12 OEDIPE
Yeux crevés à la noirceur de l’horreur
Oedipe resta un instant interdit en ayant appris la vérité de la bouche de l’enquêteur. Le meurtrier de Laïos, le précédent roi de Thèbes, n’était autre que son propre fils. Et il s’avérait malheureusement qu’il était ce fils. Cela signifiait donc… qu’il s’était marié avec sa mère !
C’était lui le coupable de la peste qui s’était abattue sur la cité, punition des dieux pour avoir laissé un tel crime impuni…
Au bout d’un moment, il se leva et se rendit vers la chambre conjugale qu’il partageait avec Jocaste, son épouse… et sa mère. Il n’en revenait toujours pas qu’il s’était marié avec sa propre mère et lui avait donné des enfants. Qui étaient aussi des frères et des sœurs dans un sens. Tout ceci l’horrifiait de plus en plus sans parler de la migraine qui commençait à poindre.
Il ouvrit la porte.
— Joc…
Il se figea, les yeux encore plus horrifiés que jamais. Devant lui, le corps de Jocaste était suspendu au bout d’une corde. Elle n’avait pas supporté le sort qui lui avait été prédit bien des années auparavant et s’était ôtée la vie.
Devant ce sinistre spectacle, Oedipe se creva les yeux pour ne plus avoir à regarder pareille horreur mais aussi pour ne plus avoir à observer la beauté du monde. C’était à la fois un soulagement et une punition. Ainsi, il ne serait plus jamais horrifié par de sinistres spectacles mais il respectait également sa promesse de punir le meurtrier de Laïos.
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