La Mort d’Ulysse

Ulysse était dans sa maison à déguster un verre de vin et un peu de fromage. Il appréciait ce moment de calme. Un après-midi ensoleillé comme tant d’autres. Soudain, un berger arriva en trombe dans sa demeure.

— Ulysse ! Des hommes pillent les champs en bas du village !

Le roi d’Ithaque se leva et attrapa son épée. Il demande à son fils de veiller sur sa mère et sortit de la maison avec le berger. Il fit appel à quelques hommes pour défendre son île de ces pilleurs.

Rapidement, des cris de femmes et d’enfants se firent entendre et quelques-uns de ses villageois montaient encore vers les hautes maisons pour s’y réfugier. Ulysse les enjoignit à avancer tout en les rassurant et continua sa descente vers ceux qui causaient du tort à ses sujets et à ses terres.

Il fonça directement sur le premier et le tua d’un coup. Puis, il donna un coup de pied dans le second pour l’écarter de lui et courut vers un troisième qui semblait être le chef. Le combat fut rude. Les coups puissants. La défense implacable.

Soudain, il sentit une horrible douleur dans son flanc. Puis, il y eut comme une brûlure… Ses membres furent parcourus de spasmes. Ulysse finit par s’effondrer incapable de continuer de se battre.

Il se souvint alors d’une prédiction de Tirésias. Il devrait un jour se méfier de la main de son fils. Il avait toujours cru qu’il s’agirait de Télémaque mais désormais, il avait un doute. Malgré ses tremblements, il réussit à se saisir de la cheville de son adversaire.

— Qui es-tu ? Lui demanda-t-il faiblement.

— Je suis Télégonos, fils d’Ulysse et de Circé.

Ulysse écarquilla les yeux.

— Circé…, répéta-t-il.

— Dis-moi où je peux trouver Ulysse et j’abrégerai tes souffrances.

— C’est moi. Je me …

Il toussa et cracha du sang. Il tremblait de plus en plus et il commençait à avoir froid. Sa vue se troublait.

— Comment t’appelles-tu ?

— Uly…

L’homme ne put jamais terminer sa réponse. Il n’en eut pas le temps.