19. Réunion

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Revenir chez Aaron n’était pas facile. Non seulement les hommes de Charly étaient partout, de manière totalement aléatoire, mais le plus difficile était que Scarlet n’avait aucune idée de comment retrouver cet immeuble dans cette vaste ville qui lui était encore inconnue. Elle n’avait ni adresse, ni moyen de le joindre. Scorpio, quant à elle, se contentait de trouver des chemins sécurisés, loin de la foule, afin qu’elles puissent avancer sans risque. Après une heure de marche à arpenter les plus petites ruelles de la ville, Scarlet s’arrêta, lasse.

« On n’y arrivera jamais…

— Ta mémoire n’est pas très entraînée… » répliqua la brune.

Si cette phrase avait tout l’air d’être une blague, le ton employé n’avait rien de chaleureux, de cynique ou d’amusant. Comme tout ce que Scorpio disait, c’était dénué de toute émotion. Quelque part, Scarlet souhait connaître la raison pour laquelle cette femme s’apparentait davantage à une coquille vide qu’a un être-vivant, mais ce n’était pas le moment de poser des questions.

« Tu ne peux pas contacter Ethan ? lança Scarlet avec espoir.

— Si j’avais un téléphone, ça ferait longtemps que Charly m’aurait retrouvée.

— On est donc condamnées à passer des jours sans apercevoir l’ombre d’Aaron ! » ronchonna-t-elle.

Scorpio ne répondit pas.

« Pourquoi n’as-tu pas de voiture, comme les autres ? demanda l’Aldienne.

— Je n’ai pas le permis.

— Il faut une permission pour avoir cet engin ?

— Disons que tu dois passer une sorte d’épreuve pour pouvoir conduire, oui. Et je ne suis pas à l’aise dedans. »

Au moins, la peur de quelque chose la rendait un peu plus vivante. Scarlet soupira, et ferma les yeux, essayant tant bien que mal de se souvenir comment elle était arrivée jusque chez Scorpio, en vain.

« Si tu ne dirige pas la machine, comme fais-tu pour te déplacer ?

— A pied, ou en taxi. Oh ! s’exclama-t-elle, éclairée par une idée. Tu n’es pas aussi stupide qu’on pourrait le penser. Bien, reste ici. »

Scarlet, immobile, afficha un air peu convaincu. Est-ce que taxi était un mot magique chez les humains ? Quelques minutes plus tard, elle comprit en quoi consistait que cette chose. Taxi, était donc un moyen de prendre une voiture sans la conduire. Décidément, cette espèce la surprendrait toujours. Pourtant, une fois montée à l’arrière, le chauffeur posa une question qui n’arrangea pas la situation :

« Quelle adresse ? »

Scorpio se tourna vers elle, interrogatrice. Cependant, Scarlet n’en avait pas la moindre idée ! Le seul repère qu’elle avait était…

« La plage. » lâcha-t-elle, désormais confiante.

Au moins, elle pourrait refaire le chemin qu’elle avait emprunté le premier jour où elle avait posé accidentellement l’encre avec Halia. Ce n’était pas très loin.

Le taxi s’arrêta entre le sable et le béton. Scorpio paya l’humain, et celui-ci roula jusqu’à sortir de leur champ de vision. Les nuages surplombant le ciel, il était difficile pour Scarlet de savoir quelle heure précise il était. Sur Alda, la perception du temps était calculée en saison, et seule la position des astres annonçaient les repas, les levers et les couchers. Manifestement, les humains s’y prenaient autrement. Le manque de chaleur n’avait jamais été aussi utile : personne ne se risquait à s’approcher de la plage avec un temps pareil, surtout depuis qu’Halia avait créé un semblant de tsunami. Ainsi, les rues étaient presque vides, et cela facilitait leur discrétion.

Un peu plus tard, elles arrivèrent enfin devant l’immeuble d’Aaron. Seulement deux ou trois nuits s’étaient écoulées depuis son départ, mais elle avait l’impression d’une éternité. Ainsi, rien n’avait changé. Les graviers sur le sol étaient sales, l’odeur âcre, et le bâtiment manquait cruellement de finitions. Un peu nerveuse, Scarlet s’avança.

« J’y crois pas ! s’écria une voix féminine sur la droite. L’étrangère ! »

L’intéressée tourna la tête. Sous le porche, une jeune femme métissée arborait un grand sourire.

« Maïa ! » s’exclama l’Aldienne, soulagée.

Scorpio, interdite, les observa s’enlacer brièvement. Les sourcils froncés, la petite sœur de Mouse détailla la brune de haut en bas.

« C’est qui, celle-là ?

— Une alliée, répondit Scarlet. Je t’expliquerais plus tard. Où est Halia ?

— Tu es revenue ! »

Il ne fallut pas plus d’un millième de seconde pour que Scarlet attribue cette voix à sa meilleure amie. Celle-ci, plus petite que les trois autres femmes, s’avança vers elles, les larmes aux yeux. Depuis la dernière fois, ses joues étaient moins creusées et ses cernes moins apparents. Aaron avait pris soin d’elle, comme promis.

« Evidemment que je suis revenue ! » répondit Scarlet, émue.

Elle avait rêvé ce moment depuis plus de temps qu’il n’en faudrait. Enfin, elles étaient réunies. Comment avait-elle pu survivre sans elle si longtemps ?

« Rentrons. » proposa l’humaine.

Halia, Scorpio et Scarlet suivirent Maïa jusqu’à l’intérieur. Dans la cuisine, Mouse préparait quelque chose manger. S’il n’avait pas réellement d’affinité avec les trois femmes aux côtés de sa sœur, il semblait content de voir l’Aldienne saine et sauve. Cette dernière se retourna en entendant des pas venir à eux. Aaron, immobile à l’encadrement de la porte, avait troqué son sweat pour un t-shirt – noir, comme toujours – et son front suintait de transpiration. Les cheveux ébouriffés et les tatouages apparents, il cachait mal sa joie.

« Tu es là. » lâcha-t-il, les yeux brillants.

Alors, Scarlet comprit qu’elle n’était pas la seule à avoir trouvé le temps effroyablement long. Aaron avait été présent pour son amie, il l’avait protégée et mise en sécurité jusqu’à son retour. Désormais, elle lui faisait confiance.

« Bien, lâcha Maïa, je crois qu’on en est tous au même point. »

Tout le monde se tourna vers elle, interrogatif.

« Quoi ? s’étonna-t-elle, se sentant soudainement observée. Charly ! S’il y a bien une chose qu’on a commun, c’est ce connard psychopathe. »

Elle avait raison. A tous, il leur avait fait du tort, et il était temps pour eux de trouver ce qui se cachait dorénavant dans sa tête. Scarlet retrouva alors la grande salle de réunion où Mouse lui avait créé son identité humaine lorsqu’elle était arrivée ici. La table, ovale, était entourées de chaises bleuâtres, sur lesquelles chacun prit place.

« Bon, commença Aaron, en bout de table. Je crois que Scarlet doit nous présenter quelqu’un. »

L’ensemble des personnes présentent posèrent leurs yeux sur la mercenaire, qui n’avait pas prononcé un seul mot depuis son arrivée.

« Voici Scorpio Wyatt, répondit l’Aldienne. Elle est… Plus comme Halia et moi que comme vous. »

Maïa et son frère s’échangèrent une œillade.

« J’ai entendu parler d’elle, déclara Mouse. C’était l’apprentie d’Ednerys Arion, n’est-ce pas ? »

Scorpio acquiesça.

« Si elle est née ici, comment se peut-elle qu’elle soit plus comme toi ? »

Scarlet regarda Aaron, puis Halia. Ils ne leur avaient donc rien dit ?

« Elle prétend que j’ai été enfermée dans un asile pour rien, déclara Scorpio, haussant les épaules.

— Tu as été internée ? s’étonna Maïa.

— Mes parents m’y ont envoyée quand j’ai essayé de leur expliquer que je parlais au vent. »

L’humaine fronça les sourcils, et Halia écarquilla les yeux.

« Et c’est vrai ?

— Selon Scarlet, oui. » répondit Scorpio d’un ton neutre.

Cette fois, tout le monde se tourna vers l’Aldienne.

« Ok, soupira celle-ci. J’imagine que je vous dois des explications ?

— Ne fais pas ça ! coupa Halia.

— Il faut qu’ils sachent, sans quoi nous n’aurons aucune chance de vaincre Charly.

— C’était pourtant clair, non ? Déjà qu’Aaron est au courant par ta faute, si tu mets les autres dans la confidence, nous sommes perdus !

— Ils ont le droit de savoir, répliqua Scarlet.

— Savoir quoi ?! » s’exclama Maïa.

Halia fusilla son amie du regard.

« Nous sommes nées sur une île, à quelques lieux en mer d’ici.

— Scarlet, je te l’interdis ! vociféra Halia.

— Est-ce la princesse qui me l’ordonne ou celle qui m’a supplié de l’emmener avec elle ?

— C’est injuste, répondit-t-elle, blessée. Je voulais te protéger, mais comme toujours, tu n’en fais qu’à ta tête !

— Je n’ai pas le choix. D’autres sont hôtes de Hyaras dans cette ville, sans avoir la moindre idée de ce que ça signifie. Charly prépare quelque chose, alors plus nous avons d’alliés, et plus nous avons de chance de l’arrêter avant qu’il ne commette l’irréparable.

— Bien, céda-t-elle. Mais sache que tu seras la seule à endosser les conséquences de tes paroles. »

Scarlet se pinça les lèvres, puis hocha la tête. Halia était sage, intelligente, et préventive, mais lorsqu’il s’agissait de prendre des risques démesurés, c’était la fille du feu qui se lançait en premier. A ses risques et périls.

« Alors, quel est ce secret que ton amie ne veut pas nous révéler ? demanda Maïa, les yeux pétillants.

— Comme je l’ai dit avant d’être coupée, reprit Scarlet, nous venons d’une île appelée Alda, quelque part dans l’océan, non loin d’ici. Cachée des humains durant longtemps, jusqu’à ce que mon frère ait décidé de s’enfuir pour « découvrir le monde ». Je suis venue ici pour le retrouver.

— Oui, mais on le sait déjà, répondit Mouse. Quelle est la partie secrète de ton histoire ? »

Elle déglutit. Halia la fixait, espérant qu’elle décide de l’écouter, pour une fois, tandis qu’Aaron semblait soulagé de ne plus être le seul dans la confidence.

« Les habitants de cette île ont des particularités spécifiques. En lien avec la nature nous… (elle chercha ses mots) Avons des capacités que vous, les humains, qualifieraient de magie, de don, voire de pouvoir. »

Interdits, ils la regardèrent, sans comprendre. Puis, Maïa éclata de rire.

« Oui, bien sûr, répondit-elle, hilare. Tu es une sorcière, et les loups-garous existent. C’est évident ! »

Elle n’en croyait pas un mot, évidemment. A cet instant, Scarlet compris à quel point les humains étaient semblables aux Aldiens à leur manière d’être différents entre eux. Aucun de ceux qui avaient eu connaissance de ce secret n’avait réagi de la même manière. Aaron avait été méfiant, Scorpio totalement insensible, Mouse semblait préférer ne rien dire et Maïa prenait ça pour une énorme blague. Or, ça n’en était pas une, et elle allait devoir le lui prouver.

Une idée lui vint. Sans prévenir, elle attrapa le canif à sa cheville et la lança sur Scorpio avec une vitesse impressionnante, soudaine, vive. Une bourrasque de vent vint embarquer les objets sur la table et dévier la lame. Après l’action, plus personne n’osa dire quoi que ce soit. Personne, sauf Scorpio, qui avec sérénité plongea ses yeux argentés dans ceux Scarlet, puis demanda :

« Qu’aurais-tu fait si ça n’avait pas marché ?

— Eh bien… hésita Scarlet avec une pointe de culpabilité. J’imagine que j’aurais rapporté ta tête à Charly et joué l’espionne.

— C’était une bonne idée. »

Cette femme est donc bien folle, pensa l’Aldienne, ahurie.

« Il n’y a qu’une fenêtre, constata lentement Maïa. Et elle est fermée. »

Le regard appuyé, tout le monde retint son souffle.

« Depuis quand as-t-on l’air conditionné ici ? »

Scarlet lâcha un soupir désespéré.

« Maïa…

— Ce n’est pas possible… souffla celle-ci. Je refuse d’y croire. Et puis quoi encore ? Non, c’est trop gros, c’est simplement un tour que vous me jouez, pas vrai ?

— Si c’est la vérité, dit enfin Mouse, pourquoi nous le dire ?

— Ne me dis pas que tu y crois grand-frère, pas toi ! s’exclama l’humaine. Ça n’a rien de drôle, arrêtez ça immédiatement ! »

Voilà qu’elle paniquait.

« Charly est un danger depuis longtemps, répondit Scarlet. Je me doute que c’est difficile pour vous de penser qu’il l’est dorénavant bien plus qu’il ne l’a jamais été, mais c’est ainsi. Si on ne fait rien, il va non seulement ravager votre monde, mais aussi le nôtre.

— Il est au courant ? s’étonna Mouse.

— Oui, et ça n’augure rien de bon. »

Un silence plana quelques secondes. Maïa, toujours dubitative, attendait patiemment que quelqu’un lui révèle que ce n’était qu’une mauvaise blague.

« Admettons que vous avez véritablement des pouvoirs, s’enquit Mouse, en quoi pourrions-nous être utile à ce combat ?

— Pour diverses raisons, à vrai dire. Premièrement, vous le connaissez bien, donc vous avez une longueur d’avance. Deuxièmement, plus on est nombreux, plus on a de chance, et troisièmement… Nous n’avons aucune idée de ce qu’il prépare. Il peut très bien monter une armée, comme faire des recherches plus approfondies sur notre île et la détruire dans la nuit, ou encore mettre au point un plan encore plus diabolique que les autres dont nous ignorons les motivations. Il faut qu’on découvre ce qu’il se trame.

— Quoi qu’il en soit, vous pouvez mourir comme n’importe qui, n’est-ce pas ?

— Nous n’avons pas grand-chose de plus que vous, répondit Scarlet. La seule chose que nous savons faire, c’est nous battre et utiliser nos affinités à bon escient. Pour ce qui est du reste, nous sommes similaires.

— C’est du grand n’importe quoi ! » s’écria Maïa en se levant brusquement.

Exaspérée, elle partit en trombe vers la porte, l’ouvrant en grand, puis se stoppa net. Un homme, à peine plus grand qu’elle, avait été prit sur le fait en train d’écouter.

« Qu’est-ce que tu fais là, toi ? vociféra la jeune femme en le toisant du regard. Oh, puis peu importe ! »

Il s’écarta pour la laisser passer, gêné, et elle s’échappa avec colère.

« Ethan… » murmura Halia d’une voix à peine audible.

Ainsi, c’était lui, pensa Scarlet en le détaillant minutieusement. Une barbe de trois jours entourait sa mâchoire carrée et ses sourcils fournis surplombaient des yeux clairs. Ses cheveux, bien coiffés, étaient d’un châtain clair virant au doré. Pourtant, malgré son apparence d’homme charmant et présentable, elle eut des réticences à son propos. Après tout, il avait été du côté de Charly pendant presque une décennie, et il venait d’être surprit en train d’écouter aux portes.

Scarlet se leva, s’approchant de lui, puis lui tendit une main ferme. En apercevant les humains depuis son arrivée, elle avait compris que ce type de salutation n’était que peu présente. Pourtant, sur Alda, c’était assez courant de souhaiter la bienvenue à un inconnu de cette manière. D’une part, cela permettait aux Aldiens de cerner la personnalité de l’étranger : une main molle était synonyme d’absence de franchise, par exemple. D’autres part, le type de peau – rêche, douce, moite – permettait de savoir de quelle région de l’île l’habitant était originaire. Ethan, d’abord, réticent, finit par serrer d’une poigne ferme la main de Scarlet. Ses doigts étaient épais, quelque peu rugueuses, mais propre. Yeux dans les yeux, ils jaugèrent leur personnalité respective.

« As-tu piégé ou bien sauvé ma meilleure amie ? lâcha l’Aldienne avec froideur.

— Les deux, répondit-il d’une voix confiante, sans détourner le regard. Mais si c’est la dernière qui compte, alors je l’ai sauvée. »

Elle resta un instant sans rien dire, puis desserra la poigne pour laisser retomber sa main contre sa cuisse. S’il lui était peu sympathique, il avait le mérite d’être franc.

« On peut savoir pourquoi tu nous espionnais ? » demanda Aaron, au fond de la pièce.

Ils se tournèrent vers lui.

« Je suis désolé, s’excusa Ethan. Je n’avais pas de mauvaises intentions.

— Ça ne répond pas à ma question.

— J’ai entendu que vous parliez de Charly, et je suis déjà au courant pour vos affinités.

— Comment ça tu es au courant ? » s’étonna Scarlet.

Elle se tourna vers Halia. Celle-ci, les joues rougies, baissa la tête.

« Tu te moques de moi ? s’étonna l’Aldienne. Tu me fais une scène pour que je ne dise rien à qui que ce soit et tu racontes tout à un inconnu ?!

— Ce n’est pas un inconnu ! se défendit la princesse de l’île. Il a ôté la balise de mon corps.

— Balise qu’il t’a lui-même implanté ! Qu’est-ce qui t’a pris, nom d’une Déesse ?!

— Je comprend que tu te méfies de moi, coupa Ethan. Mais je suis votre seule chance d’avoir accès à Charly. Je connais chacun de ses hommes et chacune de ses planques. Elle a bien fait de se confier à moi.

— Permets-moi d’en douter, siffla Scarlet durement.

— C’est quelqu’un de bien, ajouta Scorpio.

— Ça suffit ! s’exclama Halia. Admets qu’elle a raison, il peut nous mener à Charly.

— Je trouve ça un peu trop simple de débarquer ici sous prétexte qu’il est du bon côté. Qu’est-ce qui te dis que ce n’est pas un espion ?

— Je te le prouverais, répondit-il.

— J’y compte bien. »

Halia leva les yeux au ciel, puis lâcha un soupir.

« En attendant, nous avons mieux à faire, dit-elle. Il faut découvrir ce que Charly a derrière la tête, et ce n’est pas en tout criant dessus qu’on va y arriver. Des nouvelles de Garett ?

— Il est avec une certaine Hécate, une femme qui aurait peut-être l’affinité de persuasion, mais rien n’est sûr à ce propos.

— Il faut le ramener en lieu sûr, c’est une priorité. »

Scarlet acquiesça.

« Nous partirons demain à l’aube, Scorpio, toi et moi. » ordonna-t-elle.

Elle fixa Ethan.

« Et personne d’autre. »

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