Le silence du désert

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Après la révélation troublante vécue au mont des Oliviers, Alexandre ressentait un besoin impérieux de solitude. Il quitta Sarah à Jérusalem, promettant de se rejoindre plus tard pour poursuivre le pèlerinage vers Bethléem.

Le désert du Sinaï l'appelait, promesse de silence et d’introspection. Il s’installa dans une petite hutte en pierre sèche, perchée sur une colline surplombant un paysage aride et grandiose. Les journées étaient longues et brûlantes, les nuits fraîches et silencieuses, ponctuées du hululement des hiboux et du chant mélancolique du vent dans les dunes.

Au début, le silence pesait sur Alexandre comme une pierre. Ses pensées, longtemps refoulées, ressurgirent avec violence. Le doute, tapi dans l'ombre de son esprit, se mit à murmurer ses poisons. Les épreuves vécues, les injustices observées, la souffrance du monde entier le tenaillaient d'une culpabilité sourde.

- Pourquoi est-ce que je ne peux pas changer les choses ?, se répétait-il avec désespoir.

- Est-ce que ma foi est si fragile ?

Les jours s'écoulèrent, lourds et monotones. Alexandre errait dans le désert, non pas physiquement, mais intérieurement. Il affrontait ses démons, ses peurs les plus profondes, se battant contre l’ombre qui semblait vouloir l'engloutir. La solitude, à la fois refuge et prison, le confrontait à sa propre vulnérabilité.

Un soir, épuisé par cette lutte incessante, Alexandre s’effondra au pied d’un vieux palmier, les larmes coulant sur ses joues brûlantes. Il leva les yeux vers le ciel étoilé, immense et indifférent, et cria son désespoir :

- Dieu, où es-tu ? Pourquoi me fais-tu souffrir ?

Alors, quelque chose se passa. Une paix inattendue enveloppa Alexandre. Un calme profond s’empara de lui, chassant la tourmente intérieure. Il sentit une présence douce et bienveillante l'envelopper, comme une couverture chaude dans la nuit froide.

Il ferma les yeux et vit. Non pas avec ses yeux physiques, mais avec un autre sens, plus profond, plus intuitif. Il se retrouva transporté dans un paysage irréel, baigné d’une lumière douce et argentée. Des figures mystérieuses, enveloppées de lumière, se tenaient autour d'un puits d'eau cristalline.

L'une des figures s'approcha du jeune homme, son visage rayonnant d'amour et de compassion, et d'une voix douce et mélodieuse lui dit :

- Ne crains pas, Alexandre, la souffrance fait partie intégrante de la vie, mais elle ne définit pas qui tu es. Tu portes en toi une lumière divine, une force indestructible.

Alexandre sentit ses peurs se dissiper comme la brume matinale. Il comprit que son cheminement spirituel n'était pas linéaire, mais un voyage parsemé d'obstacles et de victoires intérieures. La paix intérieure qu'il avait tant recherchée ne résidait pas dans l’absence de douleur, mais dans l’acceptation de ses propres fragilités et la confiance en une force supérieure.

Lorsque le soleil se leva, Alexandre ouvrit les yeux, le cœur rempli d'une gratitude immense. Il avait traversé une épreuve intérieure intense, mais était sorti transformé. Il savait maintenant que sa foi était plus forte que jamais, nourrie par ses doutes et ses questionnements.

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