’aînée et d'aimer de tout mon cœur ma fratrie et pour rien au monde je ne voudrais changer les choses !

 L'arrivée de ma sœur a été pour moi une renaissance, un regain de confiance énorme dans ma vie, j'en ai oublié toutes ces choses qui m'avaient fait souffrir tellement de fois, tout me paraissait dérisoire à présent …

 Maman avait posé ses conditions avant son arrivée, elle voulait freiner le restaurant pour se rendre plus disponible pour nous, ils ont fini au bout de quelques temps, par ne plus ouvrir les soirs de semaine … Nous pouvions prendre nos repas du soir tous ensemble dans notre appartement ! Oui, tous ensemble ... finalement Léanne m'a fait retrouver mes parents, et a complété notre famille de la meilleure des façons. Elle ne connaîtra pas les moments de solitude, au début de sa vie, comme j'ai pu les connaître, j'étais ravie qu'elle puisse voir nos parents plus souvent ! C'était un soulagement pour moi, pour elle surtout, son enfance allait être différente, et en plus je serais au première loge pour profiter de tous ces moments privilégiés que la vie nous offrait ! Cette petite gamine était le changement de toute une famille, et que du positif dans notre humble vie ! Que du bonheur, je ne le répète pas assez je crois ! Ne pensez pas que j'ai moins aimé l'arrivée de mon frère, je pense juste qu'à 6 ans, nous ne réagissons pas comme à 13 ans mais ce n'est pas pour autant que ces deux êtres si chers à mon cœur ont bouleversé mon existence de la plus belle des manières et que je suis reconnaissante de ce cadeau merveilleux que l'univers a mis sur ma route !

Je sais, pour l'avoir vu et entendu, que les relations entre frères et soeurs sont parfois complexes, elles peuvent l'être depuis toujours, ou aussi se compliquer au fur et à mesure que nous grandissons. Encore une fois, ce n'est pas mon cas, alors je voulais vous dire que je peux comprendre les situations quelques fois vraiment compliquées, les aléas de la vie qui séparent une fratrie. Malgré tout, les frères et sœurs, sont toute notre enfance, ils peuvent être différents de nous, avoir des problèmes de santé, être handicapés peut être, mais je pense que ce sont des êtres qui nous font grandir, mûrir. A leurs côtés nous construisons des principes importants, comme la solidarité, le partage, les concessions, des valeurs qui plus tard nous serons bénéfiques. Je ne dis pas qu'un enfant unique n'aura pas ces qualités, on l'apprend d'une manière automatiquequand on est publieurs, on le comprend peut-être plus vite, car on est obligé d'une certaine manière, mais je trouve que ce sont de superbes qualités dans la vie.

 Nos frères et sœurs, nous accompagnent tout au long de notre existence, quand nos parents s'en vont, c'est notre soutien, c'est le souvenir éternel de notre enfance, ce sont des personnes qui sont toujours présentes pour nous et inversement. La relation fraternelle est comme vous pouvez le constater très importante pour moi, je tiens beaucoup à garder ce lien précieux qui nous unis tous les trois. Dans un monde idéal, ce serait magique et merveilleux que tout le monde est cette même relation. Surtout, qu'il faut rappeler que nous avons beaucoup d'écart d'âge, ça n’empêche pas ce côté fusionnel et complice.

 En ce qui concerne ma soeur, elle n'est plus la petite gamine, elle est adulte à présent, et déjà bien responsable ! Elle a des qualités indégnables et elle peut être l'exemple de beaucoup de sa génération. Je vois en elle, un futur brillant, elle a des projets, des rêves, qu'elle concrétise un peu plus chaque jour un peu plus. On dit souvent que la dernière prend exemple sur ses aînées, je vais sûrement surprendre quelques personnes en disant ce que je vais dire, mais aujourd'hui, je peux prendre exemple sur elle. Certes, j'ai 13 ans de plus, mais je n'ai pas honte de dire, au contraire c'est avec une énorme fierté que je le clame, je peux m'assoir pour contempler sa manière de vivre, sa vision de la vie. Elle m'apporte énormément au quotidien, on partage beaucoup de nos connaissances, de nos expériences. On est toutes les deux attirées par les mêmes choses, nous sommes différentes mais sur un fond similaire. Elle met juste en pratique maintenant ce que je ne me suis pas permise encore de faire. Seulement 18 ans et une culture phénoménal, une curiosité sur le monde immense, parler avec elle, c'est plus enrichissant que certaines personnes de mon âge. Je sais depuis son plus jeune âge, que ma soeur ira loin dans la vie. Je veillerai toujours à son bonheur et son accomplissement, car elle le mérite. Vous comprendrez, plus tard dans l'histoire, qu'elle a été confrontée à des événements qui auraient pu la perdre, mais pour elle, c'est le contraire, c'est ce qui fait sa force sans faille aujourd'hui. On se parle parfois des heures, sans voir le temps passé, de tout, de rien, de sujets plus complexes, de nos envies, nos projets. On se dit franchement les choses, nous ne sommes pas toujours d'accord, mais on se laisse chacune s'exprimer. On a eu quelques tensions, mais on revient toujours demander pardon, où si l'une de nous ne se rend pas compte, on en parle, et c'est terminé. Nous sommes deux filles, et plus âgée ou non, elle dit ce qu'elle a à dire, dans le respect mais le ton pouvait monter plus facilement entre nous à une époque. Maintenant, nous sommes toutes les deux dans l'écoute, dans l'accueil des émotions, surtout moi j'avoue, mais dans le respect de ce qu'on peut ressentir. Notre relation est complice, pas une journée se passe sans un petit coucou, une question, un simple message, une pensée. Alors encore une fois, merci, j'aime ma soeur de tout mon coeur, tout comme mon frère, et je suis si reconnaissante et pleine de gratitude par autant d'amour, de complicité.

 Je sais que certaines fois il y a des erreurs, des fautes, des mensonges, des coups bas dans les familles, j'ai appris que le pardon était la plus grande preuve de sagesse, et que si on pardonne à la personne qui nous a fait du mal, cela permet d'être en paix avec soi même … Faut-il bien sur que ce soit réciproque. Dans ce monde, je sais que le respect, l'humilité, et l'amour véritable sont des choses qui se font rares malheureusement. Je ne dis pas que je ne serais jamais confrontée à un événement cité ci-dessus, mais honnêtement, je ne pense pas qu'on en arrive un jour si loin ... On s'est toujours tout dit, même les mauvaises choses, et on en a eu, mais on s'est toujours compris et soutenus malgré tout.

 Alors pour vous qui êtes dans ce cas, où le froid régnera toujours, je vous demande juste, de vous poser pour réfléchir à la situation et pardonner, même si vous ne le dîtes pas mais avoir cette attention, l'écrire sur un morceau de papier en se disant que vous tournez la page sur cette histoire, que vous souhaitez être en paix avec vous-même. En pardonnant, vous ferez un grand pas dans votre tête, puis vous vous pardonnerez à vous aussi dans le même temps, car en général, dans un conflit nous sommes tous un peu fautifs, il n'y a rarement qu'un seul coupable.

 Si dans le cas contraire, vous êtes en bon terme avec vos frères et sœurs, je vous souhaite que ça dure, malgré les désaccords et les différences, nous pouvons toujours trouver des compromis, mais surtout en parler … Le dialogue dans une relation c'est la base de tout. Dans l'amour, nous trouvons la force du pardon. Dans le pardon nous trouvons la paix. Nos frères et soeurs peuvent être nos meilleurs amis de sang, les miens le sont.