Chapitre 7 :

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Les deux seuls cours de l’après-midi auxquels j’avais assistés, étaient pour moi les plus inintéressants. Au contraire, les deux derniers cours que je manquais étaient de loin mes préférés et me passionnaient totalement.

J’étais bientôt arrivée chez mes parents. Inès ne parlait pas. Elle avait l’air triste que ses parents ne soient plus là pendant un moment. J’aurais bien aimé lui dire quand ils allaient revenir si je ne le savais pas. Raoul m’avait déposée sa fille comme si de rien n’était, sans rien me dire. j’allais devoir lui demander un minimum d’explication. Je regardai par la glace du milieu Inès qui semblaient se morfondre à l’arrière de la voiture. Cela faisait longtemps que je n’étais pas retournée chez mes parents après que ces derniers ce soient remis ensemble. Cela me faisait beaucoup trop bizarre et j’avais du mal à les regarder ensemble, en face de moi. Je me garai quelques minutes plus tard et je sortis de la voiture. J’ouvris le coffre pour sortir les valises de ma nièce, qu’elle traîna derrière elle sans rouspéter. Tant mieux, car je n’étais pas vraiment d’humeur. Inès m’attendait sagement alors que je contemplais la maison de ma grand-mère.

Je me souvins des jours de pâques, où j’avais cessé à un moment de chercher les œufs car j’étais trop vielle. À l’époque j’avais peur de blessé ma grand-mère, mais finalement cela n’avait pas été le cas, et c’était mieux comme cela. Je jetai un regard sur le parc du village. Je n’y avais pas été souvent, sûrement quand j’étais petite, et encore, j’avais la chance de posséder un grand jardin à l’époque. Pendant mon adolescence, je n’allais plus à ce parc, et je n’y suis plus jamais retournée. À l’époque, on entendait les enfants des voisins justes au-dessus de ma grand-mère et ainsi que ceux qui s’amusaient au parc. On les entendait et voyait descendre la pente pour rentrer chez eux. J’entendis un bruit de poubelle dans la cour. Inès se plaça à mes côtés. Un homme aux cheveux gris me salua et continua son chemin. Depuis toujours, la maison voisine de mes parents, que le frère de mon père possédait changeait très régulièrement de colocataire. Mes parents en avaient vu défilé plusieurs. Même si certains étaient restés plus que d’autres. On avait vu passé des infidèles, un homme et sa famille qui était atteint d’un cancer, une famille de fou qui ne payait jamais leur loyer avec des enfants mal élevés et deux ou trois familles parfaitement normales heureusement.

— Viens, intimai-je à Inès en lui prenant la main.

Je sonnai à la sonnette avant d’ouvrir le petit portillon pour entrer dans le jardin. Lorsque j’étais adolescente, mon père s’amusait souvent à sonner avant d’entrer, cela m’était Nick, mon chien, dans tous ses états, sauf que maintenant, il était mort depuis bien longtemps. Nick, était un Landseer, donc un gros chien. Mais les gros chiens vivent moins longtemps que les touts petits, c’était un fait connus. Nick avait bien vécu. On l’a eu bébé, il était petit et mignon en chiot, puis il m’a dépassée, puis je l’ai dépassé. Bref, pour un gros chien, il a tout de même vécu très longtemps d’après ma mère. Sur la fin de sa vie, il n’était plus le chien qui aboyait tout le temps pour avoir à manger, qui volait de la nourriture ou qui jouait avec ses jouets ou avec les bouteilles vides. Il était devenu plus mou. Mais il avait été pas mal énervant non plus.

Je lâchai la main d’Inès lorsque la porte-fenêtre de la cuisine et salle à manger s’ouvrir. Une petite femme au poids corpulent, aux cernes, aux yeux verts magnifiques et à la chevelure blanche tout aussi épaisse que la mienne vint me prendre dans ses bras. Par-dessus son épaule, je finis un homme un peu plus grand qu’elle sans trop l’être, il avait des yeux bleus avec des lunettes et des cheveux gris toujours en bataille. Il semblait continuellement fatigué. C’était mon père. Je savais d’où je tenais ma petite taille à coup sûr : mes parents. Ma mère me relâcha et serra Inès dans ses bras alors que j’allai faire la bise à mon père.

— Laurianne ! Cela serait tellement bien de te voir si souvent ! s’exclama ma mère en rentrant la valise d’Inès à la maison.

Je hochai légèrement la tête et me retournai vers mes parents. Mon père prit une tasse de café comme à son habitude et ma mère se dirigea vers le canapé pour regarder la télévision. J’autorisai Inès à jouer dans le jardin et suivis mon père qui alla rejoindre ma mère sur le canapé. Mes parents semblaient encore plus heureux depuis qu’ils s’étaient remis ensemble. Néanmoins, cela me faisait un pincement au cœur, peut-être que c’était juste le déchirement de me rappeler que cela avait fais très mal lorsqu’ils s’étaient séparés et qu’ils avaient refais leur vie chacun de leur côté, avec d’autres personnes pendant un long moment.

— Alors les études, tout se passe bien ? J’espère que l’argent que l’on te donne permet de payer ton loyer. Tout ton groupe va bien ? questionna ma mère.

— Ouais, ça va… Je travaille à côté pour mettre de l’argent de côté pour pouvoir m’acheter une voiture. Je pense que dans quelques mois je pourrais enfin m’en acheter une, je l’espère en tout cas. Les cours se passent bien, une amie prenait pour moi les deux derniers cours de la journée que j’ai dû sécher pour emmener Inès. Il va bientôt falloir que je rentre. Je vais faire un tour dans ma chambre, déclarai-je.

J’évitais à ma mère de parler de mon groupe d’amis. Si elle savait que Nathan était revenu… En plus de cela, mes parents et ceux de Vanessa pensait que l’on était encore les meilleures amies du monde ! Si elle apprenait que j’avais revu cette dernière, nos de familles ne manqueraient pas d’organiser un dîner avec nos deux familles, et cela risquait d’être assez gênant pour moi et Vanessa si ce moment arrivait. Par chance, ma mère, qui était pourtant de nature très curieuse ne lui posa aucune autre question. Je les regardai un moment sur le canapé, et me rappelai de moi et Nathan, lorsqu’il passait à la maison quand mes parents n’étaient pas là. Quand on regardait la télévision, qu’on se chamaillait, qu’on se taquinait, qu’on s’embrassait. Après notre rupture, des scènes de nous ne faisait que me venir à l’esprit, et je n’arrivais pas à les sortir de ma tête.

Je soupirai et montai l’escalier pour tourner à gauche et ouvris la porte avec la pancarte bleue « Laurianne ». Ma chambre était impeccable, rangée minutieusement et très propre. Je ne trouvais aucune trace de poussière. Ma mère n’oubliait pas la chambre de ses enfants, à ce que je pouvais voir. Je m’assis sur mon lit et tournai la tête pour tout regarder, je m’approchai de ma bibliothèque et caressai légèrement une saga que j’affectionnai tout particulièrement avant de prendre un cadre photo posé devant les autres livres suivants.

Dans la photo, l’adolescente la plus petite, possédants des lunettes devant ses yeux bleus faisant ressortir son acné et une touffe de cheveux qui prenait pratiquement toute la photo et d’une autre, une fille aux cheveux châtains raides, aux yeux marron et à une minceur extrême. Moi et Vanessa.

Je reposai le cadre en voulant passer à autre chose et mes yeux tombèrent sur une autre photo : moi et Nathan. Je fermai les yeux instantanément après l’avoir vu, ayant mal au cœur puis les rouvris. On était jeune et il était si beau… Cela faisait mal de revoir cela.

Je tournai la tête et regardai mon tableau blanc intact, avec des inscriptions sur ma série préférée, des classements de personnages. Il y avait aussi des paroles de chansons, comme « At the end of the world - On the last thing I see - You are - Never coming home » ou encore « I never said i’d lie wait forever - If I diewe’d be togeter - I can’t always just forget his - But he could try ». C’était des paroles de la même chanson, et c’était ma chanson préférée de mon groupe préféré.

Je m’approchai de mon bureau et souris en voyant mon ordinateur. Un ordinateur aux pièces rafistolées par Santiégo, mon autre frère. Il était génial, il était toujours là pour aider et rendre un service. Je le voyais de temps en temps, mais plus trop souvent. Je passai en revue mes cartes postales que je recevais. Dylan, Mallo, Nathan… Je n’osai pas en relire de ce dernier, mais je me fis un plaisir dans relire de mes deux autres amis. Je pris mon téléphone et appelai Raoul, et heureusement, il répondit.

— Quoi Lauriane ? J’ai pas vraiment le temps…

— Tu te fous de moi là ! Tu me refiles ta fille sans rien me dire et tu n’imaginais même pas que j’allais ensuite te demander un minimum d’explication, m’énervai-je.

J’étais partie au quart de tour.

— Oui, bon. J’ai pas le temps je fais vite. Ma femme à des problèmes de famille, sa tante est morte, elle est là pour réconforter sa mère qui est au bout de sa vie. Je ne pouvais pas emmener Inès avec nous.

— Vous êtes idiots, soufflai-je exaspérée. Inès a beau être une enfant, elle ressent et comprendre les choses. Élisa sera triste quand elle rentrera et tu seras triste pour elle et Inès le ressentira. Vous auriez dû immédiatement lui dire et pas je ne sais pas quand.

— Oh ça va ! C’est bon les leçons de morales, tu n’en as aucunes à me donner ! Bon, maintenant, salut !

Il me raccrocha au nez et je balançai mon téléphone sur mon matelas. Je sortis un petit livre avec un dessin japonais dessus. Mon journal intime. Je racontai tout dans ce petit bout de cahier, jusqu’au moment où j’avais remarqué que tout allait de travers quand j’écrivais dedans. C’était sûrement moi qui me faisais des films, je me le disais déjà à l’époque, mais je continuai d’y croire. Du coup, j’écrivais plus rarement dedans par peur de faire dérailler de belle situation. Je n’ai pas eu besoin d’écrire pour que certaines choses déraillent d’elles-mêmes… Je tournai certaines pages, et relisais certains passages.


Cher Journal,

Les parents se disputent sans arrêts depuis des semaines. Je ne sais pas quoi faire pour les aider. Raoul va bientôt partir vivre dans un appartement avec Élisa, plus proche de son travaille. Il continue toujours à étudier les poissons, je ne comprendrais définitivement pas quel est son but. Santiégo désespère maman, il reste sur son ordinateur à jouer et à regarder des séries et des animés. Elle ne sait plus quoi faire pour le bouger, le faire chercher un emploi et le faire travailler. Lui, il en a rien à faire, il n’en voit pas l’utilité. Il dit qu’il en a rien à foutre, et je sais pertinemment qu’il changera pas d’avis. D’après ce que j’ai entendu, papa à de sérieux problème au travail avec ses supérieurs mais je ne sais pas lesquels, je n’ai pas réussi à décrypter tous les mots de la dispute de papa et maman dans leur chambre. Je crois bien qu’il a du mal à négocier sa retraite, et que ses employeurs veulent vraiment magouiller pour lui donner le moins possible. Pourtant papa à toujours travailler pour eux, il a fait beaucoup d’heure supplémentaire étant plus jeune, et il devient sourd et fatigué à cause de ce travail. Le pire, c’est qu’ils lui demandent encore de faire des heures supplémentaires à son âge, alors qu’il est de plus en plus fatigué, mais il refuse à chaque fois. Le pauvre… Il mérite mieux mon père. Il n’a pas été souvent à la maison en plus. C’est injuste. Et moi… Tout va bien avec Nathan. On s’est remis ensemble mais plus personne ne le sait à part son meilleur ami. Je ne sais pas pourquoi on ne le dit pas. Mais pour moi, je l’aime et tant que l’on est ensemble, c’est tout ce qui compte.

Laurianne


Je restais émue comme idiote. Qu’est-ce que je pouvais être fragile émotionnellement comme pas possible. J’étais si amoureuse de Nathan à l’époque que cela m’en faisait mal au cœur en lisant. Lorsque j’avais écrit cela, je ne savais pas encore que j’allais souffrir. Et je redoutais les dernières pages. Je remarquai que j’avais laissé le marque-page à la dernière page.


Cher journal,

J’en ai marre. Je ne sais plus si j’ai envie de pleurer, de crier, de hurler de me taire, de communiquer ou de dormir. Peut-être bien que j’ai juste envie de ne rien faire car j’ai trop la flemme… Cela c’est le début de la déprime, je la connais très bien la déprime. C’est presque ma meilleure amie. Tu ne penses pas ? Papa a emménagé avec l’autre. Maman n’a fait que dormir et pleurer de week-end. Je n’ai rien pu faire pour l’aider. De toute manière, moi aussi j’ai pleuré et déprimé tout le week-end. Et je suis encore déprimée et demain je le serais aussi. Nathan m’a quittée. Sans aucune explication. Juste un seul message, qu’un seul message en trois mots « je te quitte ». Un message quoi ! Je ne sais pas pourquoi il m’a quittée. Il ne répond pas souvent au message, alors je l’ai appelé. Il n’a pas répondu. Je l’ai appelé une trentaine de fois. Il n’a pas répondu. Je lui ai laissé vingt messages. Il n’a pas répondu. Aujourd’hui il ne m’a pas envoyée de message. Je ne sais pas ce qu’il a, ce que j’ai fais. Dorian qui est le seul au courant du groupe m’a dit de faire tout pour m’occuper l’esprit, et de me dire que c’était juste un imbécile de première s’il ne me l’a pas dit en face et qu’il ne fournit pas d’explication valable. Il m’en a juste pas fournis. D’un côté Dorian a raison, mais en même temps, Nathan est quelqu’un de bien, drôle, gentille. Je n’arrive pas à me dire qu’il peut être comme ça.

Laurianne.


Je soufflai pour me calmer, tremblante, les larmes aux yeux. Je suis vraiment beaucoup trop émotionnellement fragile. La lecture de cet extrait n’était pas facile. Je regardai ma montre, j’allais bientôt devoir partir si je ne voulais pas rentrer le repas. Je décidai de ramener mon journal intime avec moi. Il n’y a avait pas que des choses déprimantes dedans, même s’il pouvait y en avoir, mais il y avait quelques moments joyeux, des critiques donnés à cœur joie, des sujets auxquels je débattais, des sujets qui me touchaient directement. Même si certaine fois ce n’était pas très agréable, j’avais envie de le relire. Mon téléphone vibra plusieurs fois, je l’attrapai pou regarder qui m’envoyais un message.


Vanessa :

Pourquoi veux-tu que l’on se voit pour parler ?


Vanessa :

On peut parler par message, non ? Cela fera plus vite. Je n’ai plus trop le temps pour parler en tête à tête en ce moment Lau’.


Si elle voulait m’énerver, ma soi-disant meilleure amie avait gagné. Je cliquai pour faire apparaître le clavier tactile et commençai à tapoter rapidement.


Moi :

Pourtant tu as du temps pour venir chez moi rendre visite à ton chéri Nathan. Je me trompe ? Vanessa, je dois te parler en face, pas par téléphone. Cette solution-là sert à fuir. Le rendez-vous de demain matin tient toujours.


Alors que j’allais le ranger après l’avoir mis en veille, l’écran vibra et se ralluma. C’était un message d’un inconnu que je ne mis pas de mal à reconnaître en lisant son message :


Laurianne, je ne te demande pas te rester lorsque je suis là avec Vanessa. Juste de nous accepter, ne m’en veux pas.


Il envoyait très peu de message, et ne faisait pas autant d’effort. Pourtant, je n’en étais pas flattée, je m’en fichais royalement mais il m’avait encore plus énervée, c’était le summum.. Je ne lui répondis pas.

— Pourquoi cela serait à moi de partir pendant que tu es avec ta copine plutôt que toi. J’habite avant toi, si c’est à un de nous deux de partir, ce n’est pas parce que tu as ta copine que c’est à moi de partir, grognai-je.

Puis, je sortis de ma chambre en rogne, avec le journal intime dans mes bras.

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