6 FRANKENSTEIN
Le Réveil de la Créature de Frankenstein
Je me sentais étrange, engourdi, comme si on venait de me tirer d’un sommeil profond.
— Encore ! cria une voix.
Un bruit métallique se fit entendre et une douleur atroce s’ensuivit. Elle avait commencé d’abord dans mes bras et mes jambes, puis elle était remontée jusqu’à mon torse et ma tête. Je souffrais tellement que je ne pus retenir un hurlement.
— IL EST VIVANT ! IL EST VIVANT ! Consignez toutes les données dans le journal !
— Oui, Dr Frankenstein.
J’ouvris les yeux et je me vis dans un lit de métal, et au-dessus de moi se tenait un vieil homme aux cheveux ébouriffés qui me fixait de son regard étrange. Un sourire édenté déformait son visage marqué par les années.
— Qui … Qui êtes-vous ? Croassai-je.
— Et il parle ! Dit le vieillard à quelqu’un d’autre dans la pièce. Consignez-le aussi dans le journal ! Il a conservé une certaine intelligence !
— Oui, Dr Frankenstein.
Où étais-je ? Qui était-il ? Que se passait-il ? Je posais les questions mais aucune réponse ne me parvint jamais. Il passait plus de temps à m’examiner et à parler avec l’autre homme que je ne voyais pas. Il devait tout consigner, à croire que j’étais une expérience !
Je l’étais probablement. J’avais constaté un certain nombre de choses étranges sur moi, et aussi en moi. Sans parler des propos étranges de ce Dr Frankenstein… C’est pourquoi, quand il s’approcha de moi avec un couteau aiguisé, je lui fonçai dessus directement et partis au loin. Il était hors de question qu’il me découpe pour observer mes entrailles ! J’avais déjà bien subi et j’étais assez bien étrange comme cela. Je ne voulais pas endurer plus. J’étais un être vivant et non une chose !
Je partis au loin. Je n’avais aucune destination, aucun but précis si ce n’est celui de partir aussi loin que possible de cet homme qui avait osé jouer avec ma personne, mes sensations et mon corps.
J’étais dorénavant libre. Il ne me restait plus qu’à trouver un but désormais à la vie qui m’avait été étrangement donnée.
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