Pseudo : il était une fois Titre : Destin princier
Une fillette de dix ans s’avance dans la salle du trône vêtue d’une robe en satin bleu à volants.
Son père, le roi Henri, pose sur elle des yeux emplis de tendresse. Il note les traces de boues et les brindilles qui accrochent le bas de sa jupe comme une traine. Victoria effectue une révérence, avant de gratifier le roi d’un sourire malicieux.
— Alors ma princesse, avez-vous passé une bonne journée ?
— Excellente père, avec Jean et Anne nous avons bâti une cabane près des écuries.
La petite fille scrute la pièce avec émerveillement avant que son regard revienne sur le roi. Il connaît cette expression, elle a une faveur à lui demander.
— Père, un jour je serai reine, n’est-ce pas ?
— Oui, ma chérie.
— Un jour… lointain.
— Oui, le plus tard possible, rit-il. J’aimerais avoir la chance de te voir grandir et devenir une jeune femme cultivée et surtout heureuse.
— Tant mieux, ça me laisse le temps de trouver un mari.
— Rien ne presse, ce choix est important.
— Je le sais père, j’espère connaître l’amour, comme vous.
— Je te le souhaite.
— Père… son regard se fait suppliant et sa moue irrésistible.
— Si j’entends bien, vous désirez que je vous relate à nouveau comment vos parents se sont rencontrés, c’est cela ?
— Oh oui ! Père s’il vous plaît, implore-t-elle. Mais racontez-le à la manière d’un conte de fées.
Il acquiesce et elle s’assoit à ses pieds.
— Il était une fois un jeune prince, plutôt pas mal de sa personne, il adresse un clin d’œil à la princesse et celle-ci étouffe un rire.
Il était une fois un jeune prince demeurant dans un royaume paisible et prospère. Le prince vivait heureux. Il s’instruisait, jouait, travaillait afin de se montrer un aussi bon souverain que son père le moment venu. Son souhait le plus cher était de mériter le respect de ses sujets.
Le prince grandit et devint un jeune homme. Le temps vint pour lui de se marier.
Pour régner à ses côtés, il rêvait d’une personne spéciale. La liste des qualités requises était longue et presque impossible à atteindre.
La tâche s’annonçait donc laborieuse. Organiser un simple bal ne suffirait pas à trouver chaussure à son pied. À l’horizon, personne à réveiller ni de dragon à terrasser ; il ne pouvait pas non plus compter sur l’aide d’une marraine bienveillante. Non, il était seul dans sa quête.
Le prince enfourcha son fidèle destrier et se lança à la recherche de ce Graal.
Il traversa tout le royaume, à la poursuite d’une personne possédant bon cœur et intelligence. Elle devrait être son égale en tout point, et non pas seulement un faire-valoir ni une image à ses côtés.
Des bruits de pas résonnent dans la salle et interrompent le récit. Le roi redresse la tête et sourit devant ce visage tant aimé. En dépit des années écoulées, son cœur s’emballe toujours à sa vue.
— Ensuite… demande Victoria qui s’impatiente.
— Vous le savez. Je l’ai enfin rencontré. Nous avons appris à nous connaître, à nous apprécier avec nos qualités et nos défauts… Il se lève et s’avance vers ce rêve devenu réalité.
— Et ? s’enquiert à nouveau la princesse.
— Et c’est ainsi que j’ai épousé ton père.
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