La fin des années collège

12 minutes de lecture

  • Une petite note avant de commencer ce chapitre, je vois beaucoup de lecteurs et je vous en remercie, mais n'hésitez pas à me donner vos avis, critiques, ils me feront avancer ! Merci à vous :-)

 Sur la continuité de mes années collèges, j’ai connu Olivier, arrivé en 5e, un garçon qui était dans un foyer, il m’a beaucoup ému dès le départ. On a appris à se connaitre, puis notre relation a évolué sur mon deuxième amour. C’était ce que j’appellerais aujourd’hui une relation pleine de bohème et d’amour. On s’écrivait de longues lettres qu’on aimait lire et écrire autant l’un que l’autre. Nous descendions ensemble à l’endroit où je prenais le bus, il attendait un peu avec moi. J’ai aimé les moments avec lui. Quand on était en classe ensemble, on ne se mettait jamais loin, on se regardait les yeux pleins d'étoiles, je me souviens d'un cours de fin d'année scolaire, il s'était mis à mes côtés, on a regardé un film, il me faisait des papouilles discrétement dans les cheveux. Ce sont des bons souvenirs. J’ai gardé le secret pour ne pas avoir les mêmes représailles que précédemment. On était bien. Puis il m’a quitté, amourette de collège, ça vient aussi vite que ça repart, c’était l’impression que ça me faisait. Moi la petite romantique au cœur plein d’amour, j’étais déçue et me sentait descendre en flèche à chaque déception amicale ou amoureuse… Je n’ai pas eu beaucoup de coups de cœur à vrai dire en 4 ans, j’ai aimé 2 fois vraiment, Olivier et le premier dont j’ai parlé.

 J’ai été jalousée, enfin c'est ce que j'ai toujours su quelque part au fond de moi, par ma copine que j’aimais tant en arrivant au collège, je l’ai plutôt mal vécu cette époque, je ne comprenais pas pourquoi elle était jalouse. Je ne l'ai jamais vraiment dit, je trouvais l'attitude déplacée, mais j'ai gardé encore une fois tout pour moi, par peur de la blesser. Par exemple, je voulais prendre des cours de chant à l’époque, mais nous n'avions pas les moyens financiers pour aboutir à ce projet. Je lui en avais parlé, elle ne chantait pas comme moi du tout, mais un jour elle est revenue en me disant qu’elle commençait les cours de chant, je pense qu’elle voulait que je l’envie à mon tour … Je n’étais pas de cette nature, je n’ai jamais envié ni jalousé personne pour ce qu’il avait que je n’avais pas. J’étais contente pour elle, même si au fond je savais que ce n’était pas pour elle qu’elle le faisait, mais j’avais de la peine en pensant ça. Et maintenant, avec les années, je me rends compte que beaucoup d’ados, surtout les filles, s’identifient à quelqu’un et essaye de ressembler à cette personne. Que ce soit un artiste ou une copine, à la recherche de leur identité, je pense qu’il ne la trouve pas et focalise pour ressembler à une autre qu’elle idolâtre. Dans ce geste, elle perd toute identité, et n’est pas unique, ressembler à une personne n’est jamais bon, car si un jour on la perd, on est perdu, on appelle ça l'éffet miroir, et on le retrouve bien trop souvent dans nos vies, c'est malsain je trouve … Je le répète souvent dans ce livre, mais soyez-vous, c’est la meilleure personne que vous puissiez être. C’est intéressant de vivre ses propres passions, rêves, ambitions ou même avoir son style, son caractère, une copie conforme n’est pas unique, elle devient universelle. Sans se voiler la face, c’est un manque cruel de confiance en soi, alors je n’ai jamais eu confiance en moi, vous avez pu le comprendre depuis le début, mais je n’ai jamais pensé avoir un tel comportement. Malgré tout, j’ai toujours aimé penser qu’on pouvait m’aimer pour ce que j’étais, j’étais à la quête de ce sentiment, même si j’ai été souvent seule finalement, ou même si je l’ai trouvé mais perdu quelques temps après, je savais que ça existait. Alors pourquoi être une personne quand on se recherche, c’est en nous que nous nous trouvons et pas à travers les autres. Même si, ça peut paraître futile et platonique d’être nous-même, ce n’est qu’une vision éronnée de la réalité. Il faut être soi, car les autres sont déjà pris … tout est dit avec cette phrase que j’adore, être soi c’est être un seul exemplaire, incopiable, que l’on se souvient pour la personne unique que l'on est ! C’est la magie de se trouver, et de se construire sur ses propres fondations, elles sont beaucoup plus solides que celles des autres. L’authenticité est une qualité d’une extrême beauté qui rend un humain extraordinairement ordinaire, et parfaitement imparfait, mais inoubliable … Un exemplaire de nous-même a plus de valeur que cent similaires … Même les jumeaux, malgré leur ressemblance identique, sont deux êtres différents et c’est le plus souvent par leur façon d’être qu’on les identifie !

 Début 4e Olivier est revenu vers moi, ça a peu duré, encore une fois j’étais déçue, mais c’est vite passé, comme si je m’y attendais … On est resté en bon terme malgré tout, on aimait rire ensemble, on se taquinait souvent, à un âge comme celui que j'avais, rares étaient les relations amicales fille-garçon sans une mauvaise fin.

 Je suis sûre que si vous avez lu attentivement, vous vous demandez pourquoi, ce garçon est nommé, alors que toutes les autres personnes dont j’ai parlé, elles, non … Alors à votre avis ? Je pense que vous avez la réponse, si ce n’est pas le cas, elle se trouve dans les pages suivantes, alors continuons l’histoire ensemble qu’en dîtes vous ?

 L’année de ma 4e a été marqué par un évènement très peu commun chez moi … J’ai été mêlée à des histoires sans avoir compris pourquoi. On s’est acharnée sur moi d’une manière assez violente, j’en suis venue aux mains, mais avant d’arriver sur le visage de la fille en face de moi, je me suis brusquement arrêtée, et je suis partie … J’ai jeté mes affaires et me suis dirigée en direction de la sortie du collège, je partais ! Où ? je ne sais pas, pourquoi alors que je n’avais rien à me reprocher ? Car je n’aimais pas les conflits, et surtout je ne me suis pas reconnue. J’ai eu peur de moi, de ma réaction, une première, car je n’étais pas de nature violente et je ne le suis toujours pas. Alors par peur de voir sortir une colère imprévisible, j’ai préféré m’enfuir … A peine arrivée au portail, la surveillante m’avait vu, mais je continuais ma route comme si je n’entendais pas ses appels. Elle a fini par me rattraper. J’ai vu dans son regard de l’incompréhension et même de la peur … Elle aussi ne me reconnaissait pas dans mon agissement. Je l’avoue, je ne sais pas encore aujourd’hui ce qui s’est passé, je ne l’explique pas. J’ai voulu frapper, et j’ai pris la fuite, deux choses que je ne fais jamais dans ma vie, après mon humiliation en primaire, j’ai toujours fait face, j’ai essayé de toujours affronter et je m’interdisais de fuir, encore moins quand je n’avais rien fait … J'avais déjà fuit l'école en CM2, puisque j'avais changé, je ne voulais pas reproduire encore, je m'étais promis de toujours affronter les événements, tels qu'ils soient, car je ne voulais plus être faible. La surveillante m’a emmené dans le bureau de la vie scolaire, elle voulait que je me calme, j’étais en pleurs, tellement mon état de nervosité était élevé, je tremblais. Je me souviens m’être débattue quand elle m’a attrapé, je ne voulais pas revenir, je voulais partir loin de tous ces gens qui m’en voulaient pour une chose que je n’avais pas fait, je ne voulais plus revivre comme dans le passé. C’était un affront de plus, même si cela faisait déjà plusieurs années, je n’étais pas guérie de cette blessure, il a fallu quelques mots déplacés pour que je me reprenne le tout en pleine figure comme si je l’avais vécu hier …

 Puis, pendant l’année, nous avions un stage d’observation, c’était le premier de notre scolarité. Chose dont je n’ai pas parlé avant, le procès de celui qui a tué mon cousin avait été pour moi d’une injustice effrayante, l’idée qu’aucune peine de prison n’avait été prononcée, malgré les éléments du dossier, qui montrait l’arrogance et la négligence de cet homme, était pour moi inacceptable. Je m’étais mise en tête de partir dans des études de droits. Je voulais être juge d’instruction, une façon pour moi de venger mon cousin je pense, une façon aussi de lui faire honneur, je ne sais pas tellement la raison. Ce qui est certains c’est que c’était à la suite de la décision du juge concernant l’accident. J’ai donc fait mon stage dans un cabinet d’avocat, ce n’était que 3 jours, je n’ai pas pu faire quoique ce soit, ni participer à une audience, j’étais déçue.

 Depuis petite, j’aidais mes parents, au restaurant, à 13 ans, j’ai pris l’habitude de faire la plonge comme on dit dans le jargon, autrement dit la vaisselle sur les services du week-end. C’était devenu habituel, surtout le dimanche, le jour où il y avait le plus de monde. J’étais fière de les aider, et ça leur évitait de faire venir du personnel. J’ai toujours été récompensée comme il pouvait pour ça. Parfois je n’avais pas envie, je l’admets, car je mangeais tôt pour être à la vaisselle vite, je ne jouais pas, et j’étais seule au fond de ma plonge. Je n’aimais pas ça plus que ça ; mais de me dire que j’aidais mes parents qui travaillaient beaucoup, me faisait du bien et plaisir. Les week-end mon papa faisait du traiteur aussi, il livrait donc les repas, pour assurer partout il travaillait jusqu’à des 20h par jour. Il fallait assurer les services du restaurant, les repas à l’extérieur les samedis qu’ils faisaient, et le traiteur … Il dormait très peu, je le voyais faire une micro-sieste debout, accoudé sur le plan de travail de la cuisine. Ces images restent pour moi tristes, car papa travaillait beaucoup, même beaucoup trop ! Je ne l’ai peu vu, sauf quand je travaillais avec eux, donc ce n’était pas mon papa à ce moment, mais le chef de cuisine et il ne rigolait pas, il était extrêmement professionnel. Maman en a fait les frais aussi, ils n’étaient pas maris et femmes au restaurant mais comme patron et employée, alors qu’elle ne l’était pas, elle n’avait aucun statut dans cette affaire. Une honte d’ailleurs, car beaucoup ont été conjointe collaboratrice dans les entreprises familiales mais ça sous-entend, pas de salaire, pas de couverture sociale spécifique ni cotisations retraite … 21 ans à leur compte, et sortie de cette affaire, maman n’avait rien, pas de droit chômage, aucune cotisation pendant tout ce temps, donc 21 ans de dur labeur sans avoir cotiser à la retraite. Les trois accouchements n’ont eu aucun congés maternité. C’est difficile à accepter dans la vie d’une femme, elle est repartie de zéro comme si elle n’avait rien fait pendant 21 ans mais le pire elle était inconnue partout pour l’administration telle que la sécu, la retraite, Pôle emploi … Une honte, vraiment. Pourquoi ce choix vous devez vous demander ? tout simplement car ils n’avaient pas forcément les moyens de sortir un salaire pour ma maman, ce statut était légal et permettait des économies mais pour qu’au bout du compte, elle en paye le prix … ça n’aurait jamais dû exister, car c’est très dégradant je trouve encore plus quand on sait que même en 2020, la femme ne touche pas les mêmes salaires pour le même travail qu’un homme … Nous sommes rabaissées par la société depuis de nombreuses années. Le droit de vote, pourquoi n’était-il réservé qu’aux hommes ? Comme si, la femme n’était pas capable de voter …Pourquoi la femme devait rester à la maison et l’homme allait au travail, c’était bien pour l’éducation des enfants peut être mais en dehors de ça, aucune vie sociale, et aucune connaissance du vrai monde extérieur …On les pensait bonne qu’à enfanter, faire la cuisine, la lessive et le ménage … Je ne suis pas une grande féministe mais légalité hommes-femmes de nos jours devraient être une obligation partout et dans tous les domaines. C’est très réducteur la façon dont certains parlent de nous, et surtout c’est resté dans certaines éducations et encore des hommes pensent qu’une femme doit rester à la maison. Or, pour ma part, je pense qu’un conjoint, un mari doit élever la femme, la soutenir, car plus on élève une femme plus elle donnera sans même s’en rendre compte … et vice versa pour un homme, légalité dans un couple fait partie des bases du couple, vous n'êtes pas d'accord ? Je pense que les mentalités doivent absolument changer, et que les femmes soient reconnues pour à leur juste valeur. C'est un sujet qui reviendra plus tard pour d'autres raisons dans le livre.

 En 3e, j’ai fait la rencontre d’une fille géniale, Cindy, que j’ai toujours dans ma vie à l’heure actuelle. Une fille pleine de piment, mais tellement naturelle, jamais dans les histoires, toujours franche, j’étais heureuse qu’elle ait rejoint le collège. Nous nous sommes perdues quelques années, puis retrouvées et nous sommes amies, on peut parler de tout avec elle, on rit, on s'appelle fréquemment. Ce sont les rares amitiés que l'on garde de nos années collèges mais qui nous marquent et sont sincères. Olivier est parti en milieu d’année, à partir de là, nous nous sommes perdus de vue, je n’avais pas de numéro de téléphone où le joindre et les réseaux sociaux n’existaient pas … J’étais triste, de son départ, malgré notre séparation, notre relation était restée très amicale, il manquait à mon quotidien même si j’ai dû me faire à l’idée et continuer.

 J’ai fait durant l’année, mon deuxième stage, toujours dans le droit, je n’avais pas changé d’avis ! J’ai donc fait mon second stage au tribunal d’instance. J’ai rencontré la juge, j’avais apprécié cette immersion et les rencontres que j’ai pu faire.

 J’ai passé quelques nuits à l’internat en 3e, les mardis soir maman ne voulait toujours pas que je sois seule à la maison, eux étaient au camping, je dormais dans la même chambre que Cindy. On nous supprimait les portables avant de dormir, et parfois on papotait, on ne devait pas, du coup on se faisait reprendre. La surveillante était très gentille, elle est magnétiseuse, je l’ai revu quelques années après pour moi.

 En ce qui concerne les cours, j’étais régulière et je m’en sortais bien. Je travaillais beaucoup, mes devoirs étaient soigneusement faits, je respectais les règles. Je devais me tenir correctement, car je savais que maman me surveillait de loin, depuis la 5e je ne faisais pas tellement confiance aux encadrants, donc j’ai choisi d’être une fille sans histoire, limite que l’on ne voit qu’à peine. Je restais concentrée sur l’objectif du brevet. A la fin de l’année scolaire, j’ai obtenu l'examen, une première étape de passée. Je quittais un grand nombre de personnes du collège que je n’allais pas retrouver au lycée, j’ai eu quelques larmes pour certaines personnes, je n’avais pas connu ça en primaire. Il n’est rarement simple de quitter des camarades que l’on a eu pendant quatre ans avec nous et avec qui on a partagé de nombreuses heures. J’appréhendais beaucoup mon entrée au lycée, j’avais choisi une seconde générale car je ne savais pas trop où m’orienter, et à la fin de la troisième j'ai commencé à émettre des doutes sur le droit ... J'ai préféré prendre une filière générale pour avoir le choix ensuite...C’était un lycée public, donc avec beaucoup de monde, un grand établissement, de nouveaux horaires. Le passage du collège au lycée peut paraitre déjà compliqué, mais quand on ajoute le départ du privé pour le public, cela change énormément d’éléments.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire vanessaG ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0