Je fus le premier messager des croisades, et je vous conte, en ce lieu, l'un de mes plus beau voyage :

Dans de lointaines contrées, volant toujours le message à la patte, et cependant lors de toutes mes missions, il me plaisait d'observer les paysans pendant leurs durs labeurs. Travaillaient ça et là, surtout des hommes forts, et à mon grand plaisir, quelques jeunes filles et jeunes hommes. Je fus essentiellement le messager du commerce et non, à mon grand désespoir le veilleur de belles histoires d'amour.

Fût un jour, en faisant un détour, je pus remarquer deux jeunes êtres innocents, s'échanger quelques regards envieux. Regagnant prestement monseigneur, impatient de la réponse à sa dépêche, je rejoignit guigner les deux amoureux. N'osant pas se conter fleurette, il fut difficile pour moi, oiseau de mauvaise augure, d'apporter à l'un ou l'autre un poème d'amour, message ultime qu'il m'eût plu de transporter.

Étant j'avoue plutôt malin, je me mis à surveiller le jeune homme dans son intimité et découvris à mon grand étonnement qu'il se plaisait à écrire le soir sur sa petite table de fortune, des poèmes dédiés à la douce, qu'il aurait souhaité sa promise. Mais à l'époque de mon histoire, le jeune homme ne pouvait prétendre à la jeune fille de son choix, ce dernier étant celui du père pour sa fille indiscutablement de mise.

Messager pour une fois entremeteur, je substituais le plus beau poème d'amour ; m'empressant de conduire la missive. Quel plus beau sourire l'on pu voir se dessiner sur le visage de la jolie jeune fille.

La suite de ma jolie dévotion je n'ose vous la raconter. Comme finissent toujours les beaux contes par "ils se marièrent et eurrent beaucoup d'enfants"... ce fut la fin heureuse de ma propre mission de bonne augure.