Souffrances d'un reptile.

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Je n'imaginait pas ma mort ainsi, ça non.

Qui c'était, d'ailleurs, ces drôles de petites bestioles ? Vraiment petites, d'ailleurs. Moins de deux mètres, sans doute. Et avec de drôles de replis sur leur peau. Vraiment bizarres, oui. Et, j'en suis certain maintenant, très dangereuses.

Tout avait commencé un beau jour, alors que je rôdait dans la forêt. J'espèrai trouver une jeune proie, un Crête-en-cercle, quelque chose comme ça. Mais un bruit étrange avait retentit. Alors, curieux, j'était allé voir.

Le bruit avait été suivi de sortes de piaillement, de vagissements. Je les comprenait pas, mais c'était compréhensible : les dinosaures ne se comprennent pas entre espèces.

Et c'est là, encore dans les bois, que j'avait rencontré les trois premiers. Je leur ai rugi dessus. Oh, pas méchamment, juste pour voir leur réaction. Leur dire bonjour, leur demander qui sont-ils. Je savais bien que c'était en vain, qu'ils ne me comprendrait pas. Mais je suis si seul...

En tout cas, ils ont réagi stupidemment. Ca, on ne peux pas dire le contraire. N'importe quel dinosaure, Griffe-en-faucille, Coureur, aurait fuit à toute vitesse. Mais eux, ils ont projeté quelque chose, comme l'aurait fait un Cracheur, mais en solide, à l'aide d'un appendice sur leur membres. Ca piquait ! Je n'ai pas vu combien j'en ai reçu, mais ça piquait ! Affreusement. Vous comprendrez que je n'ai pas pu les laisser s'en tirer comme ça.

Alors je les ai coursé jusqu'à une plaine. Rectangulaire, la plaine, d'ailleurs. C'était bizarre. Comme tout ce qui m'est arrivé ensuite. Il y avait une sorte de grand Ailé blanc, avec un bec très court et une longue queue, gigantesque. Je rattrapait un de ceux qui m'avait tiré dessus tandis que les autres rentraient dans une ouverture, sur le flanc de l'Ailé. Alors, et je suppose que tout le monde l'aurait fait à ma place, je l'ai attrappé entre mes longues mâchoires pour le dévorer. Attention, j'ai fait ça proprement, sans effusion de sang. Il eut pas le temps de dire ouf qu'il était déjà dans mon estomac. Pas de douleur. Je suis pas de ce genre-là, moi. D'ailleurs, si je pouvais me nourrir de plantes, je serais végétarien. Mais je m'écarte, revenons à nos Crânes-en-dômes. Bref, après mon petit encas, je sentit l'Ailé me percuté au niveau de la voile, la déchirant en partie. Ma belle voile ! Dont j'était tellement fier ! Un tel affront ne devait pas être impuni, vous êtes d'accord ? Bien.

Alors je poursuivait l'Ailé-Blanc dans les bois. Il était trop rapide pour moi, même si ses ailes se faisaient peu à peu arracher par des branches, et il me distanca rapidement. Heureusement, je parvint à retrouver sa trace et je put le voir, posé sur le sol, sans ailes. Je posait mes mains sur la carcasse et décidait de m'amuser un peu avec, pour lui montrer. Il le méritait, après tout, non ? Mais d'abord, une mort rapide. Comme je vous disait, je suis principalement non-violent, même si ma manière de pratiquer est inhabituelle, je sais. Donc je le décapitai, d'un coup de mâchoire.

Et c'est là que les choses bizarres commencent vraiment. Croyez le ou non, mais alors cinq de ces petites bestioles s'échappérent du corps creux de l'Ailé. Et, il y en avait même une sixième dans la tête, qui tenait une petite boîte ! Invraisemblable ! Pour complèter mon hors d'oeuvre, et un peu par mesquinerie, je l'admet, je croquai la petite bestiole qui était à l'intérieur de la tête. Et puis je suis aller poursuivre les autres, sans vouloir les manger, pour leur donner une bonne leçon. Je m'arrêtai après un enchêvétrement d'arbres, et je retournait vaquer à mes occupations.

Par coincidence, je vous l'assure, je me retrouvai ensuite, encore une fois, devant les bestioles. Mais cette fois-ci, vous ne pouvez pas dire que je les ai attaqué ! Non, non, non ! En fait, il y avait aussi un Dent-Tranchante. Juste sur mon territoire ! On avait pourtant passé une sorte d'accord, ceux de sa race et moi ! Ils n'allaient pas sur mon territoire, et je n'allait pas sur le leur. Enfin. Puisqu'ils ne respectaient pas l'accord... Donc, je l'ai remit à sa place. En lui brisant la nuque, d'accord, mais on ne peux pas tout faire en douceur quand on fait quinze mètres de long et qu'on a des dents de dix centimètres de long. Et puis vous verrez que je l'ai cher payé plus tard.

Après m'être rassasié d'un Dos-Cuirassé, je décidai de me rendre près de la rivière pour pêcher. Sur le chemin, je croisait encore une fois les bestioles. Je leur adressai un grognement en guise de salut, fonçait un peu sur eux pour m'amuser (je parie que vous avez déjà fait ça, vous aussi !) en détruisant au passage une barrière, et puis je m'en allait... Assouvir un besoin naturel... A coté de la rivière. Je ne pensais plus les revoir, comme elles pénétraient dans le territoire des Ailés-Féroces.

Et pourtant. Je les ai vu une dernière fois, à mon grand dam. Elles avaient détaché du bord le bateau ! Là ou je faisait la sieste, tout les jours ! Alors non. Non. Je remettait le bâteau là où il était. Et d'abord, désolé pour elles, mais je devait dégager les bestioles. Je renversai le bateau dans le but de les faire descendre, mais quelques unes s'étaient réfugiées dans une cage. Alors j'essayai de les attraper délicatement, du bout des lèvres, pour les en sortir.

Et puis, sans que je voie rien venir, je sentit une grosse chaleur. Une très grosse, qui me brûlait et me démanger. Alors que je regardait ce que c'était, je vit du feu, comme celui que produit les éclairs, qui m'avait choisi comme combustible. J'allait brûler vivant ! Vous vous rendez compte ! Alors que j'essayai juste de récupérer ce qui était à moi sans les tuer ! Quelle ingratitude !

En agonisant, ma dernière vision fut une sorte de branche de métal que j'avait accroché et qui tombait à l'eau. Si au moins la bestiole qui était dedans avait pu se noyer... Ca aurait été justifier.

Et ainsi, dans la souffrance, et l'incompréhension, le dernier Spinosaurus d'Isla Sorna s'éteignit.

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