Chronique de " Betty " Polar d’Arnaldur Indridason paru en 2011

" De ma cellule, je pense à elle, Betty, si belle, si libre, qui s’avançait vers moi à ce colloque pour me dire son admiration pour ma conférence.

Qui aurait pu lui résister. Ensuite, que s’est-il passé ?

Je n’avais pas envie de ce travail, de cette relation. J'aurais dû voir les signaux de danger. J'aurais dû comprendre bien plus tôt ce qui se passait. J'aurais dû... J'aurais dû... J'aurais dû...

Maintenant son mari a été assassiné et c’est moi qu’on accuse. La police ne cherche pas d’autre coupable. Je me remémore toute notre histoire depuis le premier regard et lentement je découvre comment ma culpabilité est indiscutable, mais je sais que je ne suis pas coupable ".

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Arnaldur Indridason est né à Reykjavik en 1961. Il est devenu extrêmement populaire en Islande en temps qu'auteur de roman noir, genre qui n'existait pas jusqu'alors.

Diplômé en histoire, il mène plusieurs métiers, d'abord de journaliste puis de critique de cinéma. Il est l’auteur de romans noirs couronnés de nombreux prix prestigieux, publiés dans 37 pays.

Dans cet opus, l'auteur déroge complètement à ses habituels polars noirs dont les enquêtes sont menées par le commissaire Erlendur. Ce dernier est un homme torturé de l'intérieur par sa vie privée. Il mène cependant ses investigations avec tenacité et souvent, elles l'entraînent dans une plongée sombre du passé islandais dont certains faits prennent racines durant la Seconde Guerre mondiale et se situent dans le Nord de l'Europe.

Citons quelques titres phares comme " La Cité des Jarres ", " La femme en vert ", " La voix ", " l'Homme du Lac "...

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Avec "Betty", l'univers reste sombre mais l'enquête est menée par le regard du personnage principal qui n'est pas un policier d'où ce titre. Un livre au final particulièrement réussi pour plusieurs raisons.

D'abord, l'histoire comprend un dénouement totalement inattendu.

Ensuite, l'enquête est menée par le prisme du regard de la victime.

C'est aussi l'histoire d'un amour inconditionnel.

Ce polar a vraiment tout pour plaire.

Il dépeint un visage de la société islandaise, de ses modes de vie, de son côté mondain, des cercles d'affaires, des soirées, des mœurs et des excès.

Cette oeuvre est donc extrêmement instructive à plus d'un titre. Car de cette société islandaise, finalement, on ne sait pas grand chose : un volcan au nom imprononçable qui fume de temps en temps, des geysers aux vapeurs toxiques et des températures extrêmes à quelques encablures du cercle polaire, une équipe de foot...

Alors je plébiscite ce polar sombre qui montre une autre et belle facette de l’auteur dont le talent est reconnu dans de nombreux pays et je l’associe bien volontiers aux auteurs scandinaves dont les succès de librairie connaissent un succès retentissant.

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Citons notamment : Stieg Larsson, Arnaldur Indridason, Henning Mankell, Jo Nesbo, Åke Edwardson, Jussi Adler-Olsen, Johan Theorin et Liza Marklund.

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