Chapitre 1

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Février 2025

  Le soleil se lève. Ma moitié est allongée dans un lit. Un lit qui n'est pas le sien et qu'elle devra quitter sans tarder pour laisser la place à une autre personne dans le besoin. Un lit branché à une prise murale, un lit à barrières, un lit avec une pancarte à son extrémité pour surveiller les constantes vitales de ses hôtes temporaires. Un lit d'hôpital quoi.

Le diagnostic est tombé il y a plusieurs mois déjà. Nous l'avions plus ou moins deviné, les symptômes ne trompaient pas et le dénouement n'était pas difficile à deviner.

Il ne reste que quelques mois, nous avait annoncé sans ménagement le spécialiste.

Ma bien-aimée, immobile, dont le visage serein ne reflète pas les dernières épreuves qu'elle vient de traverser, repose avec paix désormais. Je n'ai rien pu faire. Je n'ai rien pu faire si ce n'est lui tenir la main dans ses derniers instants de souffrance et lui offrir l'aperçu de mon visage chamboulé.

Le scope, comme ils l'appellent et qu’ils ne cessent de surveiller, n’arrête pas de biper. Lui ne cessera jamais. Bien sûr a-t-il été mis sur son mode silencieux, nous sommes au vingt et unième siècle, mais son alarme rouge oscille sur les murs roses pâle par intermittence.

Je n'ai pas dormi. Je ne le pouvais pas. Et ce phare rouge bien que désagréable n'en est pas la principale raison. Ma vie ne sera plus la même. Il faudra l'assumer.

Nous sommes le cinq février, les premiers rayons du soleil pénètrent par stries au travers des rideaux lamellaires dans cette chambre d'hôpital situé au premier étage. Ils nous accueillent tous les trois dans cette nouvelle aventure. Julie, endormie, respire paisiblement. Un bandeau de lumière illumine son visage éprouvé quand d'autres zèbrent ma mine heureuse et déconfite de fatigue. Je porte dans mes bras encore maladroits notre petit explorateur intrépide qui ne l'était pas tant au regard de son incapacité même à tenir sa si lourde tête.

Ces dernières heures ont été difficiles. Il y a eu quelques complications, quelques frayeurs et quelques claques si gentiment proposées que je n'ai pu les refuser. Mais Elïo est né.

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